lundi 13 octobre 2008


Le Canada et le Québec se servent de l'unité anti-émeute, de gaz lacrymogène et de techniques de "sous peine de douleur" sur des Algonquins

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Mercredi, le 8 octobre, 2008

Le Canada et le Québec se servent de l'unité anti-émeute, de gaz lacrymogène et de techniques de "sous peine de douleur" sur des familles pacifiques algonquines pour éviter toutes négociations: "sous peine de douleur" décrit parfaitement la politique sur les autochtones du parti conservateur, affirment des porte-paroles de la communauté

Kitiganik/Lac Rapide, Territoire Algonquin - Lundi après-midi, les gouvernements conservateur et du Québec ont utilisé leur unité anti-émeute, du gaz lacrymogène et des techniques de "sous peine de douleur" pour mettre fin à un blocus pacifique érigé par des familles du Lac Barrière, au lieu de négocier selon la demande de la communauté. Le blocus sur la route 117 dans le nord-ouest québécois a débuté lundi matin à 6 h, avec près de 100 personnes de tous les âges ainsi que leurs sympathisants vouant d'y demeurer jusqu'à ce que les gouvernements canadien conservateur et provincial respectent les ententes signées et le système coutumier de gouvernance de cette communauté. Vers 16 h, sans avertissement et provocation, près de soixante agents provinciaux et de l'unité anti-émeute ont entouré les familles qui finissaient de manger et ont lancé des bombes lacrymogène dans la foule ou se trouvaient des aénés et des enfants. La Sureté du Quèbec pretend erronement que les Algonquins leur lancaient du ciment. Un homme atteint par une des bombes fut hospitalisé mardi matin et une fille handicappée recut de l'oxygéne à un centre medical local.

"Nos revendications sont raisonnables", affirme Norman Matchewan, porte-parole qui fut récemment le sujet de commentaires racistes par l'assistante du Ministre Lawrence Cannon durant cette campagne électorale. "Nous demandons simplement que le gouvernement respecte les ententes conclues avec nous et qu'il arrête de s'ingérer dans notre système coutumier de gouvernance. Le message reçu aujourd'hui indique que Stephen Harper et Jean Charest ne veulent même pas joueur par leurs propres règles".

"Nous ne tolérerons pas ces violations brutales à nos droits", ajoute Matchewan. "L'exploitation forestière ne sera pas permise sur notre territoire faisant partie de l'accord trilatéral et nous poursuivrons avec d'autres mesures directes non-violentes".

Neuf personnes dont une femme âgée, une femme enceinte et deux mineurs ont été arrêtées brutalement. Pendant qu'une file d'agents obstruaient la vue à des observateurs du "Christian Peacemaker Teams", d'autres agents ont utilisé des techniques de "conformité sous peine de douleur" sur les manifestants qui s'étaient liés à des barils remplis de ciment; ils ont tordu des bras et ont disloqué des mâchoires, les laissant avec des figures contusionnées et ayant de la difficulté à avaler.

"Durant cette élection, les conservateurs nous ont qualifiés d'alcooliques et ont traité la majorité de nos membres de "dissidents", affirme Michel Thusky, un autre porte-parole de la communauté, se référant à un article d'opinion publié dans les journaux régionaux par le Ministre Cannon. "Maintenant, les gouvernements ont choisi la violence au lieu de respecter leurs obligations fondamentales envers notre communauté". 'Conformité sous peine de douleur' est la meilleure description de la politique sur les autochtones du parti conservateur".

Les membres de la communauté du Lac Barrière avaient promis de maintenir le blocus jusqu'à ce que le gouvernement canadien respecte l'accord trilatéral de 1991. Cet accord fut loué par les Nations Unies et la Commission Royale sur les Peuples Autochtones comme étant un projet de paritarisme de développement durable des ressources. Afin de stopper l'ingérence du gouvernement fédéral dans leur système coutumier de gouvernance, ils veulent que ce gouvernement nomme des observateurs pour témoigner l'investiture du leadership selon leur code de sélection codifié, en respecte les résultats et finalement, cesse leur ingérence dans leur gouvernement interne.

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Pour visionner l'attaque violente de la SQ aller à:
http://www.barrierelakesolidarity.blogspot.com/
Lundi, le 6 octobre, 2008Kitiganik/Lac Rapide, Territoire algonquin /
- Depuis 6:00am ce matin, les membres de la communauté du Lac Barrière Barriere, tous âges confondus, ont érigé un barrage routier non violent devant leur réserve au nord du Québec, en promettant de maintenir le barrage routier jusqu'à ce que le Canada et le Québec s'engagent par écrit à respecter leurs ententes et que le gouvernement canadien mandate un observateur pour agir comme témoin lors de la sélection de nouveaux chefs, en accord avec le Code coutumier de gouvernance du Lac Barrière, et qu'il en reconnaisse les résultats.« Le gouvernement conservateur, comme les libéraux avant lui, nous a traité avec mépris en refusant de respecter les ententes qu'il a signées avec nous », admet Norman Matchewan, cet enseignant et policier à temps partiel dans la communauté, qui a fait l'objet des propos racistes d'un membre du bureau de comté de Lawrence Cannon, dans Pontiac. « Nous avons essayé toutes les solutions politiques, mais ils ont ignoré et écarté notre communauté, ne nous laissant d'autre choix que de maintenir un barrage non violent pour forcer le gouvernement à se montrer juste envers nous. »
La communauté du Lac Barrière veut que le Canada et le Québec fassent respecter les ententes issues de l'accord trilatéral de 1991, un accord de développement durable et de cogestion des ressources, qui avait alors été applaudi par l'ONU et la Commission royale sur les peuples autochtones. Le gouvernement du Canada ne respecte plus l'accord depuis 2001. Le Québec a signé en 1998 un accord bilatéral, mais piétine depuis que des recommandations pour sa mise en œuvre ont été soumises, en 2006, par deux anciens ministres, John Ciaccia, représentant particulier pour le Québec, et Clifford Lincoln, représentant particulier des Algonquins du Lac Barrière.
« Pour éviter ses obligations, le gouvernement fédéral a délibérément enfreint nos coutumes de gouvernance en délogeant notre Chef et Conseil coutumier », explique Michel Thusky, porte-parole de Lac-Barrière. « Dans ce qui s'apparente à un coup d'État, il a mis en place un Chef et Conseil rejeté par la majorité de la communauté. Les gouvernements du Québec et du Canada travaillent main dans la main car ils se servent des mêmes problèmes de gouvernance comme excuse pour enterrer les accords qu'ils ont signés avec les Premières Nations en 1991 et 1998 respectivement. »
Le 10 mars 2008, pour la troisième fois en 12 ans, le gouvernement du Canada s'est immiscé dans la gouvernance interne du Lac Barrière. Il a révoqué la reconnaissance du Chef et Conseil coutumier et a mandaté un groupe qui, selon le Conseil des aînés du Lac Barrière, n'a pas été choisi dans le respect de leur Code coutumier de gouvernance.Selon Marylynn Poucachiche, une autre porte-parole de la communauté. « Le gouvernement fédéral prétend qu'il s'agit d'un simple problème interne. Mais nous ne pouvons régler la situation que si le gouvernement fédéral mandate un observateur-témoin pour assister au processus de sélection de nouveaux chefs, en accord avec le Code coutumier de gouvernance du Lac Barrière, qu'il promette d'en respecter les résultats et qu'il cesse de s'immiscer dans nos affaires internes. »
En 2007, le juge Réjean Paul, de la Cour Supérieure du Québec, a émis un rapport qui concluait que le groupe reconnu par le gouvernement fédéral, lors du prétendu choix d'un chef en 2006, ne représentait qu'une « infime minorité » qui « ne respecte pas le Code coutumier de gouvernance »[1]. Le gouvernement fédéral a reconnu cette faction minoritaire après avoir mené un autre présumé processus de sélection en janvier 2008, même si, selon le rapport d'un observateur sur lequel se fiait le gouvernement, rien ne « garantissait » que le Code coutumier de gouvernance soit respecté [2].Le Secrétariat de la nation algonquine, un conseil de bande regroupant trois communautés algonquines dont celle du Lac Barrière, reconnaît toujours le leadership de Benjamin Nottaway et continue de travailler avec lui et son conseil.
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Contacts médiatiques:Michel Thusky, porte-parole du Lac Barrière: (819) 435-2171,
Marylynn Poucachiche, porte-parole du Lac Barrière (en anglais) (819) 435 – 2142
Norman Matchewan, porte-parole du Lac Barrière (en anglais) (819) 435 - 2299

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