lundi 1 mars 2010

Finances publiques: "ATTAQUONS-NOUS AUX VÉRITABLES VACHES SACRÉES", Françoise David

Montréal, le 26 février

Dans le cadre de sa campagne couragepolitique.org, Québec solidaire tient aujourd'hui une journée de distribution massive de tracts aux abords de 20 stations de métro de Montréal pour présenter les propositions du parti sur le financement et la défense des services publics. Cette action veut démontrer à la population qu'il existe d'autres alternatives pour régler la crise des finances publiques que celles proposées par les Lucien Bouchard, Joseph Facal, Claude Montmarquette et Cie. C'est d'ailleurs ce que la présidente et porte-parole de Québec solidaire Françoise David a fait valoir au ministre des Finances Raymond Bachand, lors d'une rencontre pré-budgétaire qui se déroulait en matinée.
« Nous assistons à une offensive coordonnée en vue de préparer l'opinion publique à un budget qui fera tout sauf aller chercher l'argent là où il se trouve. Au lieu de s'attaquer aux véritables vaches sacrées du Québec que sont les avantages fiscaux considérables accordés aux minières, aux banques, aux compagnies d'assurance et aux très gros revenus, nos lucides autoproclamés préfèrent assommer de tarifs, d'une hausse substantielle des droits de scolarité et de coupures de services la classe moyenne, les étudiants-es et les personnes appauvries. Quel manque de courage politique ! Qu'on se le dise : les véritables vaches sacrées du Québec ne sont pas son système de santé gratuit et universel, son système d'éducation accessible à tous les revenus, ni ses tarifs d'électricité abordables mais bien les privilèges accordés à de riches entreprises et particuliers », s'est indignée Françoise David.
Des services publics menacés

Québec solidaire demande au ministre des Finances Raymond Bachand de préciser où il entend couper pour parvenir à son objectif de réduction des dépenses. « Dans quel ministère, dans quel service ? C'est bien beau de dire qu'il ne touchera ni à l'éducation ni à la santé, mais, que je sache, l'État assume également d'autres missions essentielles. Peut-on encore couper davantage en environnement, en transport, dans la Régie du bâtiment, sachant que ces services ont déjà subi d'importantes compressions au cours des dernières années qui se sont traduites par une diminution importante des inspections, par exemple ? Envisage-t-on de couper encore à l'aide sociale alors que les prestataires survivent dans l'extrême pauvreté?

« Dans le contexte actuel d'allégations de corruption et de dégradation de l'environnement, couper davantage serait aussi absurde que dangereux. Si le ministre ne sait pas comment financer les services publics, qu'il s'inspire des propositions de Québec solidaire », a plaidé Françoise David. Rappelons que Québec solidaire propose 8 mesures crédibles et réalistes qui permettraient d'aller chercher 5 milliards de dollars, soit le montant actuel du déficit, en instaurant entre autres une redevance sur l'eau utilisée par les entreprises minières et une autre sur la valeur marchande des minéraux extraits. D'autres propositions : réduire l'aide gouvernementale aux grandes entreprises, ajouter un palier d'imposition pour les hauts revenus, imposer pleinement les gains en capitaux, etc. On trouve ces propositions sur le site http://www.couragepolitique.org/

La porte-parole de Québec solidaire pour la région de Montréal Manon Massé a pour sa part rappelé que les conséquences des coupures dans les services publics se feront particulièrement sentir pour les femmes. « En tant que principales bénéficiaires des services publics, notamment de santé, elles sont les premières à faire les frais de compressions supplémentaires. Depuis les coupes des années 90, elles sont des dizaines de milliers à prendre soin de personnes vulnérables, soit dans les organismes communautaires où elles sont sous-payées, soit gratuitement dans les familles. Les femmes sont également majoritaires à travailler dans la fonction publique : les centaines de milliers d'enseignantes, d'infirmières et d'employées de bureau recevront-elles le salaire qu'elles méritent et auront-elles des conditions de travail décentes au terme de la présente négociation?», s'est demandée Manon Massé.

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