mercredi 20 janvier 2010

Laurette Chrétien-Sloan, la mère de notre camarade, William Sloan, membre du comité central du Parti communiste du Canada et membre du Comité exécutif central du Parti communiste du Québec est décédée le 28 décembre 2009. Elle-même fut longtemps membre de la direction du PCQ et une pionnière du mouvement féministe au Québec. Le Parti communiste du Québec offre à William, à Edward son époux et à toute la famille Sloan ses sympathies les plus sincères.
Ci-dessous un témoignage de Claudette Jobin, présidente de la Ligue des femmes du Québec
Une grande féministe, Laurette Chrétien-Sloan, décédée en décembre 2009

mardi 12 janvier 2010

par Claudette Jobin, présidente de la Ligue des femmes du Québec
http://sisyphe.org/spip.php?article3486

Le mouvement féministe vient de perdre une pionnière, Laurette Chrétien-Sloan, décédée le 28 décembre 2009 à Montréal, à l’âge de 83 ans.
Présidente de la Ligue des femmes du Québec de 1975 à 1985, Laurette Chrétien-Sloan fut une militante de la première heure de la Ligue des femmes du Québec, fondée en 1957.
Née dans l’Outaouais en 1926, quatrième d’une famille de 13 enfants, Laurette est embauchée à 16 ans dans une usine de munitions pendant la Deuxième Guerre mondiale. Elle épouse quelques années plus tard un jeune ingénieur, Edward Sloan, et élève cinq enfants, ce qui ne l’empêche toutefois pas de s’intéresser aux questions sociales.
Comme elle le raconte dans une entrevue enregistrée en 2001, son premier 8 mars, fête internationale des femmes, remonte à 1963. Notre présidente d’alors, MmeBlanche Gélinas avait invité à cette occasion MmeSimonne Monet-Chartrand comme conférencière.
C’est en 1962 qu’une délégation de la Ligue se rend à Québec pour présenter un mémoire pour faire amender le code civil, appuyant en cela l’initiative de la première femme députée à Québec, MmeClaire Kirkland-Casgrain. Élue en 1961, MmeClaire Kirkland-Casgrain entendait améliorer le Code civil qui avait jusqu’alors consacré l’incapacité juridique des femmes mariées. Le projet de loi 16 est déposé sous son marrainage et voté en 1964.
De plus en plus engagée dans les activités de la Ligue, Laurette Chrétien-Sloan s’affiche également comme militante pacifiste, à l’exemple de la Voix des femmes et spécialement de MmeThérèse Casgrain.
Succédant à Blanche Gélinas, Laurette Chrétien-Sloan, élue présidente en 1975, apporte un nouveau souffle à la Ligue. Depuis la Révolution tranquille, la lutte pour l’égalité des femmes s’intensifie au Québec et ailleurs. Les revendications de la Ligue portent alors principalement sur la mise sur pied par l’État d’un réseau universel de garderies financé par le gouvernement; la décriminalisation de l’avortement; la mise sur pied des centres de services sur la contraception et le planning familial ainsi que des cliniques pour l’avortement sur demande, des congés de maternité payés pour les travailleuses, des lois pour un salaire égal pour un travail d’égale valeur.
Laurette Chrétien-Sloan met aussi sur pied une équipe pour réaliser une enquête sur les conditions de travail des ouvrières du vêtement et de la chaussure à Montréal. Des témoignages de travailleuses feront l’objet d’un documentaire intitulé De fil en aiguille, et de reportages. Soucieuse de rapprochement entre immigrantes et Québécoises de souche, elle organise des rencontres avec des femmes des communautés grecque, italienne, haïtienne et portugaise. Elle développe également le volet solidarité internationale: Montréal est l’hôte en 1981 du Séminaire des Nations-Unies La femme sous l’apartheid, grâce à la collaboration de la Ligue des femmes du Québec.
Après avoir milité toutes ces années, Laurette Chrétien-Sloan a pris une retraite progressive bien méritée. Pour tous ceux et celles qui ont connu cette militante qui a fait avancer la cause des femmes, elle laisse le souvenir d’une personne authentique et chaleureuse.
Claudette Jobin,Présidente de la Ligue des femmes du Québec
Montréal, le 12 janvier 2010
Site de La Ligue des femmes du Québec

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