mercredi 24 juin 2009

NI LA RÉPRESSION, NI LE MENSONGE N'EMPÊCHERONT LE PEUPLE IRANIEN DE POURSUIVRE SA JUSTE LUTTE!

Déclaration du Comité exécutif central du Parti communiste du Canada, 22 juin 2009

Partout en Iran, malgré les vagues de répression, des millions de citoyennes/ens ont manifesté dans les rues pour protester contre la fraude survenue aux élections présidentielles du 12 juin. Le Parti communiste du Canada est solidaire des travailleuses/eurs et du peuple d'Iran, qui se dressent pour dénoncer ces élections frauduleuses, pour obtenir la tenue de nouvelles élections qui soient équitables et démocratiques, la libération de toutes les personnes injustement arrêtées et emprisonnées, et le jugement de tous les responsables de la grossière tentative de falsifier les résultats électoraux et de l'utilisation subséquente de la violence d'État.

La contestation ne porte pas seulement sur ce tour de scrutin : c'est l'ensemble du processus électoral iranien qui est remis en question. Ce système trompeur conçu par le régime théocratique vise à contrer la volonté du peuple et à maintenir à tout prix ce dernier sous le contrôle des chefs religieux : tous les partis et tous les candidats doivent être approuvés par la clique au pouvoir. Les forces, laïques ou non, opposées au régime d'Ahmadinejad et à l'ordre religieux au pouvoir sont interdites et risquent la répression, la prison et même la mort.

Immédiatement après le vote du 12 juin, le «Conseil des gardiens de la révolution» et son «chef religieux suprême», Khalenei, ont déclaré que les élections avaient été "équitables et démocratiques" et ont annoncé la victoire du président sortant, Mahmoud Ahmadinejad, malgré des preuves accablantes du contraire. Lorsque ce "sceau d'approbation" fallacieux n'a pas réussi à empêcher le peuple de se soulever et de protester, Khalenei a procédé à une retraite tactique, en promettant qu'il y aurait un recomptage limité des votes. En même temps, la «droite traditionaliste» au pouvoir a mobilisé ses partisans et a lancé de nombreuses attaques contre les forces d'opposition, tels que la sanglante attaque du 14 juin dans les résidences d'étudiants de l'Université de Téhéran, qui s'est soldée par des dizaines de morts, un grand nombre de blessés et de nombreuses arrestations par les autorités.

Après le recomptage des votes, le «Conseil des gardiens de la révolution» au pouvoir a admis qu'on avait "compté" plus de trois millions d'autres bulletins. Trois millions! Et malgré cet aveu, le Conseil continue de proclamer la réélection bidon d'Ahmadinejad.

Le Parti Tudeh (Parti communiste de l'Iran) a dénoncé les élections frauduleuses et la répression brutale qui a suivi. Le 13 juin, le Comité central du Parti Tudeh a déclaré ce qui suit :

«La nature évidente de la fraude électorale et de l’adultération de millions de bulletins de vote (...) montre que le chef spirituel et ses milices armées sont les organisateurs de la violence organisée par l'État contre la volonté de millions d'Iraniens (...). Toutes les forces sociales et politiques du pays devraient déclarer nuls les résultats des élections et utiliser tous les moyens permettant de faire entendre leurs protestations contre cette supercherie perpétrée par le chef spirituel et par ses acolytes armés. Accepter ces résultats électoraux serait trahir le vote du peuple et équivaudrait à être en collusion avec un régime trompeur et rétrograde.»

Au niveau international, certaines personnes au sein des mouvements pour la paix et anti-impérialistes ont conclu à tort, parce que le régime d'Ahmadinejad est la cible de l'impérialisme états-unien et de son gendarme régional, l'État sioniste d'Israël, et parce que certaines forces bourgeoises et pro-occidentales figurent parmi les forces de l'opposition, de devoir garder le silence, ou pire encore, d'appuyer le régime réactionnaire. Cette arithmétique simpliste, basée sur la notion incorrecte que «l'ennemi de mon ennemi est mon ami», est fondamentalement erronée.

Le régime d'Ahmadinejad n'a rien d'un gouvernement progressiste ou favorable aux travailleuses/eurs, même si, à certains moments, il s'est rangé du côté des forces anti-impérialistes internationales. C'est un régime réactionnaire, qui, au cours des trente dernières années au pouvoir, à maintes reprises, a attaqué les organisations de travailleurs, d'étudiants et les forces laïques, ayant recours, entre autres, à des emprisonnements, à la torture et à l'assassinat de ses opposants.

Mais ses jours sont comptés.
Mobilisons-nous en appui des forces populaires de l'Iran dans leur juste lutte!

Comité exécutif central
Parti communiste du Canada
Le 22 juin 2009.

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