jeudi 29 janvier 2009

Budget fédéral 2009 :
Analyse préliminaire du
Congrès du travail du Canada

Impact sur les emplois et l’économie

Ce que nous avons demandé

La grande priorité du budget aurait dû être d’empêcher le taux
de chômage de grimper à au moins 8 % cette année et de s’établir dans
les deux chiffres l’an prochain.

Un « plan de relance », ce n’est pas la même chose qu’un déficit.
Si le gouvernement fédéral se dirige vers un déficit, c’est d’abord et avant
tout parce que ses recettes fiscales sont en baisse, comme l’économie.
Toutefois, ce n’est pas ce déficit qui stimule le pouvoir d’achat dans
l’économie.

Nous avons demandé que le plan de relance se concentre sur
deux aspects clés :
- les investissements publics dans les infrastructures, les
« industries vertes » et les services publics;
- les mécanismes de soutien du revenu des victimes de la
récession, en particulier par le biais d’une amélioration
majeure du régime d’assurance-emploi et des pensions
publiques.

Les investissements publics ont beaucoup plus d’impact que les
réductions générales d’impôt sur la création d’emploi et l’économie. Les
mesures de soutien du revenu qui s’adressent aux moins bien nantis
sont beaucoup plus efficaces que les réductions de l’impôt des
particuliers.

Réduire l’impôt des sociétés n’est pas un bon moyen pour créer
de l’emploi et aider les industries en difficulté, car cela n’aide pas les
entreprises qui perdent de l’argent et cela n’a pour ainsi dire pas
d’impact sur l’investissement réel (qui a été très bas ces dernières
années, mis à part dans le secteur de l’énergie, et ce, en dépit de
profondes coupures dans l’impôt des sociétés). Les entreprises ne vont
investir que si elles constatent une reprise de l’économie, ou si les
gouvernements soutiennent directement leurs investissements.

Réduire de façon généralisée l’impôt des particuliers n’est pas
non plus un bon moyen pour créer de l’emploi, car une partie de l’argent
ainsi économisé est mise de côté – surtout quand la peur de perdre son
emploi est grande – et une forte proportion des dépenses de
consommation est consacrée aux produits d’importation. Quand l’impôt
des particuliers est réduit d’un milliard de dollars, le PIB n’augmente que
de 720 millions de dollars et il ne se crée que 7 000 emplois. Par contre,
lorsqu’on investit un milliard de dollars dans les infrastructures
publiques, le PIB augmente de 1,8 milliard de dollars et il se crée 16 000
emplois.

Le gouvernement fédéral aurait pu facilement se permettre
d’investir dans une série de mesures de relance. Contrairement aux
récessions précédentes, les coûts d’emprunts sont très bas présentement
pour le gouvernement – à moins de 3 % pour les Obligations d’épargne
du Canada à terme de dix ans. La dette du gouvernement fédéral a
diminué très rapidement en pourcentage de l’économie, pour passer d’un
sommet de 70 % il y a dix ans à seulement 30 % en 2007-2008.

Par ailleurs, les réductions d’impôt sont une mauvaise voie à
emprunter, car lorsqu’elles deviennent permanentes, elles réduisent
d’autant la capacité fiscale et donnent lieu à des déficits structuraux et à
des compressions. Nous payons déjà le prix de la réduction de deux
points de pourcentage de la TPS, qui a réduit notre marge de manoeuvre
et nous empêche de diriger nos ressources financières là où elles
auraient eu le plus d’impact sur la croissance et les emplois. Par
contraste, des investissements publics bien ciblés auraient pu dès
aujourd’hui donner de l’élan à la croissance et aux emplois, pour donner
lieu demain à une augmentation de la productivité et à un renforcement
de l’économie et de la société.

Ce que nous avons obtenu

Le budget fédéral annonce des déficits de 34 milliards de dollars
en 2009-2010 et de 30 milliards de dollars en 2010-2011. Il est vrai que
ces chiffres semblent imposants, mais lorsqu’on sait que les recettes
fiscales diminuent à cause de la récession, on constate que le budget ne
stimule l’économie que de façon très modeste en faisant augmenter le
PIB d’à peine plus d’un pour cent cette année et l’année prochaine – soit
18 milliards de dollars cette année, 15 milliards de dollars l’année
prochaine. C’est seulement la moitié de ce que le FMI suggère, et c’est
très nettement moins que les mesures de relance qu’Obama propose
pour relever son PIB de 5 %. On affirme dans le document du budget que
le plan de relance s’approche de l’objectif de 2 %, mais ce calcul tient
compte des dépenses provinciales induites ainsi que des prêts aux
municipalités et au secteur automobile, qui ne sont pas comptabilisés en
tant que dépenses de programme. Une partie du plan de relance est
consacrée à des réductions permanentes de l’impôt des particuliers, alors
qu’il est précisé dans le document budgétaire lui-même que ces
réductions ne sont pas très efficaces.

Le budget adopte effectivement certaines mesures spécifiques
pour sauver et créer des emplois, notamment au niveau des
investissements dans les infrastructures et de la facilitation de l’accès au
crédit, mais globalement, il ne fait pas grand-chose pour freiner
l’augmentation marquée du taux de chômage à laquelle l’on s’attend.

Les mesures les plus importantes au niveau de l’impôt des
particuliers ne s’adressent pas directement aux familles à faible revenu.
Les limites supérieures des deux premières fourchettes de revenu ont été
relevées et le montant de l’exemption personnelle de base a été
augmenté, de sorte qu’à peu près tous ceux et celles qui ont un revenu
imposable inférieur à 100 000 $ bénéficieront d’une petite réduction
d’impôt. La réduction la plus importante, de 317 $, va aux revenus les
plus élevés. Le coût de cette mesure en recettes fiscales perdues est
d’environ 2 milliards de dollars par année. Au niveau des prestations
pour enfants, la récupération graduelle va se faire moins rapidement
puisque la limite de revenu augmente, et l’importante bonification de la
Prestation fiscale pour le revenu de travail coûtera 580 millions de
dollars par année. La prestation maximale pour une famille pauvre qui
travaille passe d’un peu plus de 1 000 $ à 1 680 $ par année. Et tandis
que les changements fiscaux sont permanents, la plupart des mesures
de dépenses n’ont qu’une durée de deux ans.

Le gouvernement a de nouveau annoncé son intention de
contrôler les hausses salariales des fonctionnaires fédéraux à 1,5 % pour
trois ans; de vendre des actifs et des sociétés de la Couronne; et de
continuer d’installer des PPP dans les programme d’infrastructures
financés par le fédéral. Les montants des coupures de dépenses prévues
n’ont pas été déduits du plan de relance.

Investissement dans les infrastructures publiques

Ce que nous avons demandé

Nous avons demandé que le gouvernement fédéral lance, en
partenariat avec les villes, les provinces et les territoires, un programme
pluriannuel d’investissements publics afin de créer de l’emploi dès
maintenant, de promouvoir nos objectifs environnementaux et de bâtir
les nouvelles industries de l’avenir. Ce programme s’appliquerait aux
routes, aux égouts, aux infrastructures municipales de base; à
l’amélioration des conditions dans les communautés des Premières
Nations; aux établissements de santé et d’enseignement; aux transports
collectifs; au transport ferroviaire de passagers; au logement abordable; à
la conservation de l’énergie par la rénovation des bâtiments; ainsi qu’à
l’énergie renouvelable. Ce programme devrait également être jumelé à
une politique d’achat canadien qui soutiendrait la création d’emploi dans
le secteur manufacturier et le secteur des services.

Nous avons besoin d’un programme pluriannuel
d’investissements, parce que même dans le meilleur des scénarios
possibles, le chômage restera élevé pendant quelques années, parce que
nous affichions déjà au commencement de la crise un imposant déficit
au niveau des infrastructures publiques et des dossiers
environnementaux et parce que ce déficit ne disparaîtra pas après une
simple année de réalisation accélérée de soi-disant projets « prêts à
réaliser ».

Nous avons demandé que les contrats gouvernementaux
renforcent le secteur public en évitant les PPP, en favorisant la
syndicalisation et en facilitant l’accès des femmes et des gens de couleur
aux bons emplois.

Ce que nous avons obtenu

Le budget investit 7 milliards de dollars dans les dépenses
d’infrastructures. Cette somme comprend un Fonds de stimulation de
l’infrastructure de 4 milliards de dollars sur deux ans (avec des coûts
partagés à 50 % par le gouvernement fédéral et à 50 % par les provinces
et les municipalités). C’est un petit montant dans cette conjoncture
d’urgents besoins et il sera difficile pour les municipalités d’y accéder. Le
gouvernement annonce dans son plan de relance qu’il offre de prêter
2 milliards de dollars aux municipalités. Il y a un fonds de 2 milliards de
dollars pour accélérer les travaux de réparation, d’entretien et de
construction des universités et collèges canadiens, ainsi qu’un fonds
d’un milliard de dollars pour l’infrastructure verte, plutôt symbolique
puisqu’il s’étend sur cinq ans.

Le budget inclut également une somme de 2 milliards de dollars
pour construire de nouveaux logements sociaux et rénover les logements
existants, soit environ un milliard de dollars pour financer les
rénovations des unités existantes, 600 millions de dollars pour
construire d’autres résidences sur les réserves autochtones, 400 millions
de dollars pour construire des logements pour les personnes âgées et
75 millions de dollars pour loger les personnes handicapées. Il s’agit d’un
programme sur deux ans. Un crédit d’impôt est également prévu pour la
rénovation domiciliaire.

Globalement, l’investissement dans les infrastructures est très
modeste et il est loin de répondre aux revendications des municipalités et
des organisations environnementales. À environ 5 milliards de dollars
par année, l’ensemble de la somme, si tout est dépensé, ne créera peutêtre
que 50 000 emplois.

Le budget n’élimine pas et ne réduit pas non plus l’exigence
obligatoire de conclure un PPP pour avoir accès au Fonds Chantiers
Canada, malgré le fait que cette exigence coûte très cher en argent et en
pertes de temps. De plus, le lancement du fonds PPP combiné au soutien
municipal requis pour les nouveaux projets va sans doute donner un
autre coup de pouce à la progression des PPP.

Le budget n’associe pas les investissements publics à des
politiques d’achat canadien.

Le programme n’a qu’une courte durée; il échoit à la fin de 2010
et ne prévoit pas de financement continu pour les municipalités et les
grands investissements environnementaux.

Les fonds ne seront pas versés rapidement et efficacement aux
municipalités, qui vont devoir emprunter pour financer leur part.
Le budget déçoit en ce qui a trait à l’atteinte de nos objectifs
environnementaux et climatiques.

Crise du secteur manufacturier

Ce que nous avons demandé

Nous avons demandé que le gouvernement fédéral, au lieu de
consentir des réductions générales d’impôt aux sociétés, investisse
directement en soutenant des stratégies de renouvellement sectorielles
pour sauver des emplois et favoriser la restructuration des industries
durement frappées, comme l’automobile, l’exploitation forestière et les
produits de la pêche. Le gouvernement devrait soutenir des
investissements favorables aux industries culturelles, aux technologies
environnementales, aux énergies renouvelables et à d’autres secteurs
prometteurs de l’avenir, et il devrait se faire le promoteur d’un
changement fondamental d’orientation vis-à-vis d’accords commerciaux
déséquilibrés afin de transformer notre déficit commercial manufacturier
en surplus et de promouvoir un traitement qui procure une plus grande
valeur ajoutée à nos ressources.

Ce que nous avons obtenu

Au lieu de soutenir les stratégies de renouvellement sectorielles
par le biais de nouveaux investissements ciblés, le budget annonce
quelques mesures modestes, comme le prolongement de l’application
temporaire de la déduction pour amortissement rapide des nouveaux
investissements en machinerie. À cela s’ajoutent quelques nouveaux
allégements fiscaux pour les petites entreprises.

D’importantes mesures sont annoncées afin de débloquer le
secteur du crédit, notamment des soutiens gouvernementaux pour les
prêts hypothécaires et les prêts à la consommation consentis par des
institutions financières, ainsi qu’une augmentation majeure (13 milliards
de dollars) des fonds d’emprunt disponibles par l’intermédiaire
d’Exportation et développement Canada et de la Banque de
développement du Canada. Une nouvelle « Facilité canadienne de crédit
garanti » sera mise sur pied pour acheter jusqu’à 12 milliards de dollars
de titres garantis par des actifs afin de libérer des fonds qui serviront au
financement d’automobiles et de matériel. Suivront d’autres mesures
pour améliorer l’accès au financement bancaire.

Le gouvernement promet de se pencher de façon prudente sur
la réglementation applicable au secteur financier, qui mérite d’être
examinée de plus près.

Le budget crée un fonds pour aider les municipalités dont
l’économie dépend des ressources naturelles; l’argent sera accessible par
l’entremise des agences régionales de développement.

Prestations d’assurance-emploi

Ce que nous avons demandé

Nous avons demandé que le budget s’attache à apporter des
améliorations majeures au régime d’a-e, parce que ce régime aide
directement les victimes de la récession et qu’il est un moyen de relance
efficace, puisque les chômeuses et chômeurs dépensent au lieu
d’économiser et c’est ce qui soutient l’économie de la communauté.

Ce que nous avons obtenu

Toutes les réclamations donneront droit à cinq semaines
additionnelles d’admissibilité aux prestations, ce qui portera le maximum
de prestations hors des régions à fort taux de chômage à 50 semaines,
mais cette mesure ne vaut que pour les deux prochaines années, à un
coût de 500 millions de dollars par année (ou un quart du montant
dépensé pour réduire l’impôt des particuliers). Rien n’est fait pour
égaliser l’accès au système à l’échelle du Canada, non plus que pour
rendre les prestations accessibles à un plus grand nombre de chômeuses
et de chômeurs.

Pour les deux prochaines années, les ententes de travail partagé
vont pouvoir être prolongées de 14 semaines, à concurrence de la
nouvelle limite de 52 semaines. Cette mesure pourrait donner lieu à une
réduction du montant des prestations.

Les indemnités de cessation d’emploi ne seront plus
comptabilisées en diminution des prestations d’a-e SI les chômeuses ou
chômeurs l’utilisent pour de la formation; de plus, elles seront désormais
protégées en partie par le Programme de protection des salariés.
Les taux de cotisation à l’a-e, en plus d’être gelés en 2009, le
seront également en 2010.

Pensions

Ce que nous avons demandé

Nous avons demandé que le budget améliore les régimes publics
de pensions en augmentant de façon progressive les prestations du RPC/
RRQ jusqu’à les doubler et en bonifiant immédiatement les prestations
de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti afin de
protéger les retraités actuels et futurs et de réduire leur dépendance face
aux régimes de retraite privés et aux REER. Le budget aurait également
dû créer un fonds de garantie des pensions pour garantir les prestations
promises. Enfin, il aurait dû procurer une flexibilité aux régimes de
retraite d’employeur sous réserve de l’accord du syndicat, cette flexibilité
ne devant pas se faire au détriment de la sécurité des pensions.

Ce que nous avons obtenu

Rien n’a été fait pour améliorer les régimes publics de pensions
ni pour consolider les régimes d’employeur. Des indices solides laissent
entendre que les employeurs bénéficieront d’une flexibilité beaucoup plus
grande pour financer les déficits des régimes lorsque les consultations
seront terminées, dans 90 jours; il est même question d’une annonce à
l’effet que le BSIF aurait plus de flexibilité pour amortir les valeurs
d’actif. Bien qu’il n’y ait pas de garanties sur le plan des pensions, les
comptes d’épargne libre d’impôt seront protégés de façon distincte par
l’assurance-dépôt.

Soutien à la formation et adaptation de la maind’oeuvre

Ce que nous avons demandé

Nous avons demandé une augmentation majeure des dépenses
destinées à la formation et aux programmes d’adaptation de la maind’oeuvre
afin que les travailleuses et travailleurs puissent accéder aux
nouveaux emplois qui se créent par suite de mesures d’investissements
publics, de stratégies sectorielles et d’investissements dans les services
publics. Il devrait y avoir des fonds suffisants pour financer une
formation de qualité pour les gens au chômage comme pour les gens en
emploi, sur la base des lignes directrices définies par un forum de
partenaires du marché du travail tel qu’il en existe au Québec et à Terre-
Neuve-et-Labrador.

Ce que nous avons obtenu

Bien que le budget ait effectivement annoncé des
investissements majeurs dans la formation, nous ne sommes pas
convaincus qu’ils répondront aux priorités du mouvement syndical ni
qu’ils soutiendront une formation de qualité, accréditée et transférable.
Le budget prévoit un milliard de dollars sur deux ans pour la
formation des travailleuses et travailleurs licenciés et admissibles aux
prestations d’a-e, plus 500 millions de dollars sur deux ans pour ceux et
celles qui n’y sont pas admissibles. Ces fonds seront transférés aux
provinces.

Une autre tranche de 500 millions de dollars en fonds de
formation de l’a-e sur deux ans sera réservée aux travailleuses et
travailleurs qui ont de longs états de service auprès du même employeur,
qui ont des compétences limitées et qui sont loin de l’âge de la retraite.
Ces fonds prolongeront la durée des prestations d’a-e et couvriront les
coûts de formation.

Dans un cas comme dans l’autre, nous pouvons présumer que
la formation sera dispensée par les provinces et les territoires dans le
cadre des ententes sur le marché du travail signées au cours des deux
dernières années.

Le budget prévoit également des mesures qui assurent un
financement additionnel pour la formation des travailleuses et
travailleurs plus âgés et le développement des compétences des
communautés autochtones. Bien que ces initiatives soient les
bienvenues, nous doutons qu’elles réussiront à répondre aux besoins des
travailleuses et travailleurs canadiens dans les circonstances présentes.
Les travailleuses et travailleurs veulent que la formation soit
accessible, qu’elle soit de qualité, qu’elle mène à des accréditations
reconnues et qu’elle procure une certaine mobilité. Le budget ne contient
aucune garantie à cet égard.

Depuis que la responsabilité de la formation est passée du
fédéral aux provinces et territoires à la suite de la conclusion des
ententes sur le marché du travail, les syndicats réclament constamment
la tenue de forums des partenaires du marché du travail dans le cadre de
ces ententes afin de s’assurer que la formation réponde aux besoins du
salariat comme du patronat et que la formation dispensée soit d’une
qualité uniforme. Le budget ne parle pas d’inclure les travailleuses et
travailleurs et les employeurs en tant que partenaires essentiels d’une
stratégie efficace de formation de la main-d’oeuvre.

Transferts fédéraux aux provinces et avenir des
services publics

Ce que nous avons demandé

Nous avons demandé que le gouvernement fédéral maintienne
tous les transferts existants aux provinces et aux municipalités qui
participent au financement des services de santé, de l’enseignement
postsecondaire, de la formation, des programmes d’infrastructures et,
par le biais de la péréquation, au financement de tous les services
publics et programmes sociaux. Ces programmes font en sorte que les
gens ne sont pas laissés à eux-mêmes en période économique difficile.
Nous avons aussi besoin de nouveaux investissements dans les services
de garde, les soins à domicile et les soins de longue durée aux personnes
âgées, pour créer de l’emploi tout en favorisant l’atteinte de nos objectifs
sociaux.

Ce que nous avons obtenu

Le budget confirme que les améliorations annoncées sur le plan
de la péréquation vont se limiter au taux de croissance de l’économie, ce
qui implique que le gouvernement fédéral va verser aux provinces en
difficulté 7 milliards de moins que ce qu’elles attendaient sur deux ans.
De plus, le budget confirme que le gouvernement fédéral a
l’intention de continuer de couper dans les programmes, de privatiser les
sociétés de la Couronne et de vendre ses propriétés immobilières et
autres avoirs.

Le budget omet d’investir dans les services de garde,
l’apprentissage à la petite enfance et les soins aux personnes âgées. Il
rate ainsi une occasion majeure de créer de l’emploi, en particulier pour
les femmes, en favorisant l’investissement social et l’investissement dans
les infrastructures.

Égalité et inclusion

Le budget ne répond pas aux attentes pour ce qui est de diriger
les ressources de manière à favoriser l’inclusion des femmes, des gens de
couleur, des personnes handicapées et des Autochtones canadiens. Les
investissements dans les services publics sont un formidable moteur de
création d’emplois pour les femmes et il est possible d’inclure les groupes
en quête d’égalité dans les investissements plus traditionnels dans les
infrastructures grâce à de la formation et d’autres mesures. Un accès
amélioré à l’a-e aurait été particulièrement bénéfique pour les femmes et
les immigrants récents.

Questions internationales

Le budget n’a augmenté ni le soutien canadien au
développement international ni l’aide aux pays les plus durement frappés
par la crise.

Analyse du CTC sur le budget fédéral 2009
27 janvier 2009

lundi 26 janvier 2009

Conflit au Journal de Montréal
Les syndiqué-es votent la grève à 99,6 %
Les membres du Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal (FNC–CSN) ont démontré qu'ils étaient solidaires devant l'attitude de la direction de Quebecor Media et de Pierre K. Péladeau depuis le début de la négociation pour le renouvellement de leur convention collective.
À scrutin secret, ils ont voté dans une proportion de 99,4 % contre les demandes patronales et à 99,6 % en faveur de la grève générale illimitée, qui est déclenchée immédiatement.

« Les résultats sont sans équivoque, a mentionné le président du STIJM–CSN, Raynald Leblanc. Le message que l'assemblée lance à Pierre K. Péladeau est clair : nous n'acceptons pas de laisser aller nos emplois et nos conditions de travail pour lui permettre d'aller de l'avant avec son plan de convergence illimitée qui porterait un dur coup à la qualité de l'information au Québec. Si le Journal de Montréal est en difficulté financière, ce que nous ne croyons pas, qu'il en fasse la démonstration. Au contraire, nos estimations nous indiquent que l'entreprise a fait des profits de 20 millions de dollars sur un chiffre d'affaires de 200 millions l'année dernière. »

Le président du syndicat a indiqué qu'une importante campagne sera lancée cette semaine pour demander à la population de ne plus lire le Journal de Montréal, de ne plus l'acheter et de se désabonner. « Ce que publie Quebecor Media depuis hier est une honte ! C'est un torchon qui ne mérite pas d'être acheté », a poursuivi Raynald Leblanc.
Ce dernier a aussi déclaré que les personnes qui signent encore une chronique devraient prendre exemple sur les Jacques Demers, Martin Brodeur, Daniel Green et autres qui ont cessé leur collaboration en raison du conflit de travail.
Source : CSN - 26 janvier 2009

Pour renseignements : Louis-Serge Houle, Service des communications de la CSN, 514 792-0795
Le gouvernement doit intervenir d’urgence dans le contexte de la crise actuelle
Une vaste coalition formée de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et du Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC) exhorte le gouvernement Harper à intervenir d’urgence pour venir en aide aux dizaines de milliers de personnes qui ont perdu ou qui perdront leur emploi dans la foulée de la crise économique actuelle.

Pour la coalition, l’assurance-emploi fait partie de l’arsenal des mesures essentielles pour faire face au contexte économique difficile qui affecte des personnes qui n’ont pas choisi leur situation. Le régime actuel est jugé inadéquat par la coalition du fait qu’après avoir été réformé, il ne couvre maintenant plus qu’une minorité des gens en situation de chômage.

Dans un contexte de récession, l’amélioration du régime d’assurance-emploi constituerait par ailleurs la mesure ciblée avec le plus grand effet multiplicateur sur le plan économique.

Concrètement, la coalition met de l’avant une proposition d’arrangements administratifs, sous la forme de projets-pilotes, d’une durée limitée à trois ans, visant l’assouplissement des règles d’admissibilité, une période de prestations plus longue et l’abolition du délai de carence. En l’occurrence, la proposition inclurait :

un assouplissement des critères d’admissibilité en réduisant le nombre d’heures requises de 70 heures;
un allongement de la période de prestations jusqu’à un maximum de 50 semaines de prestations;
un taux de prestations relevé à 60 % et calculé sur les 12 meilleures semaines de la période de référence;
l’abolition du délai de carence.

Rappelons qu’en 2008, un projet de loi reprenant ces éléments avait acquis le soutien d’une majorité parlementaire mais essuyé une fin de non-recevoir du gouvernement Harper.

Source : CSN - FTQ -CSQ - CNC

Pour renseignements :
Jean Laverdière, FTQ, 514 893-7809
Michelle Filteau, CSN, 514 894-1326
Marjolaine Perreault, CSQ, 514 235-5082
Pierre Céré, CNC, 514 606-4074

mardi 20 janvier 2009

12 janvier 2009 18:25
Barack Obama :: Le grand changement ?

Ce 20 janvier, Barack Obama prêtera serment en tant que nouveau président des États-unis. Pour la première fois dans l’histoire de ce pays, le président est un Afro-Américain. Le grand changement est-il en route ?

Beaudoin Deckers
PTB/Solidaire

« Change » était le thème central de sa campagne. Après huit années d’administration Bush, la plupart des citoyens américains aspirent au changement. Si bien que parfois John McCain lui-même, l’adversaire républicain d’Obama, n’a pas hésité à critiquer Bush. Il l’avait bien compris, celui qui ne promettait pas le changement n’avait aucune chance.

Toutefois Obama et ses partisans ont été plus convaincants. « Un vrai soulagement », commentait l’envoyé spécial de la Vrt Johan Depoortere à Washington. Mais il a également constaté combien dans les milieux progressistes l’enthousiasme du début virait au scepticisme, pour ne pas dire au désenchantement.

Bien sûr, Barack Obama doit encore faire ses preuves. C’est pourquoi beaucoup sont prêts à lui « accorder le bénéfice du doute ». Cependant, il y a de quoi rester sceptique lorsqu’on voit les collaborateurs dont il s’entoure. Ainsi, Obama a choisi comme vice-président Joe Biden, l’un des plus fervents partisans de la guerre en Irak au sein du sénat américain. Il y a quelque mois, ce même Biden a voté contre une proposition de loi visant à alléger les dettes des petites gens. Le choix de Joe Biden a donc fait l’effet d’une douche froide aux partisans d’Obama.

Ils ont ensuite assistés navrés à la composition du gouvernement de Barack Obama, qui a sélectionné ses collaborateurs parmi les vétérans du gouvernement Clinton et même de l’administration Bush… En d’autres termes, des personnes qui sont loin d’aspirer à une rupture catégorique avec le passé.

La fonction de chef du personnel de la Maison Blanche, et donc l’un des postes les plus importants, Obama l’a réservé à Emmanuel Rahm, un Américain d’origine israélienne, dont le père était dans les années ‘40 membre de l’Irgun, une des milices sionistes qui ont chassé les paysans palestiniens de leur terres en exerçant la terreur. Rahm est aussi le seul représentant de l’état de l’Illinois qui, en 2003, a approuvé la déclaration de guerre de Bush contre l’Irak. En qualité de banquier, il s’est spécialisé dans les investissements, principaux bénéficiaires des fonds qui aujourd’hui viennent en aide aux institutions financières.

Obama a gardé comme ministre de la Défense le républicain Robert Gates, qui occupait donc déjà cette fonction sous GW Bush. C’est Hillary Clinton qui a été nommée ministre des Affaires Étrangères, et on sait qu’elle aussi a toujours été favorable à la guerre en Irak et qu’elle soutient Israël envers et contre tout.

Quelle est son approche de la crise?

Aux États-Unis, le mouvement ouvrier attend(ait) d’Obama un revirement total par rapport à la politique de Bush, qui a servi sans détour les intérêts des grands holdings. C’est à Robert Rubin et à Larry Summers qu’Obama a demandé de s’occuper de la crise, deux anciens ministres des Finances sous Clinton, coresponsables de la crise. Pour Dean Baker, économiste de renom, ce choix revient à « confier la direction de la guerre contre le terrorisme à Osama Bin Laden. »

Les pacifistes aux États-Unis et ailleurs s’inquiètent du silence d’Obama par rapport aux bombardements israéliens sur Gaza. Il y a quelques mois à peine, Barack Obama lors d’un discours devant le Comité des Affaires Publiques israélo-américaines (AIPAC) a confirmé son soutien inconditionnel à Israël et s’est déclaré catégoriquement opposé à tout compromis avec le Hamas. Il a rappelé qu’en 2006 déjà il était opposé aux élections en Palestine « parce que le Hamas pouvait y participer ». Il est pour un pur « état juif, avec Jérusalem comme capitale indivisible ». « Celui qui menace Israël, nous menace également… Je prends l’engagement inflexible de garantir la sécurité d’Israël. A commencer par la garantie d’un avantage militaire qualitatif pour Israël ».

Aux États-Unis certains progressistes se demandent si Barack Obama a depuis changé d’avis. Mais une chose est certaine c’est que la mobilisation à la base reste plus que jamais nécessaire, aux États-Unis comme ailleurs dans le monde.

« Transcript: Obama's Speech at AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) », Barack Obama, 4/06/2008, www.npr.org.

jeudi 15 janvier 2009

À travers un communiqué du Ministère du Pouvoir Populaire pour les Relations Extérieures, le gouvernement vénézuélien a pris la décision d'expulser l'ambassadeur israélien du Venezuela en réaction aux attaques d'Israël contre la population dans la Bande de Gaza...

Communiqué émis par la chancellerie vénézuélienne :

COMMUNIQUÉ
Le Gouvernement de la République Bolivarienne du Venezuela assiste une fois de plus, avec les Peuples du monde, à ce qui est l'horreur du décès d'enfants et de femmes innocents, comme conséquence de l'invasion de la Bande de Gaza par des troupes israéliennes, et du bombardement inclément que l'État de l'Israël, depuis ciel et terre, décharge systématiquement sur le territoire palestinien.

Dans cette heure tragique et indignant, le Peuple du Venezuela souhaite manifester sa solidarité sans restriction avec l'héroïque Peuple palestinien, partage la douleur de la perte des êtres chers, et elle leur tend la main en affirmant que le gouvernement vénézuélien ne se reposera pas jusqu'à voir punis les responsables de ces crimes indignes.

Le Gouvernement de la République Bolivarienne du Venezuela condamne catégoriquement les violations flagrantes du Droit International encouru par l'État de l'Israël, et dénonce son usage planifié de terrorisme d'État, et par conséquent ce pays est désormais placé à la marge du concert des nations.

Pour les raisons précédemment mentionnées, le Gouvernement de la République Bolivarienne du Venezuela a décidé d'expulser à l'ambassadeur d'Israël et une partie du personnel de l'Ambassade au Venezuela, en réaffirmant sa vocation de paix et son exigence de respect au Droit International.

Le Gouvernement de la République Bolivarienne du Venezuela a instruit à sa Mission devant l'ONU pour que, avec la majorité de gouvernements qui ainsi le réclament, il soit fait pression pour que le Conseil de Sécurité applique des mesures urgentes et nécessaires pour arrêter cette invasion de l'État d'Israël contre le territoire palestinien.

Le Président Hugo Chavez, qui a maintenu des rencontres avec des hauts représentants du Conseil Mondial Juif, s'est toujours opposé à l'antisémitisme et tout type de discrimination et de racisme, fait un appel fraternel au peuple juif à travers le monde pour qu'il s'oppose aux politiques criminelles de l'État d'Israël, rappelant les pires pages de l'histoire du siècle XX.

Avec le génocide du Peuple palestinien, l'État d'Israël ne pourra jamais offrir à son Peuple la perspective d'une Paix aussi nécessaire que durable.

Caracas, 6 janvier 2009
C U B A, La Havane. 15 Janvier 2009

Mettez fin aux bombes israéliennes sur Gaza!
De jeunes Cubains exigent la fin de l’agression sioniste contre le peuple palestinien

Katia Siberia Garcia et Lianet Arias Sosa

Depuis 20 jours, les missiles israéliens pleuvent sur la partie la plus densément peuplée de la bande de Gaza. On compte plus de 1 000 morts, majoritairement des civils, et 5 000 blessés. En marge de ce génocide, quelques milliers de jeunes Cubains se sont rassemblés hier, en fin d’après-midi, pour dénoncer non seulement les attaques militaires mais aussi le silence complice des grandes puissances.

Depuis les marches de l’Université de La Havane, l’ambassadeur de l’Etat palestinien à Cuba, Akram Samhan, a remercié le peuple cubain pour sa solidarité à l’égard de la cause palestinienne. Il a rappelé que son peuple continuera de résister parce que le droit international, la solidarité et la raison constituent de solides appuis.

Il a rappelé que l’agression sioniste contre le peuple palestinien dure depuis 60 ans. Il a, par ailleurs, dénoncé l’actuel blocus qui empêche le ravitaillement en nourriture, en médicaments et en autres produits de première nécessité à plus d’un million et demi de personnes qui habitent sur ce territoire de 360 kilomètres carrés.

Le président de l’Union des étudiants palestiniens à Cuba a, pour sa part, rappelé que son peuple continuera de lutter sans relâche, que ce soit avec des fusils ou avec des pierres.

Camilo Roja Alvarez, le coordinateur du Comité des familles des victimes du crime de la Barbade, a dénoncé la nouvelle et injuste incursion de l’armée israélienne en territoire palestinien, tout en rappelant que les familles qu’il représente avaient été, elles aussi, victimes d’injustices et de barbarie. Parce que nous savons ce que peuvent causer les bombes et les agressions de toutes sortes, nous ne pouvons qu’être pleinement solidaires avec les Palestiniens, a-t-il ajouté.

A L’HOPITAL FRANK PAIS

D’autre part, le président de l’Association d’amitié cubano-arabe (AACA), Rodrigo Alvarez Cambras, a déclaré que Cuba ne cessera jamais de défendre la cause palestinienne et son droit légitime à former un Etat souverain.

Au cours d’une rencontre organisée par l’AACA et l’Institut cubain d’amitié avec les peuples à l’hôpital Frank Pais de la capitale havanaise, Alvarez Cambras a rappelé les origines du conflit et dénoncé l’inaction des grandes puissances, dont les Etats-Unis, pour arrêter le massacre en cours.

ÉLECTIONS DU 8 DÉCEMBRE 2008 AU QUÉBEC

LES LIBÉRAUX RÉÉLUS, QUÉBEC SOLIDAIRE FAIT UNE PERCÉE

Par Robert Luxley

Comme les sondages l’indiquaient, le gouvernement libéral (minoritaire) de Jean Charest a obtenu un troisième mandat de suite et a réussi à gagner une courte majorité parlementaire. Le Parti Québécois pour sa part a repris le rôle d’opposition officielle qu’il avait perdu en 2007 aux mains de l’Action Démocratique de Mario Dumont.

Déclenché immédiatement après l’élection fédérale, le scrutin au Québec aura connu à 57% l’un des plus faibles taux de participation de son histoire. Par rapport à l’élection du 26 mars 2007, le nombre de votes exprimés fut réduit de plus de 720 000.

Résultat qui à première vue semble peu surprenant lorsqu’on considère qu’une majorité de citoyens considéraient avec un cynisme certain que Charest déclenchait les élections pour seul motif de profiter de l’avance de son parti dans les sondages. La campagne électorale elle-même fut extrêmement morne, les principaux partis véhiculant essentiellement les mêmes promesses. De plus, la crise politique fédérale a reléguée la campagne provinciale au second plan de la scène publique.

Cependant, le faible taux de participation est dû principalement à la déconfiture de l’ADQ. En effet, l’ADQ a perdu près de 700 000 votes par rapport à l’élection de 2007. Les Libéraux ont augmenté leurs votes d’environ 52 000 et le PQ de 16 000.

En 2007, en « surfant » sur une campagne raciste menée par certains médias autour du débat sur les « accommodements raisonnables », l’ADQ avait pu de surprenante façon passer du statut de tiers-parti à celui d’opposition officielle. Mais la piètre performance de la députation adéquiste à l’Assemblée nationale ainsi que ses politiques ultra-conservatrices dans le contexte de crise économique lui fit perdre beaucoup de crédibilité aux yeux de l’électorat. Avec la démission du chef Mario Dumont annoncée le soir du scrutin, la survie de ce parti d’extrême-droite est sérieusement menacée.

En dépit du refus du PLQ et du PQ de lui permettre de participer au débat des chefs et en dépit du peu d’espace que les grands médias lui ont accordé, Québec solidaire à mené une excellente campagne. Les deux portes-parole, Françoise Davis et Amir Khadir ont fait la tournée du Québec, dévoilant à chaque semaine les aspects principaux de leur programme qui reprend bon nombre des revendications syndicales et populaires: développement du transport en commun et du transport ferrovière, nationalisation de l’énergie éolienne, lutte à la pauvreté en augmentant le salaire minimum, investissement dans le logement social, amélioration des normes minimales du travail comme les vacances et les congés fériés, création de congés fériés le 8mars et le 1er mai, faciliter l’accès à la syndicalisation, abrogations de toutes les lois anti-syndicales adoptées par le gouvernement Charest en 2003, investissement et développement des services publics de santé, d’éducation, reconnaissance des nations autochtones et de leur droit à l’autodétermination, lutte contre les discrimination, égalité entre les hommes et les femmes, etc.

Par rapport à 2007, QS a obtenu près de 22 000 votes de moins. La baisse globale de la participation l’explique probablement en partie, mais on peut penser aussi que certains électeurs souverainistes sont retournés au PQ, surtout suite au « Quebec bashing » lancé par les Conservateurs au Canada anglais dans le cadre de la crise politique fédérale.

Considérant ses faibles moyens, QS a concentré le gros de ses énergies dans les comtés de Montréal où ses deux portes-parole étaient candidats. Cette tactique a réussi en grande partie puisque Françoise David est arrivée en bonne deuxième position dans Gouin et Amir Khadir fut élu dans Mercier. Son élection va donner à QS une tribune et une crédibilité qui devrait lui servir dans le futur.

dimanche 11 janvier 2009

Le Canada doit dénoncer l'agression d'Israël à Gaza

Message du Parti communiste du Canada

L'agression sauvage et criminelle d'Israël à Gaza, qui a commencé le 26 décembre 2008, est en train d'infliger à la population d'atroces souffrances. Jusqu'ici plus de 800 Palestiniennes/iens, pour la plupart des civils, ont été massacrés et des milliers d'autres ont été blessés ou mutilés. Le bombardement constant de la ville de Gaza et d'autres localités a engendré une catastrophe humaine aux proportions alarmantes. L'agression israélienne n'est rien d'autre qu'un crime contre l'humanité.

Pourtant, malgré la condamnation internationale croissante et la résolution explicite du Conseil de sécurité des Nations Unies exigeant un cessez-le-feu et le retrait immédiat des forces terrestres israéliennes, le gouvernement Olmert a déclaré son intention de poursuivre les destructions et les massacres. Les dirigeants sionistes d'Israël font un pied-de-nez au monde, étant convaincus que ses alliés impérialistes, entre autres le Canada, donneront à Israël l'entière liberté d'action pour continuer son agression.

Cette attaque génocidaire doit cesser maintenant! Le Parti communiste exige du gouvernement Harper qu'il cesse ses politiques ouvertement pro-israéliennes et prenne vraiment des mesures pour forcer un cessez-le-feu immédiat et le retrait des troupes israéliennes!

Rien ne justifie cette agression

La machine de propagande israélienne, avec l'aide de ses alliés impérialistes et des grandes entreprises de l'étranger font circuler le mythe qu'Israël est victime d'attaques à la roquette non provoquées, tirées par des militants du Hamas de Gaza, et prétend avoir le droit de chercher et de détruire l'infrastructure "terroriste" en tant que moyen de "légitime défense".

Rien n'est plus éloigné de la vérité. C'est le régime israélien qui provoque le peuple palestinien depuis plusieurs décennies d'occupation. C'est l'État israélien qui a bouclé la population palestinienne en l'enfermant dans une prison virtuelle et en lui refusant tout accès au monde extérieur. Au cours des derniers mois, Israël a resserré le siège de Gaza en coupant sa population d’un million et demi d'habitants de l'approvisionnement essentiel de nourriture, d'eau, de médicaments, de combustibles et d'autres produits essentiels.

Depuis 1948, l'État israélien a opprimé et persécuté le peuple palestinien, et a volé ses terres. Au cours des dernières années, cette puissance occupante a construit le "Mur de l'apartheid" (déclaré illégal par la Cour internationale de Justice), et a continué à bâtir et à étendre les colonies juives dans les territoires occupés.

L'étranglement criminel de Gaza, conjointement avec l'occupation et l'oppression étouffante de la Cisjordanie, est le plan adopté intentionnellement par Israël pour résoudre le "problème palestinien", et consiste à rendre invivables les conditions sociales et économiques dans les territoires occupés. Le régime israélien espère briser l'Intifada et forcer le peuple palestinien à quitter pour toujours ce qui reste de sa patrie, cela étant essentiellement une politique raciste et génocidaire. Dans de telles circonstances, le peuple palestinien a entièrement le droit de résister à la puissance occupante par tous les moyens dont il dispose.

Il faut mettre fin à la complicité du Canada avec les crimes de guerre israéliens

Le rôle du gouvernement Harper dans cette tragédie est horrible et inacceptable. Sa position pro-israélienne a été résumée dans les déclarations du 28 décembre dernier par le nouveau ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon. Selon lui, «Israël a clairement le droit de se défendre contre les continuelles attaques à la roquette faites par les groupes militants palestiniens. Ces attaques à la roquette doivent cesser».

Cette déclaration montre à nouveau que la politique étrangère des Conservateurs d’Harper marche au pas de l'impérialisme états-unien et donne son plein appui à la stratégie agressive et expansionniste d'Israël dans la région. Sous la pression bien organisée du lobby pro-sioniste, le gouvernement fédéral est en réalité en collusion avec cette agression et est totalement indifférent à ses conséquences sur le peuple palestinien et au dangereux effet de déstabilisation pour la paix et la sécurité au Moyen-Orient dans son ensemble.

Quelle devrait alors être la position du Canada? Le gouvernement devrait appuyer pleinement et sans équivoque l'exigence du cessez-le-feu immédiat, du retrait des troupes israéliennes et de la levée du siège de Gaza. Et il devrait mettre en garde Israël que le non-respect de cette exigence entraînera des mesures immédiates et globales, entre autres l'imposition de sanctions et la rupture des relations diplomatiques.

Pour une paix juste et durable

La tragédie actuelle à Gaza a pour cause les politiques colonialistes suivies de longue date par les gouvernements israéliens successifs. L'État d'Israël n'hésite pas à fouler aux pieds les droits nationaux du peuple palestinien ou la souveraineté des pays arabes voisins. Il a maintes fois violé le droit international, et, avec l'aide et la protection de l'impérialisme états-unien, il a rejeté des dizaines de résolutions des Nations Unies qui auraient pu servir de base à un règlement politique juste et durable du conflit au Moyen-Orient.

La seule solution juste pouvant garantir la paix véritable et durable au Moyen-Orient doit nécessairement comprendre :

- la cessation de l'occupation illégale par Israël de tous les territoires, y compris Jérusalem-Est, saisis au cours de la guerre de 1967;
- la création d'un État palestinien viable et véritablement indépendant;
- la garantie du respect du droit du retour de tous les réfugiés palestiniens, et
- la reconnaissance et le développement de relations pacifiques et de coopération avec tous les États du Moyen-Orient.

Il n'y a pas d'autre «feuille de route" qui permette une paix juste et durable dans la région.

Afin de faire pression sur Israël et ses alliés impérialistes pour qu'ils acceptent une paix juste, le moment est venu pour que le monde entier adopte des sanctions vastes et complètes sur le plan économique, politique et diplomatique, ainsi qu'un boycottage total contre l'État hors-la-loi d'Israël. Nous exhortons le mouvement syndical, le mouvement anti-guerre et toutes les personnes et les organisations du Canada qui appuient la paix et de justice, de s'unir en une vaste campagne d'action pour exiger «la paix maintenant!» autour de la demande d'un cessez-le-feu immédiat et le retrait de toutes les forces israéliennes de la bande de Gaza et du reste des territoires palestiniens occupés.

Comité exécutif central du Parti communiste du Canada, le 9 janvier 2009
Parti communiste du Canada

Parti communiste du Québec (section du Parti communiste du Canada)
3115, av. Appleton, app. 1, Montréal (Québec) Canada H3S 1L6
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dimanche 4 janvier 2009

ISRAËL EST L'AGRESSEUR!

Rachad Antonius
La Presse
1er janvier 2009
L'auteur est professseur au département de sociologie de l'UQÀM.

La propagande du gouvernement israélien a été complètement intériorisée dans le discours dominant des médias québécois et canadiens. On explique la violence actuelle par le fait que le Hamas aurait brisé la trêve avec Israël, et qu'il est donc responsable de la violence israélienne présentée comme une «riposte», Israël ne faisant que se défendre contre un ennemi implacable qui veut toujours le détruire. Dans les meilleurs des cas, on déplore les excès de ladite «riposte», mais on ne remet pas en question qu'il s'agit bien d'une riposte.

Le dossier entier de Cyberpresse sur la situation actuelle a pour titre: «Riposte d'Israël à Gaza». On a donc complètement intériorisé la signification que le gouvernement israélien veut donner à l'événement, et elle devient le cadre à partir duquel la situation actuelle est perçue et comprise. On ne remet pas non plus en question le principe même de la violence pour résoudre le différend israélo-palestinien, étant entendu que cette violence est légitime quand Israël l'utilise mais illégitime quand le Hamas le fait, même si les moyens dont dispose chacun des deux protagonistes ne sont pas comparables et que les dommages qu'ils subissent en termes humains et en termes d'infrastructures ne sont aucunement comparables non plus.

Cette logique souffre de deux erreurs fondamentales qui font qu'elle ne tient absolument pas la route. D'abord, elle contredit les données empiriques sur le terrain qui sont bien documentées et que personne ne conteste: c'est juste qu'on les oublie. Ensuite, elle s'inscrit dans une logique proprement coloniale.

Qui a brisé la trêve?

Contrairement à ce qui a été répété ad nauseam dans les éditoriaux ainsi que dans les entrevues télévisées, ce n'est pas le Hamas qui a brisé la trêve, mais bien Israël. C'est le 4 novembre 2008 que la trêve, qui durait depuis quatre mois, a été brisée par Israël lors d'un bombardement qui a fait six morts parmi les Palestiniens. C'est seulement après ces assassinats ciblés que les tirs de roquettes ont repris, pas avant. Le 17 novembre, les Israéliens bombardaient à nouveau et tuaient quatre autres Palestiniens, amenant le total de morts palestiniens à 15 depuis le bris de la trêve par Israël. Ces faits sont solidement documentés (voir par exemple les textes de l'ancien correspondant du Jerusalem Post, Joel Greenberg, dans le Chicago Tribune du 17 novembre 2008). Dès le lendemain du 4 novembre, Israël a décidé de boucler complètement Gaza et de ne pas permettre la circulation de nourriture et de médicaments. Entre le 5 novembre et le 30 novembre 2008, seuls 23 camions de vivres ont pu entrer à Gaza alors qu'en moyenne, ce sont 3000 camions par mois qui peuvent répondre aux besoins de la population qui se chiffre à 1,5 million. La situation humanitaire déjà désastreuse, et dénoncée comme telle par les représentants de l'ONU, est devenue encore plus catastrophique à la suite de ce blocus. Mais ni les bombardements israéliens ni le blocus ne sont considérés comme des actes d'agression.

Une logique coloniale

Alors, qu'est-ce qui amène les faiseurs d'opinions à «oublier» ces petits détails? C'est qu'au fond, le gouvernement d'Israël se donne le droit d'utiliser la violence contre une population qu'il considère humainement inférieure, mais ces populations inférieures ne doivent surtout pas lever le ton.

Dans la logique coloniale, rien n'est considéré comme une agression contre des populations subalternes. Alors que toute révolte des subalternes est considérée comme un affront à l'ordre colonial et doit être sévèrement punie.

Dans cette logique, on n'a pas besoin de respecter le droit international et on pense que les peuplades inférieures ne comprennent que le langage de la force. Cette logique n'est heureusement pas partagée par toute la société israélienne et les mouvements comme Gush Shalom la contestent énergiquement. L'élite politique canadienne l'a reprise intégralement. Et ce n'est pas le langage de la force qui va faire débloquer la situation, mais le respect du droit international.

http://www.cyberpresse.ca/opinions/forums/200901/01/01-814290-israel-est-lagresseur.php

samedi 3 janvier 2009

Cessez immédiatement les bombardements à Gaza!
Non au blocus! Non à l'occupation!
Non aux politiques de génocide d'Israël!

Les bombardements barbares de Gaza par le gouvernement et les militaires israéliens qui ont commencé le 26 décembre et qui ont déjà causé la mort de plus de 400 Palestiniennes/iens et blessé des milliers de civils, entre autre des femmes et des enfants, constituent un crime contre l'humanité.

Le Parti communiste du Canada condamne fortement cette attaque barbare et lance un appel aux Nations Unies et aux autres organisations internationales pour qu'elles exigent l'arrêt immédiat de cette attaque, la fin du blocus de Gaza et l'abandon de tout autre projet d'action militaire, entre autre celui d'une invasion de ce territoire palestinien souverain par l'armée de terre. Nous exigeons également que le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon et que le gouvernement canadien renversent leur position justifiant cette agression cruelle et illégale, et condamnent, au contraire, clairement et fermement les politiques génocidaires du régime sioniste d'Israël.

En terminant notre Parti demande instamment à toutes les forces et à tous les mouvements, syndicaux, de paix, citoyens et démocratiques du Canada de manifester leur solidarité avec le peuple palestinien, de dénoncer ces crimes de guerre et d'exiger la cessation immédiate des massacres de personnes innocentes ainsi que la fin de l'occupation israélienne, qui sont des conditions préalables pour toute paix juste et durable dans la région.

Déclaration émise par le Parti communiste du Canada
le 2 janvier 2009


Pour de plus amples informations contactez:

Parti communiste du Canada
290A, av. Danforth, Toronto (Ontario) Canada M4K 1N6
Tél. : (416) 469-2446 - Courriel : info@cpc-pcc.ca - Internet : www.communist-party.ca

Parti communiste du Québec (section du Parti communiste du Canada)
3115, av. Appleton, app. 1, Montréal (Québec) Canada H3S 1L6
Tél. : (514) 737-7817 - Courriel : pueblo@sympatico.ca

APPEL À LA SOLIDARITÉ AVEC LE PEUPLE PALESTINIEN

Nous, partis communistes et ouvriers du monde entier, dénonçons fermement les attaques aériennes meurtrières répétées de l'Armée de l'air israélienne à Gaza, qui ont causé la mort de plus de 400 Palestiniennes/iens. Par ces attaques brutales et d'autres crimes, le gouvernement d'Israël essaie d'obtenir ce qu'il n'a pas réussi à obtenir en imposant le mur, le siège et le blocus : il n'a pas pu briser la résistance du peuple palestinien.

La politique de génocide et de terrorisme d'État menée par le gouvernement israélien, soutenue et approuvée par les puissantes forces impérialistes des États-Unis et l'Union européenne et acceptée par certains gouvernements arabes réactionnaires est une nouvelle provocation faite aux peuples et au mouvement mondial de solidarité.

Nous lançons un appel aux travailleuses/eurs, aux femmes, aux jeunes et aux autres secteurs de la société, ainsi qu'aux forces anti-impérialistes et éprises de paix, à se mobiliser contre les attaques et les politiques criminelles du gouvernement israélien, et à exiger l'arrêt immédiat des attaques et l'imposition de sanctions contre Israël.

Nos partis manifestent leur ferme solidarité avec la résistance contre cette agression, avec les forces progressistes, anti-impérialistes et communistes de la Palestine et d'Israël, et avec toutes les personnes qui luttent pour la fin de l'occupation et pour l'établissement d'un État palestinien indépendant et viable, basé sur les frontières établies en 1967, ayant Jérusalem Est comme capitale. Appuyez la lutte pour une Palestine libre et indépendante.

[Déclaration élaborée par le Groupe de travail de la Rencontre internationale des Partis communistes et ouvriers (RIPCO) et signée par plus de 70 partis du monde, y compris le Parti communiste du Canada, le 30 décembre 2008]