mardi 11 novembre 2008

La Havane. 10 Novembre 2008

Paloma a fait des dégâts, mais…
C’est une chance d’avoir la Révolution


Maria Julia Mayoral
Granma International

IL est un peu trop pour dresser un bilan exact des dégâts matériels occasionnés par Paloma, le troisième ouragan de grande intensité qui frappe l’île en l’espace de dix semaines, mais face à ce nouveau désastre naturel, les Cubains peuvent le dire et le répéter : c’est une chance d’avoir la Révolution. Pas une seule victime mortelle car, comme d’habitude, personne n’a été oublié.

Gustave et Ike réunis avaient occasionné des pertes dont l’évaluation définitive se monte à 8,6 milliards de dollars et avaient notamment détruit un demi-million de logements. Paloma est entré à Cuba par la côte sud de la province de Camagüey, à Santa Cruz del Sur ; ses vents, ses pluies et les inondations côtières y ont laissé des traces difficiles à effacer.

L’Etat-Major de la Défense civile a décrété la phase de récupération pour les municipalités de Santa Cruz del Sur, Najasa et Guaimaro après le passage du cyclone. Les travaux commencent et la vie reprend peu à peu son cours, avec le retour des évacués sur leurs lieux de résidence.

A l’échelle nationale, plus de 1 200 000 Cubains ont été transférés en des lieux sûrs, dont près de 18% (quelque 220 000) ont utilisé 1 448 installations mises à leur disposition par l’Etat ; les autres ont été accueillis par leur famille ou leurs amis, qui leur ont tendu une main solidaire.
L’évacuation, qui s’est étalée sur 48 heures, a requis l’utilisation de plus de quatre mille véhicules routiers, de treize trains et d’un abondant matériel de communications.

Une fois de plus, ce sont les logements qui ont le plus souffert. C’est le cas notamment à Santa Cruz del Sur, où de nombreuses maisons se sont totalement effondrées, détruisant les biens de leurs habitants : batterie de cuisine, effets personnels, meubles, réfrigérateurs et climatiseurs, dont certains étaient flambant neufs. Ce genre de pertes a aussi été signalé, mais dans une moindre mesure, dans des communes de la province de Las Tunas comme Najasa et Amancio Rodriguez.

De nombreuses zones de la région demeurent sans électricité. Dans les communications, Santa Cruz del Sur et Amancio Rodriguez ainsi que 71 localités plus petites ont perdu leurs relais habituels, mais des circuits alternatifs ont été mis en place. Les routes aussi ont été endommagées, particulièrement le long de la côte sud des provinces de Camagüey et Las Tunas, selon des informations rendues publiques lors de l’émission télévisée Table ronde de ce 9 novembre.

Le système national de la Défense civile et les Conseils de défense ont donné une nouvelle preuve de leur capacité de prévision, d’organisation et de direction dans des situations de catastrophe naturelle ; cet entraînement est bien entendu le fruit de l’œuvre révolutionnaire.
Même si aucune perte en vies humaines n’a été enregistrée, il ne faut pas pour autant sous-évaluer les effets de l’ouragan Paloma : en dehors des pertes infligées aux familles et au secteur d’Etat, il faut encore comptabiliser le coût élevé de l’évacuation et de la prise en charge des personnes (transport, hébergement et alimentation) et la réduction des revenus perçus dans des secteurs fondamentaux comme le tourisme, en raison de l’annulation de vols et de l’interruption de services divers. Toutefois, les autorités locales sont d’ores et déjà en mesure de signaler que toutes les installations touristiques seront prêtes à recevoir leurs visiteurs pendant la haute saison qui débute dès le mois prochain.

Enfin, on ne saurait oublier que les activités ont été interrompues dans de nombreux centres de production et que l’agriculture a une nouvelle fois souffert des assauts de la nature.

Il s’agit donc pour les Cubains de se consacrer avec des énergies renouvelées à la production et aux services, comme l’a signalé Fidel dans ses dernières Réflexions, car il n’y a pas d’autre réponse à apporter aux circonstances adverses.

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