lundi 23 février 2009

LE PARTI COMMUNISTE EN CAMPAGNE POUR L’ASSURANCE-EMPLOI
Traduit de l’édition du 15-28 février 2009 de People’s Voice
En août dernier, le Comité central du Parti communiste du Canada s’était réuni dans les jours précédents une campagne électorale fédérale déclenchée à l’improviste, qui a été perturbée à mi-parcours par le krach boursier mondial.
Pour la première fois depuis que cette crise a éclaté, le CC s’est réuni à Toronto durant le week-end des 31 janvier-1er février, dans une conjoncture politique ayant fortement évolué au Canada et partout dans le monde. Fini les illusions sur le «succès» de la politique néolibérale capitaliste, tandis que l’intérêt de la classe ouvrière pour une alternative populaire et pour le socialisme est en hausse. Tous les membres du CC conviennent que l'année à venir en sera une de défis intenses pour la classe ouvrière, et d’opportunités extraordinaires pour construire le parti communiste.
Le CC a adopté un vaste rapport politique analysant la situation internationale, la résistance à travers le Canada, et le travail entrepris pour renforcer les mouvements de masse et pour construire le parti communiste. Le chef du Parti, Miguel Figueroa, a déclaré: «Cette réunion du Comité central arrive à un moment extrêmement critique dans la lutte pour la paix, pour les emplois et les droits sociaux et politiques de la classe ouvrière au Canada et à l'étranger. C’est également une réunion cruciale pour notre propre Parti, qui est confrontée à d'énormes défis avec des ressources limitées, mais en même temps dans des circonstances qui offrent d'importantes possibilités pour la croissance et le développement de notre Parti et du mouvement de riposte dans son ensemble.»
Le rapport de Figueroa, présenté au nom du Comité exécutif central, a fourni une vaste gamme de données sur la situation mondiale. Par exemple, le 21 janvier, l'Organisation mondiale de la Santé a publié un rapport inquiétant sur « La crise financière et la santé mondiale », avertissant que « le monde risque de vivre la plus grave récession économique depuis les années 1930. Il est estimé que les récentes augmentations du coût de la nourriture et du carburant ont fait basculer plus de 100 millions de personnes dans la pauvreté. Le défi auquel le monde est maintenant confronté est d'éviter que la crise économique ne dégénère en crise sociale et en crise de santé .... Le manque de nourriture et la malnutrition qui s’en suit prédispose les individus à la maladie et par conséquent agit comme un cercle vicieux sur le ralentissement économique. »
Rejetant les arguments que la présente récession ne serait « seulement qu’une autre crise cyclique », le rapport de Figueroa a souligné que «ce qui distingue la crise actuelle des précédentes sont les éléments qui en sont venus à jouer un rôle dominant dans le processus d'accumulation du Capital, en particulier le rôle des capitaux spéculatifs ". Bien que la spéculation ait toujours été une composante du capitalisme, elle pénètre maintenant tous les aspects de l'économie et la politique, non seulement les actions et les entreprises, mais aussi les monnaies nationales, au point où les marchés financiers internationaux dictent les politiques économiques nationales.
Malgré certaines divisions, note Figueroa, «ce qui unit la classe dirigeante, c'est le désir de surmonter la crise au dépend de la classe ouvrière - à la fois directement par l'abaissement du coût (prix) de la main-d'oeuvre, la principale cible étant le mouvement ouvrier organisé ... et indirectement, par l'utilisation des deniers publics (dont la majeure partie provient des poches des travailleurs-euses) pour prémunir les investisseurs contre les pertes et renflouer les profits qui s’affaissent. Les divergences entre les deux camps sont d’ordre tactique, elles ne portent pas sur leurs politiques fondamentales.»
Pour la classe ouvrière, a-t-il conclu, « tout cela est inacceptable. En ce qui concerne les soi-disant «stimulations» financées par les recettes publiques et / ou des déficits, la question n'est pas la «stimulation» en tant que telle, mais plutôt quels genres de stimulation, et quels intérêts servent-ils? »
Figueroa a souligné que le PCC est « parfaitement d'accord avec la position des communistes grecs, qui a été résumée dans leur intervention à la Réunion internationale des partis communistes et ouvriers tenue au cours du mois de novembre dernier: « À notre avis, ce que la bourgeoisie considère une menace pour son économie et la stabilité politique est un espoir pour les forces ouvrières et populaires, tant que les partis communistes et les mouvements anti-impérialistes ne perdent de vue le seul moyen de s’en sortir ... Nous devrions utiliser cette situation au maximum dans le but de promouvoir le processus d'unité au sein de la classe ouvrière, aussi bien que son alliance politique et sociale avec d'autres couches populaires ... »
Le rapport critique fortement la tendance de certains dirigeants ouvriers et social-démocrates de faire des concessions plutôt que de se mobiliser pour une riposte plus forte. Figueroa souligne la récente déclaration du chef des TCA, Ken Lewenza, qui a indiqué que son syndicat est prêt à rouvrir les conventions collectives pour accepter des concessions sur les salaires et les conditions de travail parce que « nous ne pouvons pas ignorer la situation financière précaire de ces (auto) entreprises ». Sur une même note, chef du NPD Jack Layton, prenant la parole à la Chambre de commerce de Toronto en janvier dernier, a déclaré: "C'est ce courage de la population canadienne qui fait la force de notre pays. Associons ce courage paisible avec de judicieux investissements pour l'avenir ... C'est ce type courage dont les travailleurs-euses auront besoin pour accepter une réduction de salaire afin que vos amis à l'usine puissent conserver leurs emplois. "
Au contraire, dit Figueroa, « les travailleurs-euses canadiens-nes doivent suivre l’exemple donné récemment par leurs frères et sœurs en Europe, où des millions sont sortis dans la rue en Grèce, en France, en Allemagne et ailleurs, avec le même message:« Nous n'avons pas créé cette crise économique, et nous nous n’en ferons pas les frais! »
Avec la montée en flèche du chômage, le défi le plus immédiat sera la lutte pour rétablir l'accès à l'assurance-emploi pour les deux-tiers des travailleurs-euses canadiens-nes qui en sont privés par une réglementation restrictive et pour améliorer le niveau des prestations. Le Comité central a décidé de lancer une campagne spéciale sur les questions de l'emploi et de l'assurance-emploi, impliquant des actions publiques, des forums, des dépliants, et autres efforts visant à approfondir la compréhension de la crise capitaliste et les attaques sur les emplois et les programmes sociaux. Le Parti va également apporter son soutien total aux efforts du mouvement ouvrier en vue d'améliorer l'assurance-emploi.
Cette activité publique sera complétée par un renforcement du travail d’éducation du Parti. L’afflux croissant de nouveaux membres fait en sorte que la majorité des communistes canadiens-nes ont joint le Parti depuis le début des années 1990. Beaucoup sont issus des communautés immigrantes, apportant avec eux et elles de puissantes traditions de lutte de classe et de luttes révolutionnaires de leur pays d’origine. Pour profiter pleinement des conditions plus favorables de recrutement, le CC insiste qu’il est nécessaire d’accroître le travail pour aider à améliorer le niveau d'activité et d'organisation des cellules, la base du PCC. Ces efforts aideront à renforcer et à construire la Parti jusqu’à son 36ème congrès qui est prévue en février 2010.
Le secrétaire général de la Ligue de la Jeunesse communiste, Johan Boyden a fait rapport au CC de l'activité de la LJC et du travail des communistes parmi les jeunes partout au Canada. Depuis son congrès de refondation en 2007 a dit Boyden, la LJC a vu le nombre de ses adhérents et son niveau général d'activité augmenter, et ses membres jouent un rôle important dans nombre d’organisations ouvrières et étudiantes.
Le CC a également adopté plusieurs résolutions spéciales, incluant un appel à une pleine participation aux manifestations contre la guerre en avril de cette année pour marquer le 60e anniversaire de l'OTAN. Une autre résolution salue le 90e anniversaire de la grève générale de Winnipeg, qui a eu lieu en Mai-Juin 1919 et a eu un impact historique sur les mouvements ouvrier et révolutionnaire au Canada.

Les documents intégraux de la réunion du Comité central seront mis sur le site web du Parti communiste, www.communist-party.ca. Des copies imprimées seront disponibles au bureau central du PCC ainsi que qu’auprès des organisations provinciales et locales.

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