jeudi 4 décembre 2008

DÉBARRASSONS-NOUS IMMÉDIATEMENT DES
CONSERVATEURS DE HARPER!

Luttons pour de nouvelles politiques au service des gens d'abord, pas des profits!

Déclaration sur l'évolution de la situation au Parlement diffusée par le
Comité exécutif central du Parti communiste du Canada le 2 décembre 2008 :

Le gouvernement fédéral conservateur, sous la direction du premier ministre Stephen Harper, est sur le point de subir une cuisante défaite, six semaines après les élections générales du 14 octobre. Les conservateurs méritent pleinement d'être destitués de leurs fonctions lundi prochain au cours du vote de non confiance. Le Parti communiste du Canada se joint au mouvement syndical et aux autres forces démocratiques pour lancer un appel à défaire ce gouvernement.

Contrairement aux déformations médiatiques émises par le bureau du premier ministre, la crise actuelle du gouvernement n’est pas due à une quelconque conspiration concoctée au sein des bancs de l'opposition. Elle a plutôt pour cause l'arrogance et la vanité des conservateurs et leur stupéfiante indifférence à l'égard des craintes et des préoccupations des travailleuses/eurs alors que la crise économique capitaliste s'aggrave toujours plus et menace les emplois, les prestations, les rentes et la protection sociale de millions de travailleuses/eurs canadiens.

Jeudi dernier, la mise à jour économique présentée par le ministre des Finances, Jim Flaherty, a dévoilé la nature anti-classe ouvrière, de droite, favorable aux grandes entreprises du gouvernement conservateur. Le mini-budget de Flaherty a provoqué l'impasse actuelle en ignorant lamentablement les préoccupations du peuple en refusant de prendre des mesures législatives de protection et de stimulation des dépenses publiques. Au lieu de cela, le gouvernement Harper a utilisé l'aggravation de la crise économique comme prétexte pour lancer une attaque frontale opportuniste contre le secteur public par le biais de son plan de vendre 3,4 milliards de dollars en biens publics à ses amis, les grandes entreprises, en limitant les salaires fédéraux et en "suspendant" le droit de grève des employés fédéraux, en s'attaquant à l'équité salariale envers les femmes et en annulant la Loi sur le financement des partis, dont les grands partis politiques, particulièrement les partis de l'opposition, dépendent dans une large mesure.

Attachés à leur ordre du jour économique et politique de droite néo conservateur, les conservateurs, avec une grande arrogance et croyant présomptueusement qu'ils pourraient survivre à une autre série de "caquetage de basse-cour" parlementaire (comme cela a été dit) avec les partis d'opposition, les conservateurs Harper ont décidé d'aller de l'avant comme s'ils avaient la majorité au Parlement. Mais, comme notre parti l'a déclaré immédiatement après l'élection d'octobre, les «conservateurs n'ont pas de mandat pour imposer leur ordre du jour de droite au pays».

Comme résultat de ses politiques et de ses actions opposées au peuple, le gouvernement Harper n'a pas seulement perdu la "confiance" de la majorité des députés de la Chambre. L'immense appui du mouvement syndical et des mouvements populaires pour la nouvelle coalition libérale-néo-démocrate montre que ce gouvernement a également perdu la confiance de la majorité de la population canadienne.

Notre parti se félicite du refus par les partis de l'opposition de se laisser berner par les derniers reculs de Harper (il a proposé de renoncer à l'annulation du financement des partis et à l'interdiction du droit de grève aux travailleurs du gouvernement fédéral), et invite ces partis à tenir fermement à leur engagement de défaire ce gouvernement discrédité et de mettre en place une nouvelle majorité capable d'agir au Parlement.

La défaite des conservateurs de Harper constituera une importante victoire pour les travailleuses/eurs de l'ensemble du Canada. Mais si un tel changement est une condition nécessaire pour un réel progrès pour répondre aux besoins pressants de la population, il n'est pas une condition suffisante pour assurer une véritable nouvelle direction dans la politique du gouvernement. Un nouveau gouvernement de coalition serait très à l'écoute des pressions du public et ouvrirait de nouvelles portes permettant d'obtenir des politiques favorables au peuple canadien.

Le mouvement syndical, les peuples autochtones, la jeunesse et les étudiants, les femmes et d'autres mouvements et organisations du peuple devront intensifier leur mobilisation et recourir à des actions extra parlementaire pour exiger une action réelle et immédiate de tout nouveau gouvernement qui serait créé après le vote de lundi.

Le Parti communiste du Canada est d'avis qu'un tel plan d'action contre la crise devrait inclure :

* l'instauration de mesures de protection pour les travailleuses/eurs du Canada par l'adoption immédiate d'une législation sur les fermetures d'usines pour mettre fin à l'exode des emplois manufacturiers;

* des investissements publics massifs dans les secteurs de l'automobile, de la foresterie et dans celui des autres industries manufacturières vitales réalisés sur la base d'une équité financière complète (pas de cadeaux aux entreprises), et des garanties très solides pour prévenir les licenciements, les suppressions d'emplois, les réductions de salaires ou de pension et l'exigence de réinvestissements dans l'économie du pays;

* L'extension de la couverture de l'assurance emploi à toutes/tous les travailleuses/eurs pendant toute la durée de leur chômage (y compris l'élimination de la période d'attente) et avec des prestations fixées à 90% des gains antérieurs;

* un moratoire sur les expulsions, sur les saisies hypothécaires et sur les coupures de services tels que celui de l'électricité pour cause de chômage;

* l'augmentation immédiate du salaire minimum à 15 dollars de l'heure et l'adoption de lois visant à protéger et à améliorer les salaires, les avantages sociaux et les pensions pour toutes/ous les travailleuses/eurs, afin de contribuer à l'augmentation des revenus et à la stimulation de la consommation intérieure;

* une action d'urgence pour améliorer les conditions sociales et économiques des peuples autochtones;

* un programme d'investissements publics massifs pour construire des logements sociaux abordables, pour remettre en état les infrastructures canadiennes délabrées, pour protéger et reconstituer l'environnement et pour créer des emplois pour les jeunes et dans le domaine des arts;

* une réforme fiscale progressiste profonde pour l'adoptions de mesures fondées sur la capacité de payer, entraînant la révocation de toutes les mesures d'allègement fiscal aux grandes entreprises (exemptions ou reports de paiement à tous les niveaux), et pour le transfert du fardeau fiscal des travailleuses/eurs aux grandes entreprises et aux riches;

* des mesures d'urgence pour protéger et étendre notre système public de soins de santé, d'éducation et d'autres programmes sociaux, y compris la mise en place d'un système de garde d'enfants financé et administré publiquement, universel, de qualité et abordable, doté de normes standard dans tout le Canada; et

* le retrait immédiat du Canada de la désastreuse guerre d'occupation en Afghanistan, et une réduction de 50% des dépenses militaires.

à plus long terme, la sécurité et l'efficacité immédiate de ces mesures de lutte contre la crise exigeront à leur tour d'autres mesures de transformation visant à garantir les emplois, les revenus et les services pour le peuple canadien, y compris :

* la nationalisation démocratique des grandes banques, des compagnies d'assurances et d'autres institutions financières au Canada;

* la nationalisation de l'industrie de l'énergie pour garantir l'offre intérieure et pour fournir la base matérielle permettant la reconstruction économique de l'industrie canadienne et la création de centaines de milliers d'emplois;

* le retrait immédiat du Canada de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), la cessation immédiate des négociations en vue du «Partenariat pour la sécurité et la prospérité» (PSP) et l'adoption d'une politique commerciale beaucoup plus diversifiée, multilatérale et fondée sur le principe des avantages mutuels; et

* l'introduction d'un revenu annuel garanti (RAG) permettant de vivre, et d'une semaine de travail plus courte sans perte de salaire.


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