La Havane. 14 Octobre 2008
Déclaration de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire de Cuba
Le 29 octobre prochain, l’Assemblée générale des Nations unies soumettra au vote le projet de résolution « Nécessité de mettre fin au blocus économique, commercial et financier imposé par les Etats-Unis d’Amérique contre Cuba ».
Pendant 16 ans d’affilée cette même Assemblée générale a adopté, à une croissante et écrasante majorité, des résolutions similaires. La dernière d’entre elles le 30 octobre 2007, avec le soutien de 184 pays.
Cependant, comme le prouve clairement le rapport présenté par Cuba à l’Assemblée générale sur la résolution adoptée l’année dernière, le gouvernement des Etats-Unis, faisant preuve de son arrogance habituelle, a ignoré la volonté de la communauté internationale et, loin de mettre un terme à sa politique génocide, a resserré encore l’étau dans sa tentative de tuer notre peuple de faim et de maladies.
Ces dernières années, les principales dispositions du blocus ont été maintenues et même renforcées, ce qui s’est traduit par une recrudescence de la traque et de l’application de sanctions contre les entreprises et les institutions financières qui réalisent ou souhaiteraient réaliser des opérations avec Cuba, et nous assistons à une intensification des actions subversives qui, menées dans le cadre du Plan Bush, ont pour but de renverser l’ordre constitutionnel légitime adopté et ratifié par le peuple cubain, et procéder à une recolonisation de notre pays.
Comme le sait la communauté internationale, Cuba a récemment subi le passage dévastateur des ouragans Ike et Gustav, qui ont occasionné des pertes qui selon des estimations provisoires se monteraient à plus de 5 milliards de dollars, surtout dans des domaines sensibles pour la population comme le logement, l’agriculture, l’énergie et les infrastructures en général.
L’Etat cubain, avec le soutien résolu et l’effort dévoué de l’immense majorité de notre peuple, déploie toutes ses énergies pour que nous puissions réparer les dommages dans les plus brefs délais possibles, répondre aux besoins pressants de la famille cubaine, construire ou reconstruire des dizaines de milliers de maisons, et relancer la production d’aliments. Tout ceci au milieu de la conjoncture difficile que traverse le monde, aujourd’hui plongé dans une crise financière aux effets incalculables pour l’ensemble de la planète.
Dans ce combat titanesque que nous livrons actuellement, nous avons pu compter sur la solidarité de nombreux gouvernements et peuples du monde entier qui, dans un geste magnifique, ont apporté leur contribution -certains en dépit de leurs propres difficultés- avec des dons et un soutien moral et matériel inestimables. Le peuple cubain, protagoniste exceptionnel dans la pratique systématique de la solidarité, comprend et apprécie toute la valeur de ces actions désintéressées, et en est entièrement reconnaissant.
Cependant, nous ne pouvons pas en dire autant du gouvernement des Etats-Unis. Dans un premier temps ils nous ont proposé une soi-disant aide de 100 000 dollars, conditionnée à une inspection in situ pour « évaluer » les dommages causés par les deux ouragans. Notre réponse ne pouvait être autre que de refuser la venue de toute commission d’évaluation des dommages, car l’expérience que nous avons accumulée pendant toutes ces années nous permet d’évaluer nous-mêmes, rigoureusement et en toute objectivité, les dégâts qui sont provoqués par ce genre de phénomènes météorologiques.
Cuba ne pouvait pas accepter non plus, pour une question de principes, des aides présumées du gouvernement qui nous impose un criminel blocus qui dure depuis près de 50 ans.
Cuba n’a demandé d’aide à personne, et encore moins aux Etats-Unis.
Par contre, Cuba a demandé au gouvernement de ce pays de lui permettre d’acheter aux entreprises nord-américaines, dans les mêmes conditions que ces entreprises mènent leurs activités sur le marché mondial, les moyens nécessaires à la reconstruction du pays. Beaucoup de voix se sont élevées aux Etats-Unis, dont celles de candidats à la présidence, de congressistes démocrates et républicains, de médias influents, d’ONG et d’organisations humanitaires, pour demander à l’administration US non pas la levée du blocus mais quelque chose de beaucoup plus simple : assouplir pour quelques mois ses mesures draconiennes, parmi lesquelles l’interdiction des voyages de cubains résidant dans ce pays et l’envoi d’argent à leurs familles à Cuba, ce qui pourrait avoir un impact sur l’aide au peuple cubain.
Entre-temps, le gouvernement des Etats-Unis a réitéré qu’en aucune circonstance il n’assouplirait sa politique criminelle. Un exemple qui illustre à merveille le véritable objectif du blocus : tenter de détruire la Révolution « en semant la faim et le désespoir » pour affaiblir le soutien du peuple, comme l’a reconnu ce gouvernement le 6 avril 1960. Considérée par le Droit international comme un génocide, cette politique aura bientôt un demi siècle.
Malgré l’obstination et l’arrogance du gouvernement des Etats-Unis, Cuba continuera d’aller de l’avant. Cinquante ans d’agressions et de guerre économique de la part de la plus grande puissance de l’histoire ne pourront jamais mettre notre peuple à genoux. En dépit des dures circonstances dans lesquelles il nous fait lutter aujourd’hui, nous continuerons résolument à œuvrer à la reconstruction de notre pays et à atteindre, comme le souhaitait Marti, toute la justice.
L’Assemblée nationale du Pouvoir populaire de la République de Cuba appelle les députés du monde entier à exiger du Congrès et du gouvernement des Etats-Unis la levée inconditionnelle de leur blocus génocidaire, et à respecter le droit légitime et souverain du peuple de Cuba de rester maître de ses propres destinées.
La présidence de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire
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