Malgré les intimidations et actions policières massives, le mouvement contre la guerre et le mouvement des droits sociaux ont réuni 30.000 manifestants lors de l’inauguration de la Convention républicaine de Minneapolis (Minnesota).
Tonny Busselen
Aussi les trois principaux mouvements américains contre la guerre, United for Peace and Justice (UFPJ – Unis pour la paix et la justice), ANSWER et Troops Out Now Coalition (TONC – Nos troupes hors de la coalition, et tout de suite) ont-elles mobilisé pour une manifestation commune contre la Convention du parti républicain lors de laquelle McCain devait être désigné officiellement comme candidat à la présidence. Outre ces importants mouvements, étaient présentes également des centaines d’autres organisations (tels les Vétérans contre la guerre, pas mal de centrales syndicales et toutes sortes de groupes locaux contre la pauvreté et le racisme) soutenant l’initiative.
La police fait irruption dans les bureaux des groupes d’action
Alors que les conventions vantent le mythe de la démocratie américaine, les protestations contre la Convention républicaine ont été sévèrement réprimées. La chaîne américaine CNN a fait savoir que la police locale avait reçu des suppléments de subsides de 50 millions de dollars pour assurer le maintien de l’ordre dans les parages de la Convention. Entre vendredi et dimanche, des contingents de policiers ont pris d’assaut les domiciles des organisateurs et groupes d’action locaux. Cela a commencé par l’attaque, arme au poing, dans la nuit de vendredi, d’une ancienne salle de cinéma où s’étaient réunies une soixantaine de personnes pour manger et visionner un film. Tout le monde s’est vu menotter sur place avant d’être longuement interrogé. Ont suivi toute une série d’intrusions policières dans les maisons des membres importants du comité d’accueil local. Chaque fois, des documents politiques, des PC, des GSM et du matériel en tout genre ont été saisis. Six personnes ont été arrêtées pour « conspiration en vue d’organiser des émeutes ». Bruce Nestor, président de la section locale de la ligue nationale des avocats, a expliqué que, normalement, ce chef d’accusation n’est jamais utilisé dans l’État du Minnesota. C’est une formule qui avait été employée pour la toute première fois en 1968, à Chicago, contre des manifestants qui s’opposaient à la guerre du Vietnam.
Ce qui avait débuté lundi à midi comme une manifestation paisible de 10.000 personnes dans le centre de la ville, a dégénéré au cours de l’après-midi en une série d’attaques arbitraires par les policiers, qui ont utilisé des sprays au poivre, des gaz lacrymogènes et même des balles en caoutchouc. Des groupes de manifestants ont été cernés : tout le monde a été fouillé afin de pouvoir – dixit la police – faire le tri entre les manifestants « légaux » et « illégaux ». La célèbre présentatrice de télévision Amy Goodman, de la chaîne progressiste « Democracy Now » a été arrêtée de façon très brutale. Officiellement, 238 personnes ont subi le même sort pour le seul premier jour de la Convention. Les organisateurs des manifestations ont précisé que leur manifestation avait été autorisée par les autorités et que les protestations se poursuivraient les prochains jours, en dépit des intimidations de la police.
Sources : Star Tribune et CNN, 2 septembre et tc.indymedia.org, 1er septembre.
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