lundi 18 mai 2009

NÉPAL, DÉVELOPPEMENT RAPIDE D'UNE SITUATION RÉVOLUTIONNAIRE

Les suites de la démission de Prachanda
Pôle de Renaissance communiste en France
www.prcf.fr
publié le 12 mai 2009

Dans des articles de ce blog nous avions souligné le fait qu’une des questions qui se posait à l’alliance était l’intégration des rebelles maoïstes dans l’armée officielle, ce qui se heurtait au refus d’une partie de la coalition. Prachanda, président du PCNU-maoïste et premier-ministre, a démissioné de son poste mardi 5 mai parce que le président du Népal a refusé le renvoi du chef de l’armée Rookmangud Katawal qui s’opposait à l’intégration des anciens rebelles. Or le Président a seulement un rôle cérémoniel et il ne peut pas prendre des décisions de ce type. Et depuis cette démission à laquelle ils estiment avoir été contraints par la droite de la coalition soutenue par l’Inde qui veut évacuer les maoïstes du pouvoir, alors qu’ils ont été majoritaires aux élection, les maoïstes ont affirmé vouloir intensifier les luttes au parlement et dans la rue.

Ces derniers jours, le PCN Unifié – maoïste a recherché un consensus avec les différents partis membres du gouvernement sur la révocation du chef de l’armée. Le consensus n’a pas été trouvé et le PCNU-maoïste a agi comme il l’avait dit : même sans consensus, le chef de l’armée a été révoqué.

La décision a été prise dimanche lors d’une réunion spéciale du cabinet. Le PCN-UML, le PCN-Uni et le parti Sadbhavana ont boycotté la réunion (8 ministres sur 24). Les 4 partis membres du gouvernement (MJF, PCN-UML, PCN-Uni et le Sadbhavana) avec le PCNU-maoïste se sont opposés à cette décision prétextant qu’aucun consensus n’avait été trouvé.

Suite à cela, le chef de l’armée a refusé la lettre lui indiquant formellement sa révocation, prétextant que cette décision est contraire à la constituion. Un nouveau chef de l’armée a été institué, Kul Bahadur Khadka.
L’UML et le Sadbhavana ont décidé de se retirer du gouvernement. Leur démission a été acceptée.

De grandes manifestations en soutien à la décision du gouvernement ont eu lieu dans plusieurs endroits du pays (voir photos et vidéo ci-dessous). Quelques rassemblement organisés par la branche étudiante du Congrès Népalais ont également eu lieu à Katmandou, rapidement dispersés par les manifestants favorables au gouvernement.

Une réunion de 18 partis a demandé au Président d’intervenir en faveur du chef de l’armée. Il a donc remis une lettre au chef de l’armée lui demandant de rester en place. Rappelons que selon la constitution, le Président a un rôle cérémoniel. En agissant de la sorte, il a donc dépassé les limites de son mandat. Le PCNU-maoïste a d’ailleurs décidé de porter cette question devant la justice. Le ministre de l’Information et des Communications Krishna Bahadur Mahara (maoïste), a déclaré que son parti résisterait. “L’acte du Président est une sorte de coup d’Etat. Nous sommes arrivés à la conclusion que cela met en danger les aspirations populaires et le processus de paix.” Les maoïstes ont de surcroît affirmé que le Président avait agi avec le soutien de l’Inde, qui a multiplié ses interventions en faveur du chef de l’armée.

Sur la question de l’acte du Président, l’UML apparaît divisé. La plupart des parlementaires se sont opposés à son action, affirmant que le Président n’a aucun droit de véto et que son action est donc contraire à la constitution. Quelques uns ont néanmoins soutenu le Président en affirmant qu’il fallait s’opposer aux maoïstes car ils allaient au delà de la politique du consensus.

Les maoïstes ont aujourd’hui encore appelé à descendre dans la rue contre l’acte du Président et en soutien à la décision du gouvernement. Ils ont décidé de lancer la lutte au sein du parlement et dans la rue de manière conjointe.
Le PCN Unifié – maoïste a décidé de faire monter l’agitation dans les rues contre l’action ‘anti-constitutionnelle’ du président qui s’est opposé à la décision de limoger le chef de l’Armée Rookmangud Katawal.Une réunion du politburo a pris cette décision lundi.

Des manifestations et de grands meetings seront organisés dans tout le pays en tant que partie du programme de protestation. De même, le parti est arrivé à la conclusion que le nouveau “gouvernement avec la suprématie civile” ne peut être formé tant que la “crise constitutionnelle” actuelle n’est pas résolue.C’est pourquoi il s’agit de bloquer les tentatives des autres forces de la coalition d’imposer aux maoïstes des choix qu’ils n’approuvent pas.

PROTESTATION EN ALLEMAGNE CONTRE LA CRISE

La Havane. 18 Mai 2009
Granma Internacional

BERLIN, le 17 mai.- Plus de cent mille personnes ont manifesté ici pour réclamer un changement dans la politique économique du gouvernement, informe PL.

La manifestation était organisée par la Fédération allemande des syndicats qui exige de l’Etat un contrôle plus rigoureux sur les entreprises, les banques et les marchés financiers au niveau international, ainsi qu’une hausse générale des salaires.

Le président de la Fédération, Michael Sommer, reproche au gouvernement allemand son échec total dans la lutte contre l’impact socio-économique de la crise financière mondiale. Un leader syndical, Frank Bsirske, a parlé de crise historique du capitalisme.

lundi 11 mai 2009


Négociation dans les secteurs public et parapublic

Front commun syndical historique de 475 000 employées et employés de l’État

Les organisations syndicales des secteurs public et parapublic, regroupant 475 000 travailleuses et travailleurs, s’unissent au sein d’un front commun historique. Ce matin, les représentants de ces organisations ont signé un protocole de fonctionnement en Front commun pour négocier avec l’État le renouvellement de leurs conventions collectives ainsi qu’une entente de non-maraudage. Le décret prendra fin le 31 mars 2010.

La création du Front commun, qui regroupe le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), a été rendue publique ce matin en conférence de presse par les porte-parole des organisations, Réjean Parent du SISP, Claudette Carbonneau de la CSN et Michel Arsenault de la FTQ.

Un rapport de force augmenté
« À l’approche d’une nouvelle ronde de négociations dans les secteurs public et parapublic, les 475 000 membres que nous représentons ont souhaité l’unification des forces syndicales au sein d’un front commun unique. Nous n’avons pas oublié la fin abrupte des dernières négociations, en décembre 2005, avec l’adoption sous le bâillon d’une loi spéciale imposant les conditions de travail aux employés de l’État et nous ne voulons pas revivre un tel événement », affirme le porte-parole du SISP, Réjean Parent.

Dans ce contexte, les organisations ont d’ailleurs convenu de ne pas susciter de changement d’allégeance syndicale entre leurs membres respectifs au cours de l’été prochain afin de concentrer toutes leurs énergies sur le renouvellement des conventions collectives.

Une approche différente de négociation
En fin d’avant-midi, les négociateurs syndicaux rencontreront le Conseil du trésor et lui signifieront leur volonté d’adopter une approche différente pour cette prochaine négociation. Ils demandent au gouvernement d’adopter un échéancier raccourci, incluant une démarche de « pré-négociation » dès ce printemps, afin d’en arriver à un règlement d’ici avril 2010.

« Afin de donner toutes les chances à la négociation, nous souhaitons commencer rapidement les travaux et les concentrer autour de quelques enjeux majeurs qui peuvent être réglés de façon satisfaisante dans des délais les plus courts possible. Nous invitons le gouvernement à saisir cette occasion pour trouver des solutions, avec nous, aux problèmes que vivent nos services publics », a expliqué la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau.


Des mythes qu’il faut détruire
Le retard salarial constaté entre les employés des secteurs public et parapublic et les autres salariés du Québec est un obstacle important à leur fonctionnement optimal et à leur développement. En 2008, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) estimait ce retard à 7,7 % en moyenne par rapport à l’ensemble des salariés du Québec et à 5,2 % par rapport au secteur privé. « Il y a trente ans, plusieurs travailleurs du secteur privé enviaient leurs collègues du secteur public. Aujourd’hui, les conditions de travail et les salaires se sont tellement détériorés que le gouvernement peine à recruter et à garder son personnel. Ce n’est pas un vol de réclamer sa juste part », a déclaré le président de la FTQ, Michel Arsenault.

Par ailleurs, il faut savoir que la sécurité d’emploi mur à mur des employés de l’État est un mythe. Seulement 64 % des salariés sont des réguliers, que ce soit à temps plein (les trois quarts), ou à temps partiel (un quart), alors que 36 % sont sur appel, occasionnels ou temporaires et n’ont donc aucune sécurité d’emploi.

Mise en garde au gouvernement
Dans un autre ordre d’idées, les porte-parole du Front commun ont prévenu le gouvernement que les services publics et les conditions de travail des personnes qui les dispensent ne doivent pas faire les frais de la crise. Au contraire, la crise révèle à quel point nos services publics constituent le meilleur rempart contre l’appauvrissement de la population. Investir dans les services publics, à ce moment-ci, doit être considéré comme un investissement des plus rentables pour relancer l’économie.

Ils soutiennent que le demi-million de membres qu’ils représentent fera preuve de la détermination et de la solidarité nécessaires pour amener le gouvernement à négocier avec diligence et de bonne foi.

Les signataires des ententes
Il faut noter la présence des autres signataires des protocoles, soit les présidentes et les présidents des organisations regroupées au sein du SISP, Lina Bonamie, de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Lucie Martineau, du Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), Dominique Verreault, de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) et Gilles Dussault, président du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).

Étaient également présents, les représentants des quatre fédérations de la CSN, soit Francine Lévesque, présidente de la FSSS, Ginette Guérin, présidente de la FEESP, Ronald Cameron, président de la FNEEQ, et Michel Tremblay, président de la FP, des quatre syndicats du secteur public de la FTQ, soit Michel Poirier, président du SCFP, Daniel Boyer, président du SQEES, Raymond Larcher, président de l’UES-800 et Serge Cadieux, président du SEPB ainsi que de certaines fédérations de la CSQ, soit Manon Bernard, présidente de la FSE, Diane Cinq-Mars, présidente de la FPSS, Mario Beauchemin, président de la FEC, Jacques Pétrin, vice-président de la FPSES.

Date : 11 mai 2009
Source : Front commun SISP-CSN-FTQ
Renseignements: Jean-Pierre Larche, Secteur public CSN : 514 605-0757

dimanche 10 mai 2009

La Havane. 4 Mai 2009



REFLEXIONS DE FIDEL

Cuba, un pays terroriste ?

LE jeudi 30 avril a été un jour infortuné pour les Etats-Unis qui ont eu l’idée d’inscrire une nouvelle fois Cuba sur la liste des pays terroristes. Ils sont si enferrés dans leurs propres crimes et leurs propres mensonges qu’Obama en personne ne pouvait peut-être pas s’en dépêtrer. Lui dont nul ne nie le talent doit sûrement avoir honte devant ce culte de l’Empire au mensonge. Cinquante ans de terrorisme contre notre patrie sortent à la lumière en un instant.

Que pourrait-on expliquer à ceux qui connaissent l’atroce explosion en plein vol d’un avion cubain, ayant entraîné la mort de tous les passagers et de tout l’équipage, au sujet de la participation des Etats-Unis à ces faits, du recrutement d’Orlando Bosch et de Posada Carriles, et des livraisons d’explosifs, de fonds, de la complicité des services de renseignements et des autorités de ce pays ? Comment expliquer la campagne de terreur qui a précédé et a suivi l’invasion mercenaire de Playa Giron, les attaques d’objectifs et de localités sur nos côtes, de cargos et de bateaux de pêche, les actions terroristes aux Etats-Unis et ailleurs ? Comment expliquer les centaines de plans d’attentats contre la vie de dirigeants cubains que nous avons déjoués ? Que dire de l’introduction de virus comme ceux de la dengue hémorragique et la peste porcine qui n’existaient même pas génétiquement parlant sur notre continent ? Et je ne mentionne qu’à peine quelques actes de terreur dans lesquels les Etats-Unis ont été impliqués et dont les documents déclassifiés font état ! De tels faits ne font-ils donc pas honte à l’administration actuelle ?

La liste des activités répugnantes de ce genre que je pourrais énumérer serait interminable.

J’ai demandé à Bruno Rodriguez, notre ministre des Relations extérieures, de m’adresser la question que lui a posée un journaliste de l’Agence France Presse, le 30 avril et la réponse catégorique qu’il lui a faite :

« Rigoberto Diaz (AFP) : Alors que cette Réunion ministérielle vient de conclure, le gouvernement des Etats-Unis, abordant un point sur lequel celle-ci s’est exprimée, a inscrit de nouveau Cuba sur la liste des pays qui parrainent le terrorisme, aux côtés du Soudan, de l’Iran et de la Syrie. J’aimerais avoir votre avis à ce sujet.

« Bruno Rodriguez : Nous ne reconnaissons absolument aucune autorité politique ni morale au gouvernement des Etats-Unis pour dresser des listes sur aucun point ni pour "certifier" des bonnes ou des mauvaises conduites.

« L’administration Bush a bel et bien été "certifiée", elle, par l’opinion publique internationale comme un gouvernement qui violait le droit international, un gouvernement agressif, belliciste, un gouvernement qui torturait, un gouvernement responsable d’exécutions extrajudiciaires.

« Bush a été le seul président au monde à s’être vanté en public, au Congrès même, d’avoir commis des exécutions extrajudiciaires ; son administration a kidnappé des gens et les a transférés illégalement ailleurs, a créé des prisons secrètes dont nul ne sait si elles existent encore, a créé un camp de concentration où l’on torture sur une partie de territoire usurpée à la République de Cuba.

« En matière de terrorisme d’Etat, le gouvernement étasunien a accumulé un épais dossier tout au long de l’Histoire, et pas seulement contre Cuba.

« Orlando Bosch et Posada Carriles, responsables de nombreux actes terroristes, dont le sabotage en plein vol d’un avion civil cubain, se baladent librement aux Etats-Unis qui refusent d’extrader le second au Venezuela, malgré la demande en bonne et due forme présentée par le gouvernement de ce pays : ils l’accusent de délits mineurs, mais pas comme un terroriste international avéré.

« Le gouvernement des Etats-Unis a monté un procès frauduleux contre cinq antiterroristes cubains, qui sont encore des prisonniers politiques dans ce pays.

« Le gouvernement des Etats-Unis soutien des actes de terrorisme d’Etat d’Israël contre le peuple palestinien et les peuples arabes. Il a gardé silence devant les crimes commis dans la Bande de Gaza.

« Nous ne reconnaissons donc pas la moindre autorité morale aux Etats-Unis. D’ailleurs, à parler franc, je crois que personne ne lit ces documents-là ni n’en fait cas, entre autres raisons parce que leur auteur est un délinquant international sur bien des points qu’il ose critiquer.

« Cuba s’oppose catégoriquement à toute manifestation et forme de terrorisme, où que ce soit, quelque soit l’Etat ciblé, quelle qu’en soit la forme, quel qu’en soit l’objectif déclaré, et elle agit en accord avec ce principe.

« Cuba a été victime du terrorisme depuis de longues années. Elle ne l’a jamais pratiqué. Absolument jamais. Jamais notre territoire n’a servi à organiser, à financer ou à exécuter un seul acte de terrorisme contre les Etats-Unis. Le département d’Etat, qui émet ces rapports, ne peut pas en dire autant. »

Cette déclaration, formulée lors de la réunion des ministres des affaires étrangères du Mouvement des pays non alignés, n’est pas encore très connue de notre population qui a reçu ces jours-ci de nombreuses nouvelles de toutes sortes. Si le département d’Etat veut discuter avec Bruno, il existe assez de preuves pour l’ensevelir sous ses propres mensonges.



Fidel Castro Ruz

Le 2 mai 2009

19 h 12