vendredi 7 novembre 2008

États-Unis :: Des progressistes américains s'expriment sur la victoire d’Obama
Solidaire, PTB

Des progressistes et communistes américains donnent leur avis sur la victoire d’Obama et la défaite de McCain.

Richard Berg, président de Teamsters Local 743 (syndicat des camionneurs) à Chicago
« L’élection de Barack Obama, le premier président Afro-américain, est une grande victoire pour tous les travailleurs. Mais les riches vont essayer de nous prendre cette victoire des mains et nous devons la défendre par l’organisation sur le terrain pour la Loi de libre choix des employés, contre les accords de libre-échange et pour les soins de santé pour tous » (Cité dans Fight Back, 5 novembre)
Jess Sundin, un des organisateurs de la manifestation anti-guerre lors de la Convention nationale républicaine à Saint-Paul (Minnesota)
« Des centaines de milliers de personnes ont marché dans les rues contre la guerre et l’occupation en Iraq. Aujourd’hui, des millions d’entre nous ont pris leur sort en main en votant pour défaire John McCain et sa politique guerrière, d’appauvrissement et d’injustice »
Stef Yorek, Secrétaire politique de la Freedom Road Socialist Organization
« La défaite de McCain est une victoire que nous devons renforcer. Les Républicains ont essayé d’utiliser le racisme dans leurs efforts de victoire. Mais à la fin, ils ont échoué. Il y a eu une vague au sein de la communauté afro-américaine et parmi les autres communautés nationales oppressées, et il y a eu un large sentiment au sein de la classe ouvrière que la direction républicaine doit prendre fin. (…) Le terrain politique a changé de façon considérable et la droite s’est pris un revers majeur.Mais nous devons agir en conscience de cause : le parti Démocrate est l’autre parti du grand business. Dans les temps à venir, il est important que tous ceux qui veulent la paix, la justice et l’égalité et la libération continue de s’organiser et de lutter »
Michael Moore, réalisateur
« Les racistes étaient présents tout au long de la campagne jusque dans les isoloirs. Mais ils n’ont plus la majorité, et nous verrons leur flamme de haine tomber à l’eau de notre vivant. (…) ll y a eu une autre ‘première’ la nuit dernière. Jamais avant dans notre histoire un candidat anti-guerre avoué n’a été élu en temps de guerre. J’espère que le président élu Obama se souviendra de cela lorsqu’il considèrera l’extension de la guerre en Afghanistan. La foi que nous avons maintenant risque de se perdre s’il oublie l’aspect principal sur lequel il a battu ses rivaux démocrates durant les primaires et un grand héros de guerre lors des élections générales. Le peuple américain est fatigué de la guerre. Malade et fatigué. Et sa voix a été forte et claire hier. » (www.michaelmoore.com)
Michael Parenti, penseur progressiste américain
« À ma grande rage impuissante, je constate que les candidats à la présidence McCain et Obama continuent tous deux, aujourd’hui, à parler des États-Unis comme du leader mondial, comme d’un État unique dans l’histoire, chargé d’une mission particulière. Alors que de plus en plus de gens aux États-Unis ne comprennent pas pourquoi notre pays, en soi, devrait être le leader du monde, pourquoi il serait le seul à posséder des centaines de bases militaires dans le monde entier, pourquoi nous devons avoir des flottes de guerre dans chaque océan, pourquoi nous devons avoir des missiles susceptibles de pouvoir raser chaque ville du monde… » (Solidaire, 13 octobre 2008)
Cornel West, professeur à l’université de Princeton, un des intellectuels afro-américains les plus connu
« Barack Obama est certainement déterminé à mettre fin à l’hégémonie conservatrice, et c’est pour cela que je le soutiens. Mais est-il aussi déterminé à mettre un terme à l’hégémonie néolibérale ? Nous ne savons pas. Sera-t-il capable de faire passer un nouveau New Deal, d’investir dans les infrastructures, dans l’éducation… ? De relancer la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale ? Nous ne le savons pas, nous l’espérons. Mais voyez qui le conseille en matière économique : Rubin, Summers, Volcker, ces personnalités néolibérales de l’administration Clinton, qui n’ont jamais su saisir l’opportunité de s’attaquer à la pauvreté et au racisme. Si Barack arrive à la Maison-Blanche et fait peu, ou ne peut rien faire, face aux misères sociales, alors nous saurons que le roi est nu. (…) Si Barack Obama est élu, je ferai la fête toute une journée et le lendemain, je deviendrai son principal critique. »(Le Soir, 28 octobre 2008)
Noam Chomsky, intellectuel américain
« Oui, je crois que le phénomène Obama reflète la désaffection de la population que l’on retrouve dans les sondages : 80 % pensent que le pays est dirigé par une poignée de gros intérêts. Obama annonce qu’il va tout changer, mais il ne donne aucun élément précis pour indiquer en quoi consistera le changement. En fait, les institutions financières, qui sont ses principaux bailleurs de fonds, trouvent qu’il est très bien. Il n’y a donc aucune indication de changement. »

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