mardi 30 juin 2009

Honduras: Un coup d'État contre les forces progressistes

30 juin 2009, Solidaire, PTB

Le président Zelaya renversé au Honduras : pourquoi ce premier coup d’Etat en Amérique centrale depuis 20 ans ? Le renversement par l’armée d’un président progressiste préfigure-t-il ce qui pourrait se passer demain dans d’autres pays du continent ?

Le Honduras était, jusqu’il y a peu, le prototype de la république bananière. Dans le sens littéral du terme. Longtemps soumis aux quatre volontés de la compagnie Chiquita (anciennement appelé la United Fruit Company), le Honduras a été utilisé par les Etats-Unis dans les années 80 comme base arrière pour entretenir des guerres sales en Amérique centrale, notamment au Salvador et au Nicaragua. Toutes les institutions sont dans les mains de forces de droite et d’extrême droite. Mais il y a quatre ans, le changement pointe son nez. La présidence de la République échappe à la caste au pouvoir.

En effet, même s’il est fils de grand propriétaire terrien, élu en novembre 2005 comme candidat du Parti Libéral (droite) pour un mandat présidentiel de quatre ans (non renouvelable), Manuel Zelaya crée la surprise en réclamant dès 2006 le démantèlement de la base US de Soto Cano. Et surtout, en signant en août 2008 l'adhésion de son pays à l'ALBA (Alliance bolivarienne pour les Amériques), cet accord de coopération entre plusieurs pays progressistes de la région (comme Cuba et le Venezuela). Le Congrès national hondurien, bien que dominé par les forces réactionnaires, accepte de ratifier cette adhésion par attrait, surtout, pour le pétrole vénézuélien.

En juin 2009, adoptant la voie suivie successivement au Venezuela par Hugo Chavez, en Bolivie par Evo Morales et en Equateur par Rafael Correa, le président Zelaya propose la convocation d'une Assemblée constituante qui rédigerait une nouvelle Constitution. Il demande aux Honduriens de répondre le dimanche 28 juin par référendum à la question: « Approuvez-vous que lors des élections générales de novembre 2009 soit installée une urne afin de décider de la convocation d'une Assemblée nationale constituante qui approuve une nouvelle Constitution politique?».
« Le peuple a le droit de recourir à l’insurrection pour la défense de l’ordre constitutionnel » (constitution du Honduras)
Le jeudi 24 juin 2009, les pays de l'ALBA (Alternative bolivarienne pour les peuples de notre Amérique) se réunissent à l'occasion de l'entrée officielle de l'Équateur de Rafael Correa, portant à neuf le nombre de membres de l'alliance.

Le même soir, le chef de l'armée de terre du Honduras, pays membre de l'ALBA, défie le président de son pays, Manuel Zelaya en le menaçant d'un putsch militaire, soutenu par l'ensemble des forces de droite, les dirigeants de l'église catholique, ceux des églises évangéliques, les médias privés et le patronat ainsi que les chefs des autres corps d'armée. Dans la nuit du 27 au 28 juin, l'armée passe à l’acte et occupe la rue, le processus démocratique est interrompu et le président Zelaya est expulsé manu militari au Costa Rica.

La population s’est directement opposée au coup d’Etat dès le dimanche matin quand elle se rendait dans les bureaux de vote.Elle s’appuie pour cela sur les articles 2 et 3 de la Constitution du Honduras qui affirme que « l’usurpation de la souveraineté populaire et l’usurpation des pouvoirs constitués sont définis comme des crimes de trahison (…) » (Article 2) et que « nul ne doit obéissance à un gouvernement usurpateur (…) « Le peuple a le droit de recourir à l’insurrection pour la défense de l’ordre constitutionnel » (Article 3). Depuis, les manifestations se succèdent.

mercredi 24 juin 2009

ENCORE PLUS D'HYPOCRISIE DE HARPER

Editorial du journal People's Voice du 1er au 31 juillet 2009

Le premier ministre du Canada, Stephen Harper, a manifesté le profond mécontentement de son gouvernement relativement à la répression qui s'abat contre les forces d'opposition en Iran, alors que ce dernier empêche des Iraniens de se réfugier à l'ambassade du Canada à Téhéran. M. Harper aurait peut-être pris conscience de l'ampleur des violations des droits de la personne et des principes démocratique qui ont cours dans notre monde. S'il en est ainsi, nous l'invitons instamment de passer en revue certains de ses proches alliés.

Si les conservateurs ont vraiment horreur des attaques perpétrées contre des civils, ils condamneront peut-être les actions de l'armée israélienne, qui a tué des milliers de Palestiniens et de Libanais au cours du mandat de M. Harper au pouvoir. Si la nouvelle prise de conscience du premier ministre porte également sur la vie des syndicalistes, il annulera peut-être l'accord de libre-échange prévu avec le régime colombien, qui se trouve au premier rang parmi les gouvernements de toute la planète, qui assassinent des militants syndicaux. Et s'il veut vraiment réduire la prolifération nucléaire, il devrait s'occuper de la dangereuse menace que constituent les armements nucléaires stockés à notre frontière sud, aux États-Unis, ou au Proche-Orient, en Israël.

L'hypocrisie de Harper et des conservateurs est vraiment incommensurable. Le gouvernement fait la leçon aux autres sur l'état de droit, alors qu'il rejette systématiquement toutes les décisions "inadéquates" des tribunaux. Ce comportement du premier ministre est tellement extrême que nous avons été sidérés lorsqu'il a récemment accepté l'ordre de la Cour fédérale du Canada autorisant Abousfian Abdelrazik à revenir du Soudan, alors qu'il refuse d'accepter une autre décision permettant le rapatriement de l'enfant-soldat Omar Khadr du camp de concentration états-unien de Guantanamo Bay.

Mais en vérité M. Harper fait partie de la poignée de dirigeants d'extrême-droite qui appuient l'idée d'un "changement de régime" imposé militairement en Iran, et il choisi soigneusement ses paroles pour obtenir l'appui du public à cette horrible action. Le peuple iranien est tout à fait capable de restaurer la démocratie et les droits de la personne sans la prétendue "aide" des bombes et des balles de l'OTAN. Les Canadiens peuvent contribuer à cela en se débarrassant des conservateurs de Harper et en élisant un gouvernement qui soit d'accord avec la nécessité de mener une lutte mondiale exhaustive pour la paix et la justice sociale.

NI LA RÉPRESSION, NI LE MENSONGE N'EMPÊCHERONT LE PEUPLE IRANIEN DE POURSUIVRE SA JUSTE LUTTE!

Déclaration du Comité exécutif central du Parti communiste du Canada, 22 juin 2009

Partout en Iran, malgré les vagues de répression, des millions de citoyennes/ens ont manifesté dans les rues pour protester contre la fraude survenue aux élections présidentielles du 12 juin. Le Parti communiste du Canada est solidaire des travailleuses/eurs et du peuple d'Iran, qui se dressent pour dénoncer ces élections frauduleuses, pour obtenir la tenue de nouvelles élections qui soient équitables et démocratiques, la libération de toutes les personnes injustement arrêtées et emprisonnées, et le jugement de tous les responsables de la grossière tentative de falsifier les résultats électoraux et de l'utilisation subséquente de la violence d'État.

La contestation ne porte pas seulement sur ce tour de scrutin : c'est l'ensemble du processus électoral iranien qui est remis en question. Ce système trompeur conçu par le régime théocratique vise à contrer la volonté du peuple et à maintenir à tout prix ce dernier sous le contrôle des chefs religieux : tous les partis et tous les candidats doivent être approuvés par la clique au pouvoir. Les forces, laïques ou non, opposées au régime d'Ahmadinejad et à l'ordre religieux au pouvoir sont interdites et risquent la répression, la prison et même la mort.

Immédiatement après le vote du 12 juin, le «Conseil des gardiens de la révolution» et son «chef religieux suprême», Khalenei, ont déclaré que les élections avaient été "équitables et démocratiques" et ont annoncé la victoire du président sortant, Mahmoud Ahmadinejad, malgré des preuves accablantes du contraire. Lorsque ce "sceau d'approbation" fallacieux n'a pas réussi à empêcher le peuple de se soulever et de protester, Khalenei a procédé à une retraite tactique, en promettant qu'il y aurait un recomptage limité des votes. En même temps, la «droite traditionaliste» au pouvoir a mobilisé ses partisans et a lancé de nombreuses attaques contre les forces d'opposition, tels que la sanglante attaque du 14 juin dans les résidences d'étudiants de l'Université de Téhéran, qui s'est soldée par des dizaines de morts, un grand nombre de blessés et de nombreuses arrestations par les autorités.

Après le recomptage des votes, le «Conseil des gardiens de la révolution» au pouvoir a admis qu'on avait "compté" plus de trois millions d'autres bulletins. Trois millions! Et malgré cet aveu, le Conseil continue de proclamer la réélection bidon d'Ahmadinejad.

Le Parti Tudeh (Parti communiste de l'Iran) a dénoncé les élections frauduleuses et la répression brutale qui a suivi. Le 13 juin, le Comité central du Parti Tudeh a déclaré ce qui suit :

«La nature évidente de la fraude électorale et de l’adultération de millions de bulletins de vote (...) montre que le chef spirituel et ses milices armées sont les organisateurs de la violence organisée par l'État contre la volonté de millions d'Iraniens (...). Toutes les forces sociales et politiques du pays devraient déclarer nuls les résultats des élections et utiliser tous les moyens permettant de faire entendre leurs protestations contre cette supercherie perpétrée par le chef spirituel et par ses acolytes armés. Accepter ces résultats électoraux serait trahir le vote du peuple et équivaudrait à être en collusion avec un régime trompeur et rétrograde.»

Au niveau international, certaines personnes au sein des mouvements pour la paix et anti-impérialistes ont conclu à tort, parce que le régime d'Ahmadinejad est la cible de l'impérialisme états-unien et de son gendarme régional, l'État sioniste d'Israël, et parce que certaines forces bourgeoises et pro-occidentales figurent parmi les forces de l'opposition, de devoir garder le silence, ou pire encore, d'appuyer le régime réactionnaire. Cette arithmétique simpliste, basée sur la notion incorrecte que «l'ennemi de mon ennemi est mon ami», est fondamentalement erronée.

Le régime d'Ahmadinejad n'a rien d'un gouvernement progressiste ou favorable aux travailleuses/eurs, même si, à certains moments, il s'est rangé du côté des forces anti-impérialistes internationales. C'est un régime réactionnaire, qui, au cours des trente dernières années au pouvoir, à maintes reprises, a attaqué les organisations de travailleurs, d'étudiants et les forces laïques, ayant recours, entre autres, à des emprisonnements, à la torture et à l'assassinat de ses opposants.

Mais ses jours sont comptés.
Mobilisons-nous en appui des forces populaires de l'Iran dans leur juste lutte!

Comité exécutif central
Parti communiste du Canada
Le 22 juin 2009.

mardi 23 juin 2009

BONNE FÊTE À LA CLASSE OUVRIÈRE DU QUÉBEC

24 juin 2009
FÊTE NATIONALE DU QUÉBEC


Déclaration conjointe du Parti communiste du Québec (section du PCC) et de la Ligue de la jeunesse communiste du Canada

Le Parti communiste du Québec et la Ligue de la jeunesse communiste du Canada tiennent à offrir leurs vœux de solidarité les plus chaleureux aux travailleuses et aux travailleurs du Québec à l’occasion de leur fête nationale.

Cette année, les Québécoises et les Québécois vont célébrer leur fête nationale dans le contexte de la plus grave crise économique mondiale du capitalisme depuis les années 1930. L’OCDE composé d’une trentaine de pays les plus riches sur la planète prévoit que d’ici 2010, 57 millions de personnes auront perdu leurs emplois dans ses pays-membres et que la crise risque de s’approfondir et de perdurer encore quelques années. On évalue que présentement, plus d’un milliard de personnes dans le monde sont sous-alimentées à cause de cette crise.

Au Québec aussi des dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs perdent leurs emplois et sont réduits au chômage. Des régions entières sont dévastées. Le gouvernement refuse malgré tout de rendre plus accessible l’assurance-emploi. Les salaires et les conditions de travail de celles et ceux qui ont encore un emploi sont lourdement attaqués par les capitalistes voraces qui cherchent à profiter de cette situation pour augmenter leurs taux de profit. La jeunesse ouvrière est particulièrement victime de ces attaques subissant historiquement des taux de chômage plus élevés et une plus grande précarité en emploi.

La nécessité d’en finir avec le système capitaliste responsable de tant de malheurs s’impose de plus en plus comme une évidence. Mais en même temps, il se pose aussi au Québec, la question nationale.

Le peuple du Québec constitue une nation dont les droits sont niés depuis la conquête de la Nouvelle-France par l’Angleterre en 1763, d’abord par les colonialistes britanniques et ensuite par la bourgeoisie canadienne.

La reconnaissance formelle l’année dernière du statut de nation par le gouvernement conservateur de Harper ne fut qu’une manœuvre électoraliste qui n’a rien réglé. Les Conservateurs l’ont d’ailleurs prouvé eux-mêmes à l’automne 2008 lorsqu’ils se sont lancés dans une campagne chauvine anti-Québec à travers le Canada pour attaquer la coalition des partis d’opposition qui menaçait de les renverser. Le gouvernement canadien ne reconnaît toujours pas les droits nationaux du Québec, dont celui de constituer un État indépendant et souverain. À ses yeux, le Québec doit demeurer une province comme les autres.

Aujourd’hui, cette négation du droit du Québec à l’autodétermination est l’essence de l’oppression nationale qu’il subie. Cette oppression nationale soulève l’indignation du peuple québécois et a engendré depuis les années 60 le mouvement souverainiste ou indépendantiste dirigé par la bourgeoisie et la petite-bourgeoisie québécoise.

Cette bourgeoisie représentée politiquement principalement par le Parti Québécois souhaite entraîner tout le peuple du Québec derrière elle, en appui à sa solution de la question qui se résume à la constitution d’un nouvel état capitaliste et impérialiste qu’elle contrôlerait entièrement et qui maintiendrait, pour son plus grand bénéfice, l’essentiel des manifestations d’oppression et d’exploitation que subit la classe ouvrière québécoise.

Les communistes considèrent qu’embarquer dans la lutte de la bourgeoisie québécoise pour faire un État séparé implique nécessairement de reléguer au second plan et de laisser sur la glace la lutte qui correspond véritablement aux intérêts de la classe ouvrière, la lutte pour le socialisme c’est-à-dire une société dirigée directement par la classe ouvrière pour le bénéfice de la grande majorité du peuple travailleur.

La lutte pour le socialisme exige que la classe ouvrière, composée de diverses nationalités au Canada, soit unie face à son ennemie, la classe des capitalistes, canadiens, québécois et étrangers, pour lui arracher le pouvoir d’État à la grandeur du pays. L’indépendance du Québec non seulement affaiblirait cette lutte pour le socialisme mais risquerait de renforcer la domination de l’impérialisme américain sur le Québec et le reste du Canada.

C’est pour promouvoir cette unité nécessaire que les communistes militent activement au sein de la classe ouvrière multinationale du Canada en proposant un programme de réformes démocratiques et constitutionnelles qui garantiraient la pleine égalité de toutes les nations au Canada, notamment, une nouvelle constitution basée sur un partenariat égal et volontaire du Québec et du Canada anglophone, et garantissant les droits nationaux des peuples autochtones.

VIVE LA CLASSE OUVRIÈRE DU QUÉBEC !
VIVE LA LUTTE POUR LE SOCIALISME !

mardi 16 juin 2009

Dévoilement des résultats de la campagne des Sans-Chemise LARGE CONSENSUS POUR AMÉLIORER L'ASSURANCE-EMPLOI

La Coalition des Sans-Chemise, qui regroupe la FTQ, la CSN, la CSQ et le Conseil national des chômeuses et des chômeurs (CNC), dévoile les résultats de sa campagne pour la bonification du régime d’assurance-emploi. Elle compte dorénavant sur un large appui au Québec comme au Canada. Près de 500 instances du monde politique, municipal, régional et économique ainsi que des institutions d’enseignement, l’Assemblée des évêques du Québec et divers organismes régionaux s’unissent pour réclamer d’une même voix une réforme du programme. Des conseils municipaux, dont ceux de Montréal et de Toronto, des CRE, des MRC, des instances économiques locales et régionales comme les chambres de commerce et les CLD ont signé la déclaration des Sans-chemise. À cette liste s’ajoutent la Fédération canadienne des municipalités, qui a adopté récemment une résolution à cet effet, ainsi que plusieurs provinces qui donnent leur appui à des améliorations à l’assurance-emploi dont le Québec, l’Ontario, la Saskatchewan et le Manitoba.

Faisant écho au large appui exprimé pour une amélioration substantielle et immédiate de l’assurance-emploi, la Coalition des Sans-Chemise demande aux libéraux d’utiliser leur journée de l’opposition, le 19 juin prochain, pour donner suite à leur promesse d’améliorer le régime d’assurance-emploi.

Avec la fin de la session parlementaire à Ottawa, les membres de la Coalition constatent avec déception que bien que la situation du chômage se soit considérablement détériorée au cours des derniers mois, le gouvernement Harper n’a toujours pas bougé. « Depuis que les conservateurs ont repris le pouvoir, c’est plus de 360 000 emplois qui se sont envolés au pays. On anticipe que le taux de chômage passera bientôt la barre des 10 %. Qu’est-ce que ça va prendre pour que le gouvernement passe à l’action ? », demande Michel Arsenault, président de la FTQ.

La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, rappelle qu’une bonification de l’assurance-emploi demeure incontournable en regard des besoins des travailleurs et des travailleuses, mais qu’elle est aussi la mesure qui a l’effet le plus stimulant pour l’économie. « Il s’agit là du meilleur investissement que le gouvernement puisse faire en période de récession. L’inertie des conservateurs n’est ni plus ni moins que de l’entêtement idéologique », fait-elle remarquer.

Les porte-parole de la Coalition observent que jamais la nécessité de bonifier l’assurance-emploi n’a fait l’objet d’un aussi large consensus social. « Au Québec, les élus de toutes les régions, ceux et celles qui sont le plus proches de la réalité de tous les jours, maires et préfets, se sont levés pour demander qu’on agisse dès maintenant pour aider les chômeurs, de souligner Réjean Parent, président de la CSQ. Il s’agit là d’un consensus que nos députés fédéraux auraient tort d’ignorer. »

La Coalition prend à témoin la résolution adoptée au congrès de la Fédération canadienne des municipalités la semaine dernière qui demande notamment au gouvernement fédéral de réduire les critères d’admissibilité et de bonifier les indemnités. « Il s’agit là d’un geste inédit de la part de la FCM. Une initiative qui traduit bien la gravité de la situation et l’urgence d’agir », de dire Pierre Céré, porte-parole du Conseil national des chômeurs.

Face à l’inaction désespérante des conservateurs et devant l’imminence de la clôture des travaux parlementaires à Ottawa, les porte-parole de la Coalition demandent donc aux partis d’opposition de s’unir pour signifier leur non-confiance envers la performance des conservateurs. « Nous demandons plus particulièrement au Parti libéral de donner suite à sa volonté exprimée récemment d’améliorer le régime d’assurance-emploi », ont-ils signifié.

Date : 15 juin 2009
Source : CSN
Renseignements: Michelle Filteau, CSN : 514 894-1326, Jean Laverdière, FTQ : 514 893-7809, Dany St-Jean, CSQ : 514 212-5457, Pierre Céré, CNC : 514 606-4074

Pérou: Interview de deux témoins des massacres perpétrés parmi la population indigène

Solidaire, Parti du Travail de Belgique, 16 juin 2009

Le 5 juin, l’armée péruvienne a massacré des dizaines de personnes lors d’une manifestation pacifique d’indigènes et de paysans. Deux volontaires d’une ONG flamande ont assisté au bain de sang.


Marijke Deleu et Thomas Quirynen sont deux bénévoles flamands de Catapa, une ONG qui travaille autour des exploitations minières en Amérique latine. Ils sont allés au Pérou pour répertorier les problèmes engendrés par l’exploitation minière dans le nord du pays, en plein territoire amazonien : « L’exploitation des richesses naturelles joue un rôle très important dans le développement économique d’un pays. Aussi cela provoque-t-il régulièrement des conflits. » déclare Thomas.

Les deux bénévoles ont pu se rendre compte de près que c’était bien le cas : au cours d’une action de protestation de la population indigène et des paysans contre les lois qui facilitent la défrichage de la forêt amazonienne, l’armée et la police sont intervenues de façon particulièrement brutale. Il y a eu des dizaines de tués. Marijke et Thomas se trouvaient au milieu du massacre. Leurs photos et témoignages saisissants ont été repris par la presse du monde entier. Nous avons interviewé Thomas, rentré en Belgique depuis quelques jours.

À quoi avaient trait ces protestations ?

Thomas Quirynen. Récemment, le gouvernement a approuvé des lois qui facilitent encore plus le défrichage et l’exploitation de la forêt en bois, minerais et pétrole. Les indigènes exigent que ces lois soient retirées. Ils ne veulent pas voir leur pays vendu aux multinationales. En outre, ils veulent avoir leur mot à dire. Le 9 avril, ils ont décidé de se mettre en grève. Les premières semaines, les protestations ont surtout été locales. Les indigènes ont occupé un site pétrolier situé à 5 heures de Bagua. La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre et d’autres indigènes sont venus les soutenir, même si, pour cela, il leur fallait marcher pendant quatre ou cinq jours. Les communautés paysannes, elles aussi, ont rallié les protestations. Entre-temps, en divers endroits du territoire amazonien, des actions étaient entreprises, attirant de plus en plus de monde : il y aurait eu 30 000 personnes, ce qui est énorme car le territoire est très faiblement peuplé.


Dans la capitale Lima, on n’a donné aucune suite aux revendications. C’est pourquoi les protestaires ont décidé de se lancer dans des actions plus radicales, avec une grève de 48 heures à Bagua et un blocage des routes destiné à perturber l’acheminement du pétrole.

Que s’est-il passé, ce 5 juin fatal ?


Thomas Quirynen. La veille, une équipe de la télévision nationale était venue à Bagua pour faire un reportage sur l’action de protestation qui en était à son 57e jour. Il y a eu une réunion entre le général de l’armée, l’évêque de Jaén et le dirigeant des indigènes. Si l’action ne cessait pas de son plein gré, il y aurait une dispersion des barrages par la force. Le dirigeant indigène devait téléphoner au général le lendemain à 10 heures pour lui donner sa réponse définitive.


À 6 heures du matin, nous avons soudain reçu un coup de fil : Pouvions-nous venir immédiatement ? Des coups de feu avaient été tirés, il y avait un blessé et il n’y avait pas de presse dans le coin. Nous sommes montés en voiture en vitesse avec l’équipe de télévision et, une heure plus tard, nous étions au barrage. Nous avons commencé à prendre des photos. Tout de suite après, l’enfer s’est déchaîné. Des hélicoptères tiraient des gaz lacrymogènes, il y avait des coups de feu. La police avait également des canons à gaz lacrymogènes et l’un des canons a tiré en direction de Marijke quand les policiers ont vu qu’elle continuait à prendre des photos.


Les agents essayaient de rassembler les manifestants. Ceux qui s’enfuyaient étaient abattus. Nous avons continué à filmer et à photographier. C’était la seule chose à faire.


Une ambulance qui transportait des indigènes blessés a été retenue par l’armée. Les soldats en ont fait sortir les blessés et se sont mis à leur taper dessus. Nous connaissions bien l’ambulancier. Marijke avait déjà travaillé avec lui. Lui aussi s’est fait cogner dessus et emmener. Nous ne savons toujours rien de lui…


Au site pétrolier occupé, un peu plus loin, l’enfer s’était aussi déchaîné. Les indigènes avaient pris des policiers en otages. Quand ils ont appris le massacre de Bagua, ils ont abattu quatorze policiers.

Comment avez-vous enfin pu quitter les lieux de ce massacre ?


Thomas Quirynen. Nous avons essayé de garder notre calme et nous sommes passés devant les policiers.


Par la suite, nous avons visité quelques hôpitaux et, sur le conseil des organisations locales, nous sommes partis pour Lima où on nous a conseillé de rentrer en Belgique.


Nous avons rapidement fait circuler nos photos dans le monde entier. Elles ont été reprises par de nombreux journaux et sites Internet. Et même dans la presse nationale péruvienne…

Comment a-t-on réagi au bain de sang, au Pérou ?


Thomas Quirynen. L’histoire a été tout à fait déformée. La presse, en grande partie aux mains du gouvernement, dit que la police n’est pas intervenue brutalement, qu’il y a eu peu de morts et de blessés parmi les indigènes (selon les sources, il y aurait eu entre 30 et 84 tués et une centaine de blesses, ndlr).


Le président Garcia a témoigné sa compassion pour les victimes mais a surtout parlé des policiers tués. Dès le début, il a affirmé qu’il s’agissait d’un complot international d’ONG s’opposant au progrès économique et qui étaient ainsi coresponsables de la dégénérescence du conflit. Il prétend aussi que la majeure partie des Péruviens habitent dans les villes, qu’il n’y a qu’un demi-million d’habitants dans la forêt et que les richesses naturelles doivent profiter à toute la population.

Comment vous sentez-vous, maintenant que vous êtes rentrés en Belgique ?


Thomas Quirynen. Ce qui est dur, c’est que nous n’avons pu prendre congé de personne, un peu comme si nous avions laissé ces gens en plan. Et aussi que depuis deux jours, nous n’avons plus la moindre nouvelle, nous ne savons pas qui est encore en vie et qui ne l’est plus. Car la violence n’a toujours pas cessé.


Mais quand on voit quel intérêt médiatique nous suscitons ici, je pense que nous n’aurions pas pu aider nos amis de meilleure façon. Nous pouvons également aller prendre la parole au Parlement britannique et nous avons déjà reçu beaucoup de demandes d’interviews.


Nous espérons qu’il y aura bien vite une commission d’enquête indépendante. L’Organisation mondiale du travail envisage d’envoyer sur place des observateurs internationaux

Communiqué du Comité international pour la libération des Cinq

La Havane. 16 Juin 2009

LA Cour suprême de justice des Etats-Unis vient d’annoncer qu’elle ne révisera pas le cause des Cinq patriotes cubains. En vertu de cette décision, nos Cinq Frères, injustement emprisonnés depuis plus de dix ans pour avoir voulu infiltrer des organisations terroristes opérant depuis Miami, ne peuvent même plus prétendre à avoir droit à un procès juste et impartial en dehors du district judicaire de Miami.

Ce système judiciaire, qui rejette aujourd’hui la demande de révision de procès de nos Cinq Frères, est le même qui vient d’accorder au terroriste international Luis Posada Carriles un délai d’une année de plus afin qu’il puisse mieux préparer sa défense. C’est ce même système judicaire qui accorde l’impunité totale à des dizaines d’organisations criminelles de Miami. C’est ce même système judiciaire qui refuse de juger, ne serait-ce qu’une fois, ceux qui mettent en danger la vie de nos populations. C’est ce même système judiciaire qui ignore le verdict du Groupe de travail de l’ONU sur les détentions arbitraires, lequel a déclaré que leur emprisonnement était tout à fait arbitraire et illégal.

Cette décision fait fi non seulement de la demande des avocats de la défense, mais également de celle appuyée par 10 prix Nobel, des dizaines de juristes, des Parlementaires et d’organisations du monde entier, comme en témoignent les 12 documents des « Amis de la Cour » qui clament la nécessité de revoir cette cause entachée d’irrégularités depuis le premier instant où nos Cinq camarades ont été emprisonnés.

Rien ne nous étonne désormais d’un système qui a autorisé les pires tortures et qui permet que des criminels comme Posada, Bosch, Basulto et Frometa, parmi tant d’autres, circulent librement dans les rues de Miami alors que nos Cinq camarades demeurent, eux, injustement emprisonnés.

Cette date du 15 juin 2009 restera à jamais gravée dans notre mémoire comme la jour de la honte pour le système judiciaire des Etats-Unis. Nous nous souviendrons aussi de cette date parce que le gouvernement Obama refuse d’intervenir face à des organisations terroristes qui ont pris la justice en otage.

Commence aujourd’hui une nouvelle étape de notre combat qui s’étendra à travers le monde entier jusqu’à ce que nous obtenions la libération de Gerardo, Ramon, René, Antonio et Fernando.

Nous n’attendrons pas une autre année pour rappeler leur arrestation et nous organiserons une Journée internationale de solidarité. Notre combat sera multiple, à l’image des peuples qui réussissent à transformer leurs souffrances et leur indignation en résistance. Nous manifesterons dans les rues, devant les ambassades des Etats-Unis, dans les universités, dans les Parlements, dans les églises, avec nos modestes moyens mais avec toute l’énergie nécessaire parce que nous avons avec nous la vérité et la raison.

Nous partageons avec Gerardo sa détermination, lorsqu’il a déclaré, au moment de connaître la décision de Cour suprême : « Aussi longtemps qu’il y aura ne serait-ce qu’une seule personne qui luttera, à l’extérieur de la prison, nous continuerons de résister jusqu’à ce que justice soit faite. »

Cette Journée internationale pour la libération de nos Cinq camarades commence aujourd’hui et elle se poursuivra chaque jour, jusqu’à ce qu’ils puissent recouvrer leur liberté et revenir dans leur patrie.

Nous lançons un appel à tous nos amis à travers le monde pour qu’ils exigent, aujourd’hui plus que jamais, que le gouvernement Obama mette fin à cette injustice monumentale et ordonne la remise en liberté de nos Cinq camarades.

vendredi 12 juin 2009

JOURNÉE NATIONALE DES PEUPLES AUTOCHTONES

Éditorial du People's Voice du 16 au 30 juin 2009

Nous savons tous que le 1er Juillet est la fête du Canada, et de nombreux non-Québécois se rappellent que le 24 Juin est la Fête nationale du Québec. Mais une bonne façon de mesurer de la distance qui nous sépare encore de l'objectif d'une véritable égalité sociale, économique, politique et culturelle entre les nations au sein du Canada est le fait que très peu de non-Autochtones savent que le 21 Juin est la Journée nationale des Autochtones. D'autre part, cette date a été officialisée en 1996 par le gouvernement fédéral, reflétant par le fait même la nature coloniale et oppressive de l'État canadien.

Néanmoins, le 21 Juin est une occasion pour manifester notre solidarité avec les peuples autochtones - les Premières nations, les Innus et les Métis.

Pendant des siècles, les peuples autochtones ont lutté pour surmonter l'héritage de pauvreté imposé par les puissances coloniales. Aujourd'hui, il reste encore un large fossé d’inégalités dans l'emploi, les revenus, l'éducation, le logement et l'accès aux soins de santé. Des douzaines de réserves et de communautés autochtones demeurent sans le "luxe" d'eau potable. La jeunesse des premières nations fait face à un taux de chômage de 38% sur les réserves et de 27% dans l'ensemble, même si la le gros des riches ressources du Canada est extrait des terres et des eaux des peuples autochtones.

Cette inégalité n'est pas dans l'intérêt des travailleuses et des travailleurs. Notre lutte contre les gouvernements de droite et la domination des entreprises sera incommensurablement renforcée par l'unité dans l'action. Pour être réelle, cette unité implique que les travailleuses et les travailleurs du Canada anglais – la nation oppressive – comprennent le caractère multi-national de ce pays. Le 21 juin est un jour pour nous rappeler que les luttes des peuples autochtones pour une véritable autodétermination doit recevoir le plein appui du mouvement ouvrier et de toutes les forces démocratiques et progressistes.