vendredi 24 juin 2011

LA LOI SPÉCIALE CONSERVATRICE POUR FORCER LE RETOUR AU TRAVAIL EST UNE ATTAQUE CONTRE TOUS LES TRAVAILLEURS ET TOUTES LES TRAVAILLEUSES DU CANADA

24 juin 2011
Pour diffusion immédiate


« Le Parti communiste dénonce la décision du gouvernement fédéral conservateur de forcer le retour au travail par une loi spéciale à Poste Canada comme étant une attaque dirigée non seulement contre les postiers et les postières du Canada, mais aussi contre les droits, les conditions de travail et le niveau de vie de tous les travailleurs et de toutes les travailleuses au Canada - tant syndiqués que non syndiqués », a déclaré le comité exécutif central du parti dans un communiqué publié aujourd'hui.

«Cette loi confirme ce que nous avions dit être la cause du conflit aux Postes: au lieu de s'engager dans des négociations sérieuses, Postes Canada a compté sur le gouvernement Harper pour l’aider à imposer des reculs importants dans la convention collective », a déclaré le communiqué du CEC.

«Malgré la réalisation de bénéfices à chaque année, la société exige une énorme réduction de salaire pour les nouveaux embauché-e-s, s’attaque au programme de congés de maladie, et demande de nombreuses autres concessions. Poste Canada n'a jamais eu l'intention de négocier de bonne foi avec ses employé-e-s. Au contraire, elle a soigneusement fomenté une confrontation avec le STTP – pour finalement décréter un lock-out le 14 juin et la fermeture de tous les services postaux à travers le pays - tout en sachant parfaitement que les Conservateurs d’Harper interviendraient à la rescousse de ses intérêts corporatifs.

« Cette attaque fait partie d'une stratégie plus large du gouvernement Harper pour réduire tous les salaires, les pensions et les conditions de travail des employé-e-s tant du secteur public et que privé partout au Canada. Cette politique des entreprises et du gouvernement d’augmenter les profits en réduisant les salaires et les pensions des travailleurs-euses sera le mantra des Conservateurs d’Harper pour les quatre prochaines années.»


«Ces interventions anti-ouvrières dans les conflits à Poste Canada et à Air Canada, avaient été planifiées depuis un certain temps. Ce n’est pas un hasard que le STTP et les Travailleurs-euses canadiens de l’automobile (TCA) aient été les premiers syndicats à être attaqués aussi durement depuis l'élection. L'offensive des Conservateurs d’harper et de la grande entreprise vise à casser les reins du mouvement ouvrier, en commençant par deux de ses syndicats affiliés les plus militants.»

«Tout comme en Europe, dans le Wisconsin et dans d'autres États américains, les Conservateurs et leurs maîtres capitalistes visent à affaiblir et détruire le mouvement syndical - la force la plus organisée pour résister à la politique des grandes entreprises de faire porter le fardeau de la crise économique mondiale sur le dos de la classe ouvrière et des travailleurs-euses en général.»
«Il faudra mener une campagne pour bâtir une riposte massive du mouvement ouvrier et de ses partenaires pour la justice sociale afin de bloquer ce vicieux programme capitaliste. Nous exhortons le Congrès du travail du Canada, la CSN et tous les niveaux du mouvement syndical de prendre des mesures d'urgence pour commencer à construire de telles mobilisations immédiatement.»
= 30 =
Pour plus d'informations, contactez Miguel Figueroa au 416-469-2446 ou figueroa@cpc-pcc.ca.

mercredi 22 juin 2011

UN KKE FORT DANS LES LUTTES ET DANS LES ÉLECTIONS

Parti communiste de Grèce


Le KKE avec des manifestations politiques de masse à Athènes a réalisé une intervention politique directe dans les derniers développements politiques anti-populaires prévus par la ploutocratie et la bourgeoisie Grecques, avec un remaniement ministériel parmi divers scénarios pour assurer la gestion de la capitalisme. Le secrétaire-générale du KKE, Aleka Papariga, s'est exprimé lors de la manifestation à Athènes, et a souligné entre autres :« Nous exigeons des élections afin que le peuple puisse ouvrir une première plaie dans le système politique bourgeois. Plus le gouvernement qui sera formé sera faible, plus facile il sera pour le peuple d'éviter le pire.


Nous ignorons l'intention du Premier ministre de démissionner, la disposition du président de la ND, Samaras, à former un gouvernement de coalition, tout comme le résultat de tout cela qui est un remaniement ridicule. Nous ignorons ce remaniement d'opérette ; cela n'a aucune importance que tel ministre quitte son poste ou qu'un autre prenne sa place. Ils ont échoué temporairement à obtenir un consensus, ils feront une autre tentative.


Ignorons leurs menaces selon lesquelles si le peuple Grec ne se plie pas, il se retrouvera sans salaires et sans retraites. Ils essaient de transformer leurs propres dilemmes en dilemmes populaires. Ils essaient de transformer leur panique et leur peur face à la mise à nu de la nature du système capitaliste en panique et en peur populaires. Quand ceux d'en-haut tremblent, le peuple d'en bas doit contre-attaquer avec encore plus de militantisme. La crise dans la zone Euro est profonde, en particulier en Irlande et au Portugal. On prédit des problèmes pour l'économie Italienne et que la crise en Espagne ira en s'intensifiant. En conséquence, tous les peuples paieront, et donc il ne s'agit pas d'une forme de renégociation de la dette que réclament à cor et à cri la ND et SYRIZA.

Nous devons souligner la dette que les grands groupes, les monopoles, l'UE et l'OTAN ont envers le peuple, tout comme les partis bourgeois de la ND et du PASOK bien sûr (…) le peuple ne doit rien payer.LE PEUPLE DOIT DE SES PROPRES MAINS REPRENDRE CE QU'ILS LUI DOIVENT ET CE QUI LUI APPARTIENTIls ont une dette envers le peuple à cause de la plus-value qu'ils volent dans le processus de production (…)


Ils doivent de l'argent aux travailleurs dans le commerce, dans les services, dans le privé et le public, ils doivent de l'argent en salaires et en retraites à l'écrasante majorité des travailleurs salariés. Ils leur doivent la fortune énorme qu'ils ont accumulé dans les coffre-forts Suisses et d'ailleurs. Ils leur doivent l'argent détourné des fonds de sécurité sociale (…)


Ils leur doivent tout ce que les familles populaires Grecques ont payé pour leur éducation, leur couverture et leur prévention médicale, des mesures de santé et de sécurité (…) Ils leur doivent d'énormes sommes dues à tout l'argent dépensé en équipements militaires grâce à l'OTAN et aux guerres locales (…)


Il existe des potentialités de développement, de production, avec les richesses minérales que nous avons en notre possession, qui peuvent être réalisées de différentes façons, dans presque chaque secteur de l'industrie, dans chaque secteur de la production agricole, dans le transport maritime et dans la pêche...


Cette énorme dette sera collectée par le peuple seulement quand il prendra le pouvoir, ainsi que quand il se réappropriera les moyens de production, à travers la socialisation et les coopératives populaires, à travers le retrait de l'UE, à travers le contrôle des travailleurs et du peuple à la base, avec un parlement du peuple comptant des représentants élus issus des lieux de travail, des organisations de retraités, des étudiants et lycéens, avec une planification nationale qui éliminera toute forme de chômage. Le protagoniste de ces événements ne sera pas le peuple dans un sens vague mais le front uni et l'alliance des travailleurs, des indépendants, des paysans, des étudiants et des femmes issues de la classe ouvrière et des couches populaires.


Il existe une force avec des propositions concrètes, une expérience, un corps militant cohérent sans aucune manœuvre dangereuse et opportuniste : cette force se trouve dans le KKE, le front populaire social des organisations sociales radicales qui sont rassemblées dans l'alliance du PAME, du PASEVE, du PASY, de l'OGE, du MAS.DES SCENARIOS ANTIPOPULAIRES SE PREPARENT EN COULISSES ; ILS SONT MEME MIS A L'EPREUVE DANS LES RUES ET SUR LES PLACES. Ceux qui ont été trompés ne sont pas les seuls à se trouver sur les places. Les représentants de lobbies de puissants intérêts politiques et économiques se montrent comme « indignés » sur les places, aussi bien que des représentants d'ONG qui ont un rôle particulier, anciens collaborateurs et probablement actuels encore de la direction du PASOK – ils s'agitent pour des solutions de modernisation et de rénovation. (…)


NON A UNE ALLIANCE QUI A UNE VAGUE ETIQUETTE DE FORCES PROGRESSISTES ET DE GAUCHE, DE MODERNISATEURS ET DE RENOVATEURS, MAIS OUI A UNE ALLIANCE DES FORCES ANTI-CAPITALISTES, ANTI-IMPERIALISTES, ANTI-MONOPOLISTES, UNE ALLIANCE UNIE DANS SA LUTTE CONTRE LE POUVOIR DES MONOPOLES, POUR LE POUVOIR POPULAIRE.

Pas un pas en avant ne peut être fait sans une alliance avec le KKE, sans un KKE fort et puissant ».

UNE LUTTE POPULAIRE ORGANISÉE EST NÉCESSAIRE

Parti communiste de Grèce


« La grande majorité des travailleurs, des gens doit déclarer cela au pouvoir du capital : Nous ne vous croyons pas quoique vous nous disiez. Nous nous rassemblons pour remporter des petites et des grandes batailles et finalement la guerre », a souligné Aleka Papariga, parmi tant d'autres choses, dans son discours prononcé dans le cadre d'un rassemblement de masse et dynamique du KKE dans la soirée du 25 mai dans la ville de Larissa.

La secrétaire-générale du Comité central du parti a souligné qu'aujourd'hui des luttes populaires et ouvrières plus dynamiques et mieux organisées sont nécessaires, tout comme il faut remporter des petites et des grandes victoires. Mais il doit être clair que nous devons mener une lutte qui mènera au renversement du pouvoir des monopoles.

Plus tôt, dans une interview à la station de radio « Real FM », Aleka Papariga répondant à une question concernant les tentatives à partir du 25 mai, dans plusieurs cités Grecques, de lancer des mobilisations organisées comme celles qui se déroulent en Espagne, a fait remarquer entre autres que :


« Nous, en raison de notre nature en tant que parti, regardons toujours avec sympathie – et je le dis en toute sincérité – les tentatives populaires pour trouver un moyen de s'exprimer. Le spontané existe toujours et surtout se développe quand il existe simultanément une activité politique consciente – le spontané n'opère jamais dans le vide.

D'autre part, nous sommes très prudents sur le fait de dire que c'est la seule façon de riposter. Ce sont certaines explosions sans organisation, sans enracinement sur les lieux de travail, dans les industries, que ce soient dans le privé comme dans le public, ils n'ont aucune direction

politique fondamentale. Nous craignons que ce ne soit qu'une explosion, une mode qui va passer. Ce n'est pas quelque chose de négatif que des jeunes, qui cherchent un moyen de s'exprimer, acquièrent de l'expérience. Ce sera certainement une expérience. Nous n'adoptons pas une position hostile à leur égard. Mais cela m'a laissé l'impression que certains ennemis jurés du mouvement mettent cela en avant comme quelque chose d'important et d'idéal par opposition à la grève. Ceci est une erreur. Une des formes de la lutte, pas la seule, par laquelle le travailleur peut démontrer sa force, est la grève ; car il doit surmonter sa peur du patron. Il est beaucoup plus facile de se rassembler sur les places des grandes villes. »


En outre, dans un commentaire publié par le journal du KKE, Rizospastis, elle faisait remarquer : « Qui a un intérêt particulier dans un mouvement aux orientations « non-partisanes », quand en face l'adversaire dispose de partis avec une ligne et une stratégie politiques spécifiques, auxquels les divers fractions du capital identifient leur intérêt particulier ?


Sans vouloir sous-estimer les intentions de nombreuses personnes ordinaires qui protestent contre la dégradation continuelle de leurs conditions de vie, il est plus que certain que des mobilisations qui cherchent à libérer un sentiment de frustration sont beaucoup plus faciles à manipuler et beaucoup plus facile à « dégonfler ». La publicité reçue par l'initiative d'hier (mardi 24 mai) constitue une exploitation de l'esprit de résistance, que le système politique bourgeois, dans une démonstration de force, pose contre la lutte de classe. De cette façon, il peut intervenir pour se sauver, à un moment où la colère populaire augmente dangereusement et les conditions d'une radicalisation sont en passe d'être créées. Le mouvement a une expérience de telles aventures, lors des divers « forums », à Gênes etc. Il a également une expérience des mobilisations via internet, telles que celles organisées après les feux de forêts de 2007 et quatre ans plus tard, continuant le travail de la droite, le gouvernement brade ce qu'il reste de la terre, de la mer et de l'air. Nous devons aborder ces personnes ordinaires, qui se sont mobilisés spontanément afin qu'elles se rallient consciemment à la lutte de classe. Le PAME l'a déjà fait, avec une réponse positive. L'ennemi a une stratégie, une organisation et un nom. Le mouvement populaire doit faire la même chose pour gagner la guerre qui a été déclaré contre lui. »


Il convient de rappeler que le PAME a tenu samedi dernier 28 mai des manifestations dans de nombreuses villes Grecques. La déclaration commune duPAME, du PASEVE, du PASY, du MAS et de l'OGE affirme que: « Dans le cadre du développement capitaliste, il ne peut y avoir d'avenir ni de perspectives favorables au peuple. Les sacrifices, qu'ils nous appellent à faire, n'auront pas de fin. Vous n'avez pas de responsabilité dans la crise capitaliste. La dette et le déficit appartiennent à la ploutocratie. Ne les reconnaissez pas. Pas de consentement, aucun sacrifice, la ploutocratie doit payer pour la crise. »

vendredi 17 juin 2011

OSCAR CHAVEZ, 1948 - 2011




Oscar Chavez, socialiste et communiste de longue date, militant pour la libération nationale et sociale du Salvador, est décédé du cancer le 23 mai, à l'Hôpital Saint-Luc de Montréal, à l'âge de 63 ans.

Né au Salvador, à Puerto El Triunfo, comme beaucoup de jeunes de sa génération Oscar fut inspiré par la cause de la classe ouvrière et de la révolution. Encore adolescent, il organise un syndicat de pêcheurs de crevettes. Il commence alors à militer courageusement avec les socialistes et les communistes dans la clandestinité, et plus tard dans les années 1980, pendant la lutte de libération contre la junte militaire et ses escadrons de la mort, avec les forces qui se sont réunies au sein du Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN).

Exilé au Québec, Oscar s’établit à Montréal où il devient un pilier de la gauche latino-américaine. Il rejoint le Parti communiste du Canada lorsque le Parti communiste du Québec commence à se réorganiser à la fin des années 90. Il est élu membre du Comité national du PCQ, poste qu’il a occupé jusqu'à sa mort.

Oscar était vu presque qu’à toutes les manifestations, tenant souvent la bannière du Parti et portant son béret du Che. Il manifestait pour la libération des cinq héros Cubains, pour le peuple Mapuche, contre le racisme, contre la guerre et l'impérialisme, avec les syndicats, les étudiant-e-s, et les organisations des femmes. Il était également membre de Québec Solidaire.

Oscar n'a jamais oublié sa patrie où il est retourné en visite. Il critiquait franchement au sein du FMLN l’abandon de la perspective unitaire et révolutionnaire du mouvement. Sa mort est une grande perte pour le Parti communiste du Québec, pour l’aile montréalaise du FMLN, et pour les mouvements progressistes.

Oscar va beaucoup manquer à sa famille, à ses camarades et amis dans la communauté latino-américaine à Montréal et dans les mouvements progressistes. L'exécutif national du PCQ et le Comité exécutif central du Parti communiste du Canada expriment leurs condoléances à la conjointe d’Oscar, sa famille, ses camarades et amis. Nous saluons sa vie de lutte pour la paix, le progrès social et le socialisme au Canada, au Salvador, et dans le monde.

Un hommage à Oscar aura lieu le samedi 25 Juin 2011, à 13:00, à l'Hôtel Lord Berri, 1199 rue Berri (près du métro Berri-UQAM et de la rue Ste-Catherine).

jeudi 16 juin 2011

GRÈCE: LE MAILLON FAIBLE

de PÔLE DE LA RENAISSANCE COMMUNISTE EN FRANCE

Depuis des mois la Grèce est le théâtre d’une tragédie digne d’Eschyle ou de Sophocle.

La Grèce, le peuple grec, sa classe ouvrière, ses travailleurs, ses fonctionnaires, sa classe moyenne, ses petits paysans, sont frappés par la foudre des dieux de l’UE, du FMI, de la BCE.


Sous le prétexte de la dette (réalisé par qui, pourquoi et comment ?!) les hommes du très grand capital européen et grec massacrent les acquis populaires, font régresser le niveau de vie des Grecs comme jamais depuis l’Occupation, mettent la Grèce sous tutelle, l’humiliant et la privant de sa souveraineté: comme pour la RDA, c’est un comité d’”experts” étrangers qui organisera les privatisations !

Cela avec la complicité du PASOK (le PS grec) et de la ND (la droite) ainsi que des néo fascistes de LAOS et des opportunistes de Synapsismos, section grecque du PGE de Pierre Laurent…. Mais le peuple grec se bat.

Armé d’un grand, influent et exemplaire Parti Communiste (KKE), d’un puissant mouvement syndical de masse et de classe (le PAME, 700.000 adhérents dans un pays de 11 millions d’habitants, avis à Bernard Thibault…. ), le peuple grec a des traditions multiséculaires de luttes, sociales et nationales : sans remonter aux légendaires luttes des libres cités grecques antiques contre l’Empire perse, luttes pour la renaissance du pays en 1820, lutte sociale et anti fasciste (Métaxas) dans les années 30, lutte pour la libération nationale et sociale de 1941 à 1944, puis contre les interventions impérialistes anglaise et américaine jusqu’en 1949, lutte contre les régimes monarcho-fascistes de 1950 à 1967, contre la junte des « Colonels », instrument des impérialistes us et du grand capital grec, jusqu’en 1974….. Le peuple grec n’a pas cessé de se battre guidé par son Parti Communiste.

Le KKE, légalisé en 1974 à la chute des « Colonels », a poursuivi le combat avec une opiniâtreté et une grande lucidité qui lui a permis de battre la très grave offensive opportuniste née en son sein par les « eurocommunistes », gorbatchéviens et mutants avant l’heure et de dénoncer la démagogie et la malfaisance du PASOK et la ND. Aujourd’hui le peuple grec se bat pied à pied contre les marionnettes PASOK-ND et les gauleiters de la « Troïka » (UE, FMI, BCE) ; Il se bat pour ses droits sociaux et l’indépendance nationale, drapeaux rouges et drapeaux grecs mêlés, les masses défient le capital et ses créatures : l’UE, le FMI, la BCE.

Mikis Théodorakis, le célèbre compositeur, le chantre national grec, devant la foule qui portait des drapeaux grecs et criait « Traîtres » ou « Voleurs », a dénoncé la politique du gouvernement “socialiste” de Georges Papandréou, qui a entraîné, selon lui, le pays « dans une grave crise et au bord du gouffre » et a dénoncé le « bradage national ».

Bref la Grèce est le maillon faible du dispositif du capitalisme en Europe. Les conditions pour une issue positive à la crise existent pour peu que les forces révolutionnaires, progressistes, patriotiques, avec à leur tête le KKE, parviennent à forger l’alliance de combat qui unira les grandes masses du peuple grec autour du drapeau bleu et blanc de l’indépendance nationale, du patriotisme populaire si puissant en Grèce et le drapeau rouge de la révolution et du socialisme, seule issue aux malheurs des Grecs.

L ’EAM (Front de Libération Nationale, l’immense mouvement de la Résistance nationale en Grèce) avait réussi cette alliance, gageons que le peuple grec forgera aujourd’hui encore les outils de sa libération.

Nous, Français, devons apporter un soutien de tous les instants au peuple grec: car l’agence « Standard and Poors », qui vient de déclasser la « dette souveraine » de BBB à CCC, en produisant aussitôt un renchérissement considérable des dettes hellènes, parle officiellement de déclasser la dette française de AAA à BBB « si des mesures fortes ne sont pas rapidement prises sur les retraites et sur la Sécurité sociale »… Et immédiatement, les chiens couchants de l’UMP ont réagi en proposant de supprimer un nouveau jour férié aux salariés français « pour financer la grande dépendance » : ils ne croient pas si bien dire !

Bref les peuples d’Europe ne se tromperont pas s’ils intensifient leur lutte, non pas pour « s’indigner » de manière vague, mais pour démanteler cette Union européenne de malheur, en finir avec le collier étrangleur de l’euro et mettre hors d’état de nuire les « Standard and Poors » et leurs petits télégraphistes des gouvernements « nationaux » traîtres à leur pays.

Antoine Manessis


Article publié par Dragan MIRIANOVIC, le 16 juin 2011

mercredi 15 juin 2011

POSTES CANADA: ARRÊTEZ DE FOMENTER L'ARRÊT DES OPÉRATIONS ET NÉGOCIEZ UNE CONVENTION ÉQUITABLE AVEC LE STTP

TRADUCTION D'UN TRACT DISTRIBUÉ LE 1er JUIN 2011

Au lieu de démolir le système canadien de distribution du courrier et d'attaquer les travailleuses et travailleurs des postes qui assurent ce service public vital, le gouvernement fédéral et Postes Canada doivent de négocier une convention collective équitable avec le Syndicat des travailleuses et travailleurs des postes.

À cause de leurs actions inconsidérées, la direction de Postes Canada et les Conservateurs de Stephen Harper sont sur le point de forcer l'arrêt de la distribution du courrier.

Pendant sept mois, au lieu de s'engager sérieusement dans les négociations, Postes Canada s’est obstiné à obtenir d’énormes concessions du syndicat. La demande de la société de réduire les salaires des nouveaux embauchés de 22%, sa demande pour laminer le programme des congés de maladie, gagné de haute lutte durant les précédentes négociations, et bien d'autres demandes de concessions, n'ont rien à voir avec la préservation de la viabilité financière de Postes Canada. Si la société était sérieuse dans ses prétentions, elle aurait dû agir et considérer les propositions très nombreuses et fort valables avancées par le STTP ces dernières années afin d’améliorer le service postal pour les Canadiens-nes. En fait, Postes Canada qui a généré des profits chaque année depuis 16 ans ne montre pas du tout le portrait d’une entreprise en crise financière imminente et sur le bord de la ruine!

La position de négociation de Postes Canada porte l'empreinte du gouvernement Harper et de ses politiques pro-entreprise et anti-ouvrières. Cette attaque est partie intégrante d'un assaut généralisé des entreprises et de leur gouvernement contre l’ensemble des salaires, des pensions et des conditions de travail dans les secteurs tant public que privé partout au Canada, ainsi qu’à travers le monde capitaliste tout entier. C'est encore une autre illustration de l’orientation des entreprises consistant à augmenter les profits en réduisant les salaires et les pensions des personnes qui travaillent.

Malgré les affirmations du contraire, l'arrêt des opérations de Postes Canada en raison de l'intransigeance de l’administration porterait un coup dur à des milliers de petites entreprises et leurs employé-e-s à travers le pays. Pour l'entreprise, faire des commentaires méprisant à l’effet qu' «il ya beaucoup de temps pour négocier» - comme le fit Jon Hamilton, directeur des communications de Postes Canada, à Radio-Canada le 30 mai - est une gifle pour les clients et les travailleuses et les travailleurs de postes.

Dès le lendemain, après que le STTP eut déposé de nouvelles propositions sérieuses pour éviter un arrêt des opérations, un comité de négociation de Postes Canada a pris moins de dix minutes pour rejeter l'offre finale du syndicat dans son intégralité. Ce rejet démontre bien que Postes Canada et les Conservateurs de Stephen Harper sont prêts à en découdre, en espérant une occasion d'infliger des dommages importants au mouvement ouvrier et à la classe ouvrière à travers le Canada. Nous pouvons nous attendre à voir une escalade et une intensification des attaques haineuses contre les travailleuses et les travailleurs des postes par les politiciens de droite et les grands médias. Le but de ces forces anti-ouvrières est d'attiser la colère contre les travailleuses et les travailleurs des postes, de diviser la classe ouvrière et de préparer le terrain pour le démembrement de Postes Canada et pour la privatisation complète de ce bien public. Le résultat final de cette stratégie ne peut être qu'un système de messagerie beaucoup plus pauvre, la hausse des coûts pour les clients, des salaires plus bas et conditions de travail plus dangereuses, et de plus gros bénéfices pour les entreprises privées qui cherchent à s’emparer de toutes les opérations de livraison du courrier au Canada.

Le Parti communiste exige qu’au lieu de faire des déclarations scandaleuses sur les coûts potentiels qu’impliquerait de payer des salaires décents aux travailleuses et travailleurs des postes, la direction de Postes Canada retire ses demandes anti-ouvrières et négocie une convention collective équitable avec ses employé-e-s. Au lieu d'encourager Postes Canada à continuer dans cette voie dangereuse, le gouvernement Harper doit être à la hauteur de ses responsabilités en garantissant un service de courrier fiable et abordable pour les Canadiens-nes dans toutes les régions, dans les zones rurales et comme urbaines.

dimanche 5 juin 2011

LE RENFORCEMENT DES PARTIS COMMUNISTES DANS LA PÉRIODE D'AGGRAVATION DE LA CRISE SYSTÉMIQUE DU CAPITALISME

20e Séminaire communiste international
Bruxelles, 13 – 15 mai 2011

Conclusions générales

Au niveau global, les conditions objectives pour le renforcement des partis communistes sont favorables. La crise généralisée du système capitaliste mondial s’aggrave et les tensions s’aiguisent. Dans plusieurs pays et dans plusieurs continents, de larges masses populaires se mettent en mouvement pour combattre les fâcheuses conséquences de cette crise globale. Dans ce contexte, les partis communistes doivent se renforcer sur tous les fronts: idéologique, politique et organisationnel.

Face au renforcement de la crise systémique…

1. Les travailleurs et les peuples du monde sont confrontés à une crise généralisée du système capitaliste et impérialiste1. A sa base, se trouve la contradiction principale entre capital et travail et cet antagonisme de classes s'est fortement renforcé avec la crise. Les travailleurs souffrent, frappés de plein fouet par la montée du chômage, les coupes salariales, la baisse des pensions, la destruction de leurs droits, par la chute du pouvoir d’achat et l’augmentation de la pauvreté. En même temps et grâce à l’intervention gigantesque des États, le grand capital voit gonfler ses profits. La vague de concentration a rendu les monopoles et les grosses sociétés financières encore plus puissants. Ils réalisent de superbénéfices et les distribuent généreusement sous forme de dividendes et de bonus. Pendant ce temps, les gouvernements du monde capitaliste font porter les charges de la crise par les travailleurs et les peuples du monde.

2. Face à cette polarisation et à la misère croissante, la mobilisation des travailleurs et des peuples a pris, au cours de l’année écoulée, un envol nouveau et encourageant.
- Plusieurs pays du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord ont connu une vague de soulèvements populaires et les peuples de Tunisie et d’Egypte sont parvenus à renverser leurs gouvernements et à chasser des présidents de longue date, inféodés à l'impérialisme. L’intervention militaire des pays de l’OTAN et des autres pays en Libye, l’intervention des troupes saoudiennes au Bahreïn, les ingérences et la subversion en Syrie montrent que, suite à la crise, la rivalité entre les pouvoirs impérialistes s'intensifie ainsi que la lutte pour le contrôle des ressources naturelles et les routes de transport énergétiques.
- Les programmes de restrictions sociales imposés dans les pays européens suscitent la colère et la résistance des couches travailleuses. Des luttes dures et significatives sont menées en Grèce, au Portugal, en France et ailleurs. Un phénomène particulièrement encourageant est la participation massive des jeunes.
- Une mobilisation sans précédent a frappé le Wisconsin aux Etats-Unis, où les travailleurs et étudiants ont combattu une loi locale qui s’attaque aux droits syndicaux dans le secteur public.
- En général, les contradictions entre l'impérialisme et les mouvements de libération nationale se renforcent, comme le montrent les mouvements populaires en Amérique Latine et dans les pays méditerranéens du Sud et de l'Est. Dans les pays en développement, les peuples mènent différentes formes de résistance contre les pouvoirs impérialistes et les forces réactionnaires locales. Dans la plupart des cas, elle s’exprime par des mouvements de masse contre la vie chère, pour les salaires et l’emploi, pour un enseignement démocratique (Inde, Bangladesh, Burkina Faso, Colombie, etc.). Dans d’autres cas, comme aux Philippines ou en Colombie, les forces révolutionnaires mènent une lutte de libération nationale et démocratique, armée.

3. La crise économique actuelle est la plus grave depuis les années 30 et est loin d’être finie. La faible reprise, épinglée par les institutions impérialistes et les médias, est extrêmement fragile. Une nouvelle vague de crise s’annonce car les contradictions qui sont à la base de la crise actuelle sont loin d’être résolues. Il s’agit en premier lieu de la contradiction entre capacités de production et demande solvable qui a mené à la crise de surproduction actuelle. Les interventions massives des États ont également atteint leurs limites. Pour des années encore, des programmes d’austérité sociale sont à l’ordre du jour dans de nombreux pays surendettés. Pour de nombreux pays, ces restrictions sortent déjà leurs effets sous forme des conséquences tragiques pour les travailleurs et les couches populaires pauvres. Dans chaque pays, la bourgeoisie et les partis qui la soutiennent procèdent, avec l'appui des organisations impérialistes comme l'UE, le FMI et la BCE, à des coupes massives dans le pouvoir d'achat des masses. En Grèce, en Irlande, au Portugal la situation s'aggrave. Aux États-Unis, un programme pluriannuel de restrictions sévères est annoncé.
S’y ajoute la flambée des prix du pétrole, des matières premières et des produits alimentaires de première nécessité, gonflés par la chasse au profit et les politiques usuraires des monopoles, mais aussi par la spéculation des super-nantis. Des catastrophes humaines frappent les pays les plus pauvres, mais tous les peuples du monde souffrent de cette montée des prix. Suite au dénuement absolu et à l'extension de la pauvreté, de nouvelles mobilisations, grèves et révoltes sont plus que probables.

4. Face à la crise, les prétendues « solutions », imaginées par les différentes forces politiques bourgeoises, créent de nouvelles contradictions et ne peuvent empêcher de nouvelles crises. Les interventions massives des États ont renforcé les capitalistes et les monopoles, et ont provoqué d'autre part de nouveaux sacrifices pour les travailleurs et les couches populaires. Les positions sociales-démocrates qui prônent une sortie « keynésienne » à la crise mènent à couper drastiquement dans les acquis sociaux. Les illusions, suscitées par l’arrivée au pouvoir d’Obama, se sont dissipées, car sa politique qui soutient les monopoles aux Etats-Unis ne fait qu’enrichir les riches.
Les partis sociaux-démocrates et réformistes continuent néanmoins à chercher et à propager une issue à l’intérieur du système. Ils vantent les vertus d’un capitalisme industriel et dynamique et promettent de créer un « capitalisme sain », sans « excès », sans « dysfonctionnements » ni « déséquilibres ». C’est leurrer le peuple et se leurrer soi-même. La concentration de pouvoir et de richesses entre les mains des monopoles et de l’oligarchie financière est l’essence même du système capitaliste. L’exploitation de la force de travail, la crise, l'anarchie et les déséquilibres dans la production, sont consubstantiels à la recherche du profit capitaliste. On ne pourra s’en débarrasser et la classe ouvrière ne pourra pas conquérir le pouvoir sans passer par la socialisation des monopoles.

5. Partout, dans les pays impérialistes, on voit que la percée de partis nationalistes, populistes et xénophobes est soutenue par la classe bourgeoise comme un obstacle anticommuniste. Ces partis empêchent que le peuple se libère de la politique bourgeoise. Ils empêchent une action commune avec les communistes en face du discrédit simultané de la social-démocratie et du pôle libéral du pouvoir bourgeois. En utilisant la démagogie sociale, ils sèment la division parmi les masses exploitées et opprimées, dévient les couches populaires de leurs ennemis et tuent la conscience de classe. Ces partis servent le pouvoir en place car ils créent un rempart contre une véritable sortie du système capitaliste, le socialisme.

6. Face aux contradictions qui s’accumulent, le système capitaliste réagit par des atteintes aux droits démocratiques. Le droit de grève et d’autres droits syndicaux sont attaqués, tandis que les tribunaux bourgeois érigent comme sacro-saint le droit d’entreprendre et la liberté de circulation des capitaux. Ainsi la démocratie bourgeoise dévoile sa nature de classe.
Les campagnes anticommunistes et la négation des réalisations historiques des pays anciennement socialistes servent la même cause : celle d’intimider les travailleurs et les forces populaires, qui se battent contre un système capitaliste qui ne peut résoudre ses problèmes, et qui choisissent la voie révolutionnaire pour construire une société socialiste. En même temps, la bourgeoisie intensifie la surveillance et prend toute sorte de mesures répressives, prétextant la lutte contre le terrorisme. La collecte généralisée de données personnelles sur tout un chacun enfreint le respect de la vie privée. Ainsi un vaste dispositif est mis en place pour faire face à des révoltes populaires et aux luttes de classe.

7. La crise crée une tendance au changement de rapports de forces dans le monde. Les contradictions entre pays capitalistes s’accroissent. Les interventions des forces impérialistes dans les pays arabes et du Moyen Orient montre comment elles rivalisent pour renforcer leur influence et pour assurer le contrôle des réserves pétrolières et des routes de transport énergétique. Les Etats-Unis se cramponnent à leur position de superpuissance impérialiste en intensifiant les investissements militaires et en concentrant leur attention géostratégique sur l’Asie. Mais les Etats-Unis perdent du terrain. Les pays émergents se coalisent et entrent en compétition pour les ressources naturelles, les sources d’énergie et les marchés mondiaux. Les tensions entre les Etats-Unis, les pays émergents, le Japon et l’Union européenne s'aiguisent et peuvent mener à plus de protectionnisme, à des conflits ouverts, à des guerre monétaires et finalement à des conflits militaires.
En même temps, les tensions inter-impérialistes s’accroissent au sein de l’Union européenne entre les pays plus solides et les pays les plus touchés par la crise. Un éclatement de l’eurozone pourrait bouleverser de fond en comble la construction européenne. Le couple franco-allemand s’efforce de sauver les intérêts des monopoles européens en imposant la « gouvernance économique » pour servir plus efficacement le capital monopoliste.

8. Dans cette nouvelle constellation des forces mondiales, la nouvelle stratégie de l’OTAN, formulée en novembre 2010 à Lisbonne, met à disposition une force de frappe commune pour défendre les intérêts stratégiques des impérialistes, tout en servant d’agent d’arbitrage pour les rivalités qui les opposent. Au nom de la lutte contre le terrorisme, la nouvelle stratégie permet des interventions partout dans le monde, y compris dans les pays non-membres de l’OTAN. La nouvelle stratégie fournit aujourd’hui des forces d’intervention plus flexibles, mobiles et versatiles, comme le montrent les interventions en Libye et en Côte d’Ivoire. Les projets impérialistes des EU sont en concordance avec la politique de défense commune de l'UE. L'OTAN utilise le Partenariat pour la Paix afin d'étendre sa zone d'activité et d'intervention à d'autres pays non-membres. Tout ceci n’exclut nullement la croissance des tensions entre grandes puissances pour la domination des régions stratégiques, pour le contrôle des sources énergétiques et des matières premières, pour garantir l’accès aux grandes voies d’approvisionnement.

...il faut renforcer les partis communistes et leurs organisations de masse.

1. Les événements actuels mettent le passage du capitalisme au socialisme à l'ordre du jour. Le rôle des partis communistes est crucial pour organiser la révolte, pour orienter les luttes et pour ouvrir la voie à des mises en cause fondamentales du système exploiteur. C’est ce qu’on peut vérifier partout dans les luttes passées et en cours. Une différence qualitative se manifeste si les masses sont préparées politiquement, si l’avant-garde est organisée, si le parti est solide au niveau idéologique et politique.

2. Le caractère du parti dépend de la tâche stratégique qu’il se donne, à savoir la révolution socialiste, en rupture avec le système bourgeois. C’est pourquoi une tâche essentielle est de se démarquer de toute forme d’opportunisme et d’électoralisme. Il s’agit de couper court à toute illusion de réforme fondamentale du système capitaliste et de démasquer la stratégie des forces politiques réformistes qui promettent la libération des travailleurs par la voie de réformes progressives.

3. Le caractère distinctif des partis communistes est dans leur fidélité à la voie révolutionnaire et dès lors à la primauté de la lutte de classe. C’est à travers les luttes de classes et la confrontation avec les forces bourgeoises que le parti se renforce et que la classe ouvrière prend conscience de ses tâches historiques. La bataille parlementaire et le travail dans les institutions bourgeoises ne sont pas plus que des moyens précieux pour mieux s’adresser aux masses et diriger les luttes de masse. Les opportunistes qui cherchent à béatifier le système capitaliste, abandonnent la lutte de classe et sont absorbés complètement par le travail parlementaire pour gérer le système.

4. Un des caractères distinctifs des partis communistes est la reconnaissance du rôle d’avant-garde de la classe ouvrière. La présence du parti sur les lieux de travail, dans les entreprises est cruciale, car c’est sur le lieu de travail que se déroule la bataille politique et idéologique la plus décisive, la bataille fondamentale entre le travail et le capital. Le parti doit renforcer constamment son caractère prolétarien, aussi en prêtant une attention particulière au travail dans les syndicats, les organisations de masse de la classe ouvrière. Il œuvre dans les syndicats à créer des pôles de luttes, de défense du syndicalisme de lutte de classe et à lier les aspirations et revendications des travailleurs à la lutte politique, c'est-à-dire le renversement du pouvoir capitaliste. L’importance et le rôle des communistes dans le mouvement syndical leur imposent des responsabilités accrues, en particulier dans l’exemple qu’ils doivent donner de dévouement, de militantisme et de fermeté dans la défense de la classe ouvrière et de ses intérêts, dans leur lutte et dans l’effort d’information et de formation en liaison avec la pratique. C’est ainsi qu’ils s’acquittent toujours mieux de leurs responsabilités de communistes envers les travailleurs.

5. Le renforcement des partis communistes en vue de la préparation aux défis qui les attendent est la tâche principale des périodes qui précèdent les luttes. Il s’agit tout d’abord d’élaborer, sur base du marxisme-léninisme, l’analyse de la situation dans chaque pays. Il s’agit d’analyser les classes et les rapports de force en présence et d’en déduire une stratégie révolutionnaire et une politique d'alliance sociale. Il s’agit de dresser un programme de revendications immédiates qui soutiennent les aspirations et les besoins des masses travailleuses et qui servent la stratégie révolutionnaire.
Dans le domaine organisationnel, les partis communistes emploient le centralisme démocratique comme instrument essentiel et essaient d'en améliorer constamment son application.

6. En préparation des confrontations, les partis communistes doivent nouer des liens plus fermes avec les masses. Il s’agit d’être présents là où les travailleurs se battent, d’affirmer le parti comme une force autonome, avec des mots d’ordres mobilisateurs. La situation concrète est différente de pays à pays et il est d’une importance vitale que le parti puisse apprécier correctement les forces et faiblesses ainsi que le niveau de conscience de l’avant-garde et des masses. Il s’agit de développer également une stratégie et une tactique révolutionnaire qui permettent de mettre les masses en mouvement. C’est à travers leurs expériences que les masses apprennent, à condition que le parti les aide à éviter les écueils réformistes et trompeurs. Une tactique appropriée sert à accompagner les masses dans cette prise de conscience révolutionnaire et à rallier un maximum d’alliés parmi les couches de paysans moyens et petits, les travailleurs indépendants et les autres couches populaires. Quelque soit sa dimension, un parti communiste s’efforce de s’implanter profondément parmi les masses laborieuses.

7. Il dépendra de la vigilance idéologique et politique de nos partis communistes si nous pourrons exploiter toutes les opportunités que la crise du système nous offre pour propager le socialisme. La crise capitaliste présente de grandes opportunités pour les communistes, car beaucoup d’illusions sur les bienfaits du capitalisme s’effondrent. C’est le moment de convaincre ceux et celles qui critiquent uniquement le néolibéralisme, qu’il ne s’agit pas d’un choix de politique mais d’un choix de système. C’est le moment de convaincre ceux et celles qui critiquent l’absence de mesures fermes contre les banques et les spéculateurs que le pouvoir du capital ne peut être réformé, qu'il peut seulement être renversé. Il s’agit de mettre en avant l’alternative du système socialiste. La propagande pour le socialisme doit être présente dans l’agitation de masse et pas seulement une idée à sortir au moment opportun.

8. L’avancée des partis communistes parmi les masses dépendra avant tout de leur rôle d’avant-garde dans les luttes contre les plans d’austérité, contre les aventures guerrières et pour des revendications sociales et démocratiques aussi bien que pour la libération nationale et sociale. Les communistes sont les meilleurs défenseurs des intérêts immédiats, car ils se battent pour une société sans exploitation des travailleurs. La force de la classe ouvrière et l'alliance sociale se construisent dans la lutte quotidienne. C'est dans la lutte que le parti renforce son autorité et son expertise raffermit sa présence dans la classe ouvrière. C’est dans les luttes immédiates que l’autorité et le soutien des masses se renforcent, que les partis construisent une expertise et une implantation ferme parmi les masses. Cela ne se fera que dans la mesure où le parti prendra ses responsabilités pour mobiliser, conscientiser et organiser les masses. Il le fait par son travail autonome en tant que parti et à travers l’action de ses membres dans les syndicats et les organisations de masse.

9. Il est important de tirer constamment le bilan des interventions du parti dans les luttes de masse. Il s’agit de juger de la politique et de la tactique suivies, des résultats concernant le renforcement du parti et des organisations de masse. La pratique de la critique et de l’autocritique sur base du marxisme-léninisme est essentielle pour généraliser les acquis et pour redresser les erreurs. Un parti qui cultive cette pratique matérialiste et dialectique avancera plus vite.

10. La crise frappe toutes les couches travailleuses de la société.
Elle frappe les femmes via le chômage, le sous-emploi, les - conditions de travail, les salaires, les droits spécifiques des femmes et de multiples discriminations. En Tunisie et en Égypte, elles étaient aux premiers rangs des soulèvements populaires.
Elle frappe les travailleurs immigrés, les réfugiés, les - sans-papiers. Nous saluons particulièrement les grèves et manifestations militantes des sans-papiers en France, pour un travail décent et l’égalité des droits.
Elle frappe aussi la jeunesse, victime de la croissance du - chômage, des coupes dans l’enseignement et dans la sécurité sociale, de l’emploi précaire et du rallongement de la carrière. Pour les partis communistes, c’est une opportunité de rajeunir leurs rangs en recrutant de nouvelles forces dans une génération qui « en a marre » et qui cherche une réelle voie de sortie qu'est le socialisme. Pour les partis communistes, il s’agit aussi de rajeunir leurs méthodes de travail, de s’adapter à l’ère de l’électronique et de la communication instantanée, en combinaison avec les méthodes classiques. Le potentiel de mobilisation de ces méthodes nouvelles a amplement été démontré dans les récentes révoltes dans les pays arabes et ailleurs.

11. Dans tout travail parmi les masses, le renforcement du parti par le recrutement de nouveaux membres constitue une priorité absolue. Il s’agit de construire un parti inébranlable dont dépendront l’orientation et le succès des luttes futures.
L’immersion dans les luttes de classe constitue une excellente opportunité pour former de nouvelles générations de cadres et membres. Une grande partie de la jeunesse actuelle, et certainement la génération qui a subi la vague anticommuniste d’après 1989, n’a jamais connu une crise d’une telle importance ou gravité. C’est maintenant qu’elle se prépare à assumer son rôle révolutionnaire au cours des décennies à venir.

12. Il est impératif d’accélérer la coopération internationale entre partis communistes, au niveau global et au niveau régional, à travers des rencontres bilatérales et multilatérales. Nous affrontons le même ennemi, l'impérialisme. Nous subissons les mêmes attaques, nous partageons les mêmes soucis et les mêmes objectifs. Il y a beaucoup de possibilités de concertation, de collaboration et d’entraide qui doivent être exploitées au maximum. S’entraider est avant tout créer la possibilité d’apprendre des expériences et des réalisations les plus avancées. Il faut le faire dans le domaine théorique et politique, dans le domaine de la construction du parti, de la direction des luttes de masse, de la construction des organisations de masse. Il faut échanger plus intensivement les expériences de lutte de classe, de campagnes électorales, de la communication de masse et de l’agitation. L'entraide mutuelle et la solidarité sont essentielles.

Travailleurs du monde entier, unissons-nous !

1 Déclaration du 18e SCI, Déclaration sur la crise, mai 2009; Conclusions générales du 19e SCI, Les partis communistes face à l’approfondissement de la crise systémique capitaliste, mai 2010.