Commentaire sur les élections fédérales du 14 octobre
publié par le Comité exécutif central,
Parti communiste du Canada
Le 15 octobre 2008
Aux élections générales du 14 octobre, bien que les conservateurs, ayant à leur tête le premier ministre Stephen Harper, aient réussi à améliorer leur position au sein du nouveau Parlement, ils n'ont pas obtenu la majorité que leurs maîtres, les grandes entreprises capitalistes, et eux-mêmes étaient si déterminés à atteindre. C'est une victoire pour la majorité des Canadiennes/iens, qui ont réussi à empêcher les conservateurs d’Harper d'obtenir la pleine liberté d'action. Contrairement à leurs déclarations, les conservateurs n'ont pas de mandat pour imposer leur agenda de droite au pays.
L’avance que les conservateurs avaient au départ s’est effritée lorsqu’en plein milieu de la campagne, les marchés boursiers se sont effondrés. Mais c'est d’abord grâce aux électrices/eurs du Québec qu’Harper a été bloqué. En effet, la mobilisation efficace des associations de femmes et de la communauté artistique, entre autres, a empêché les conservateurs d'obtenir les sièges nécessaires pour obtenir la majorité si convoitée. La révélation publique du véritable programme conservateur, entre autres les réductions destructrices des dépenses sociales et les attaques contre les droits démocratiques des personnes et de la jeunesse, a contribué à fermer presque complètement aux conservateurs les grandes agglomérations urbaines, sauf en Alberta.
Les conservateurs vont très probablement essayer d'imposer des lois à la Chambre des Communes comme s'ils détenaient une majorité de sièges, comme ils l'avaient fait au cours de la session précédente. La résistance que les partis de l'opposition, particulièrement les libéraux, qui sortent de l’élection affaiblis et divisés, voudront ou pourront opposer aux conservateurs dépendra grandement de la capacité du mouvement syndical et des forces populaires de s'unir et de mobiliser leurs effectifs pour bloquer l'offensive des conservateurs et des grandes entreprises par leurs luttes à l’extérieur du Parlement.
Harper et ses conservateurs ont mené une campagne des plus arrogante et manipulatrice, cachant au public, au début, une grande partie de leur agenda politique et ne faisant connaître leur véritable plateforme que lors de la dernière semaine avant les élections. Ils ont, de façon impitoyable et malhonnête, attaqué le "virage vert" des libéraux comme étant une ponction fiscale et lancé une violente campagne de peur contre les "jeunes contrevenants". Mais malgré ces tactiques trompeuses, ils n'ont réussi à accroître leur vote populaire que d’un pour cent (atteignant 37%). Or à cause du système électoral "uninominal" et de l'effondrement du vote libéral (de 30% à 26,2%), les conservateurs ont réussi à gagner quelques nouveaux sièges profitant des divisions existant entre les forces anti-conservatrices.
Le NPD a, lui aussi, bénéficié des difficultés rencontrées par les libéraux et a concentré ses attaques sur les positions prises par Harper en faveur des grandes entreprises. Il a réussi à gagner sept autres sièges (atteignant 37), en dépit du fait qu'il n'a reçu que 18% de l'appui populaire. C'est le Parti Vert, ayant à sa tête Elizabeth May, qui a obtenu la plus grande augmentation en nombre de votes, passant de 4,5% à 6,8%, mais, une fois de plus, les Verts n'ont pas réussi à gagner le moindre siège.
Le fait le plus remarquable a été la chute du nombre d'électrices/eurs qui ont voté : leur taux de participation de 59% est le plus bas de l'histoire du Canada. Plus grande encore a été la chute du nombre d'électrices/eurs inscrits. Des centaines de milliers de personnes, surtout des locataires et des jeunes, ont en effet été éliminées de la «liste électorale permanente». Le processus a été entaché de graves irrégularités. Nombre de personnes ont été empêchées de voter à cause des nouvelles exigences d'identité, renforcées à l'occasion du scrutin. Cette baisse continuelle de la participation des électeurs reflète non seulement le cynisme grandissant envers le processus électoral, mais aussi le refus des principaux partis de s'éloigner de l'agenda néolibéral. Cela démontre aussi qu’une réforme électorale adoptant un mode de représentation proportionnelle est une priorité.
L'élection a été marquée par les efforts très clairs déployés par les médias contrôlés par les grandes entreprises d'imposer un black out empêchant la couverture des petits partis politiques, entre autres le Parti communiste. Malgré cela, le Parti communiste et ses 24 candidates/ats ont mené une campagne dynamique pour populariser leur plateforme alternative «Les gens avant les profits». Le vote communiste a augmenté dans un certain nombre de circonscriptions, et le Parti a gagné de nombreux nouveaux membres et sympathisantes/ants.
Le climat politique est devenu assez trouble, alors que le pays sombre dans une crise économique profonde et prolongée. La bataille suite aux élections consistera surtout à contrer les efforts du capital financier, des grandes entreprises et de leurs alliés, et avant tout des conservateurs, de transférer le poids de la crise sur le dos de la classe ouvrière et des masses laborieuses. Le défi maintenant pour le mouvement syndical et les mouvements démocratiques sera de transporter le combat sur la place publique, dans les lieux de travail et dans les communautés à travers tout le Canada. Le Parti communiste, pour sa part, déploiera tous ses efforts pour contribuer à l'organisation d'une telle riposte unie et militante.
1 commentaire:
Je crois que nous avons fait une bonne campagne. Dans tous les cas, moi j'ai beaucoup appris. Nous avons réussit à diffuser nos idées et à nous faire connaître davantage. La lutte pour un monde meilleure continue et nous la menons sur tous les fronts.
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