mardi 15 février 2011
Communiqué de presse
MOTION DE L’ADQ, DU PQ ET DU PLQ
« DÉPLORANT » LA CAMPAGNE DE BOYCOTT DES PRODUITS ISRAÉLIENS DEVANT LA BOUTIQUE LE MARCHEUR :
UNE MOTION QUI PASSE À CÔTÉ DE LA QUESTION DE FOND
UNE MOTION INQUIÉTANTE AU PLAN DE LA DÉMOCRATIE
Le Comité BDS-Québec « déplore » à son tour le dépôt d’une motion à l’Assemblée nationale du Québec, le 9 février dernier, par trois élus de trois partis (ADQ, PQ et PLQ) dirigée contre la campagne de boycott de produits israéliens devant la Boutique Le Marcheur, à Montréal.
Cette motion passe à côté de la question de fond soit la situation inacceptable faite par Israël au peuple palestinien et raison d’être de la campagne. Pas un seul petit mot pour les Palestinien-ne-s dans ce texte ! Les initiateurs de la motion cautionnent ainsi l’impunité d’un État qui bafoue systématiquement les centaines de résolutions de l’ONU et du Conseil de sécurité, le droit international et les droits des Palestinien-ne-s depuis des décennies ; un État qui contrevient aux dispositions de la Convention internationale sur l’Élimination et la répression du crime d’apartheid (1973) et qui est de plus en plus considéré comme un État d’apartheid selon nombre de juristes, israéliens et juifs inclus, et selon des personnalités aussi peu « terroristes » que Mgr Tutu et l’ex-président Jimmy Carter.
Cette motion vise à discréditer une campagne internationale pacifique initiée par la société civile palestinienne elle-même, et endossée par des centaines d’organisations et des dizaines de milliers de citoyennes et citoyens de plusieurs pays, dont Israël, pour amener l’État hébreu à se conformer au droit international. Elle porte trois revendications majeures toutes fondées en droit international :
1 L’exercice du droit de retour pour les Palestinien-ne-s chassés de leur maison et de leurs terres lors de la création de l’État d’Israël conformément à la résolution 194 votée le 11 décembre 1948 par l’Assemblée des Nations Unies;
2 La fin de l’occupation conformément à la résolution 242 des Nations Unies qui enjoint Israël de se retirer des territoires occupés depuis 1967, y compris de Jérusalem-Est de même que du Golan syrien; et la fin de la colonisation conformément à l’article 49 de la IVe Convention de Genève qui interdit à une puissance occupante de procéder à la déportation ou au transfert d’une partie de sa propre population dans les territoires occupés par elle;
3 L’égalité des droits pour les citoyen-ne-s palestinien-ne-s vivant en Israël i.e. le démantèlement du système d’apartheid, un système institutionnalisé de discrimination raciale qui prévaut dans ce pays contre la population non-juive.
Comment des élus de l’Assemble nationale du Québec peuvent-ils ignorer des revendications aussi fondamentales et aussi justifiées ?
La motion enfin est inquiétante au niveau de la démocratie. L’appel à un boycott de produits de consommation fait partie de la liberté d’expression. L’Assemblée nationale n’a ni à le déplorer ni à le décourager, ni surtout à l’interdire, seulement à s’assurer qu’il s’exerce pacifiquement ce qui a été scrupuleusement respecté dans le cas de la Boutique Le Marcheur : aucun client n’a été intimidé, aucun consommateur n’a été empêché de pénétrer dans la boutique, aucun passant n’a été forcé de prendre le feuillet d’information offert. L’Assemblée nationale n’a pas à appuyer un marchand : si ce dernier se sent lésé dans ses droits, c’est au système judiciaire qu’il doit s’adresser.
La liberté de vendre n’est pas absolue. Les produits israéliens proviennent d’un État qui viole les droits humains fondamentaux des Palestinien-ne-s. La campagne appelle à boycotter ces produits et non les commerces qui les vendent: aux consommateurs à faire leur choix en étant informés sur leur origine et les conditions de leur fabrication ! Elle appelle également les propriétaires à les retirer de leurs tablettes au nom d’une certaine responsabilité éthique : aux propriétaires à prendre leur décision !
Ajoutons que cette campagne n’a rien d’antisémite : elle ne critique pas les Juifs mais les politiques de l’État israélien. Nous rejetons donc à l’avance les accusations d’antisémitisme qui ne manquent jamais de pleuvoir chaque fois que des groupes et des individus osent dénoncer les politiques israéliennes et dont l’acharnement contre le député Amir Khadir est emblématique. Mais désormais, cette grossière intimidation ne fait plus peur.
Au Québec, la campagne de boycott, désinvestissement et sanctions est encore jeune. Un nombre grandissant d’organisations syndicales, communautaires, des groupes de femmes, des associations de défense des droits, des groupes religieux, des étudiants, des artistes, des enseignant-e-s s’y engagent. L’appel au boycott des produits israéliens se fera de plus en plus insistant.
Il serait peut-être temps d’ailleurs que l’Assemblée nationale réévalue la pertinence de son accord Québec-Israël jusqu’à ce que cet État se conforme au droit international et au respect des droits des palestinien-en-es.
Signataires du communiqué :
Ligue des Droits et Libertés
Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes STTP-CUPW
FNEEQ-CSN
CCMM-CSN,
Fédération des Femmes du Québec (FFQ)
Artistes pour la Paix
Centre Justice et Foi
Voix Juives Indépendantes
Collectif D’Abord Solidaires
PAJU
Groupe Rezeq-Faraj/Un seul État
College and University Workers United (CUWU)
L’Entraide missionnaire
Parole arabe
Tadamon
Students for Palestinian Human Rights (SPHR)
Conseil musulman canadien (section québécoise)
Comité pour la paix en Palestine-UQAM
Québec Solidaire
Pour information
Lorraine Guay : 514-278-1167
Bruce Katz : 514-428-1642
MOTION DE L’ADQ, DU PQ ET DU PLQ
« DÉPLORANT » LA CAMPAGNE DE BOYCOTT DES PRODUITS ISRAÉLIENS DEVANT LA BOUTIQUE LE MARCHEUR :
UNE MOTION QUI PASSE À CÔTÉ DE LA QUESTION DE FOND
UNE MOTION INQUIÉTANTE AU PLAN DE LA DÉMOCRATIE
Le Comité BDS-Québec « déplore » à son tour le dépôt d’une motion à l’Assemblée nationale du Québec, le 9 février dernier, par trois élus de trois partis (ADQ, PQ et PLQ) dirigée contre la campagne de boycott de produits israéliens devant la Boutique Le Marcheur, à Montréal.
Cette motion passe à côté de la question de fond soit la situation inacceptable faite par Israël au peuple palestinien et raison d’être de la campagne. Pas un seul petit mot pour les Palestinien-ne-s dans ce texte ! Les initiateurs de la motion cautionnent ainsi l’impunité d’un État qui bafoue systématiquement les centaines de résolutions de l’ONU et du Conseil de sécurité, le droit international et les droits des Palestinien-ne-s depuis des décennies ; un État qui contrevient aux dispositions de la Convention internationale sur l’Élimination et la répression du crime d’apartheid (1973) et qui est de plus en plus considéré comme un État d’apartheid selon nombre de juristes, israéliens et juifs inclus, et selon des personnalités aussi peu « terroristes » que Mgr Tutu et l’ex-président Jimmy Carter.
Cette motion vise à discréditer une campagne internationale pacifique initiée par la société civile palestinienne elle-même, et endossée par des centaines d’organisations et des dizaines de milliers de citoyennes et citoyens de plusieurs pays, dont Israël, pour amener l’État hébreu à se conformer au droit international. Elle porte trois revendications majeures toutes fondées en droit international :
1 L’exercice du droit de retour pour les Palestinien-ne-s chassés de leur maison et de leurs terres lors de la création de l’État d’Israël conformément à la résolution 194 votée le 11 décembre 1948 par l’Assemblée des Nations Unies;
2 La fin de l’occupation conformément à la résolution 242 des Nations Unies qui enjoint Israël de se retirer des territoires occupés depuis 1967, y compris de Jérusalem-Est de même que du Golan syrien; et la fin de la colonisation conformément à l’article 49 de la IVe Convention de Genève qui interdit à une puissance occupante de procéder à la déportation ou au transfert d’une partie de sa propre population dans les territoires occupés par elle;
3 L’égalité des droits pour les citoyen-ne-s palestinien-ne-s vivant en Israël i.e. le démantèlement du système d’apartheid, un système institutionnalisé de discrimination raciale qui prévaut dans ce pays contre la population non-juive.
Comment des élus de l’Assemble nationale du Québec peuvent-ils ignorer des revendications aussi fondamentales et aussi justifiées ?
La motion enfin est inquiétante au niveau de la démocratie. L’appel à un boycott de produits de consommation fait partie de la liberté d’expression. L’Assemblée nationale n’a ni à le déplorer ni à le décourager, ni surtout à l’interdire, seulement à s’assurer qu’il s’exerce pacifiquement ce qui a été scrupuleusement respecté dans le cas de la Boutique Le Marcheur : aucun client n’a été intimidé, aucun consommateur n’a été empêché de pénétrer dans la boutique, aucun passant n’a été forcé de prendre le feuillet d’information offert. L’Assemblée nationale n’a pas à appuyer un marchand : si ce dernier se sent lésé dans ses droits, c’est au système judiciaire qu’il doit s’adresser.
La liberté de vendre n’est pas absolue. Les produits israéliens proviennent d’un État qui viole les droits humains fondamentaux des Palestinien-ne-s. La campagne appelle à boycotter ces produits et non les commerces qui les vendent: aux consommateurs à faire leur choix en étant informés sur leur origine et les conditions de leur fabrication ! Elle appelle également les propriétaires à les retirer de leurs tablettes au nom d’une certaine responsabilité éthique : aux propriétaires à prendre leur décision !
Ajoutons que cette campagne n’a rien d’antisémite : elle ne critique pas les Juifs mais les politiques de l’État israélien. Nous rejetons donc à l’avance les accusations d’antisémitisme qui ne manquent jamais de pleuvoir chaque fois que des groupes et des individus osent dénoncer les politiques israéliennes et dont l’acharnement contre le député Amir Khadir est emblématique. Mais désormais, cette grossière intimidation ne fait plus peur.
Au Québec, la campagne de boycott, désinvestissement et sanctions est encore jeune. Un nombre grandissant d’organisations syndicales, communautaires, des groupes de femmes, des associations de défense des droits, des groupes religieux, des étudiants, des artistes, des enseignant-e-s s’y engagent. L’appel au boycott des produits israéliens se fera de plus en plus insistant.
Il serait peut-être temps d’ailleurs que l’Assemblée nationale réévalue la pertinence de son accord Québec-Israël jusqu’à ce que cet État se conforme au droit international et au respect des droits des palestinien-en-es.
Signataires du communiqué :
Ligue des Droits et Libertés
Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes STTP-CUPW
FNEEQ-CSN
CCMM-CSN,
Fédération des Femmes du Québec (FFQ)
Artistes pour la Paix
Centre Justice et Foi
Voix Juives Indépendantes
Collectif D’Abord Solidaires
PAJU
Groupe Rezeq-Faraj/Un seul État
College and University Workers United (CUWU)
L’Entraide missionnaire
Parole arabe
Tadamon
Students for Palestinian Human Rights (SPHR)
Conseil musulman canadien (section québécoise)
Comité pour la paix en Palestine-UQAM
Québec Solidaire
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Lorraine Guay : 514-278-1167
Bruce Katz : 514-428-1642
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