Jeudi 13 mars 2008 : Baudouin Deckers et moi-même (du Bureau du PTB) atterrissons à Athènes. Le parti communiste de Grèce, le KKE, a organisé une rencontre de trois jours avec différents partis communistes, ouvriers et progressistes d’Europe sur le thème: « Le nouveau traité, les développements dans l’Union Européenne et les luttes populaires ».
Immédiatement, nos camarades grecs nous invitent à une manifestation au centre ville. Elle est organisée par le PAME, un courant syndical, soutenu par le KKE. J’y retrouve son dirigeant national, Georgios Mavrikos, à qui je demande des explications sur ce qui se passe.
« Aujourd’hui le PAME organise dans toute la Grèce cinquante-neuf manifestations comme celle-ci, qui chaque fois rassembleront des milliers de travailleurs. Rien qu’à Athènes, on compte trois manifestations. L’enjeu de la lutte concerne les plans de réforme de la sécurité sociale par le gouvernement. De nouvelles lois, qui mènent à la destruction de nos droits sociaux. Par exemple, le gouvernement veut prolonger la carrière des travailleurs de la construction de 58 à 60 ans. En général l’âge de la retraite pour les femmes est de 60 ans. Mais les nouvelles lois les obligeront à travailler jusqu’à 65 ans. Le montant des pensions est également un enjeu important. »
Si je ne me trompe, cela fait déjà plusieurs mois que les travailleurs grecs sont en lutte… « Oui, nous avons eu une première grève générale le 12 décembre, une deuxième le 13 février. Hier, il y en a eu une troisième de quatre heures. Les services de la voierie en sont à leur deuxième semaine de grève, les banques, le secteur de l’électricité et d’autres encore sont en grève depuis plusieurs jours. Le 19 mars, nous appelons de nouveau à un jour de grève générale. Nous sommes conscients que ce ne sera pas facile, vu que l’Union européenne pousse le gouvernement à imposer cette régression sociale. Il a néanmoins déjà du apporter quelques petites modifications à ses plans sous l’effet de nos luttes. Mais le mécontentement populaire est immense et le combat continue donc. »
Entre-temps en effet, la place et les rues voisines se remplissent. Plusieurs milliers de travailleurs de tous âges se mettent en route, accompagnés de dizaines de grands calicots et banderoles, tandis que retentissent bien fort les revendications.
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